Le projet Singulari à Antigua-et-Barbuda dans les Caraïbes coûtera 1 milliard de dollars, financés par des Chinois
PAPEETE, le 19 aout 2014 - Les capitaux chinois trouvent une terre d’accueil idéale dans les îles du Pacifique et des Caraïbes pour construire des complexes hôteliers et des casinos. Ce dernier mois, deux projets similaires au Mahana Beach ont été signés pour plus de 4 milliards de dollars avec des pays au bord de la faillite qui comptent sur ces développements touristiques pour sortir la tête de l’eau. Les grandes destinations touristiques investissent également de leur côté dans de nouveaux casinos.
Alors que les débats sont vifs au fenua sur le projet Tahiti Mahana Beach qui veut construire un grand complexe mariant casinos, hôtels de luxe, résidences et divertissements à Punaauia, d’autres îles dans le Pacifique et aux Caraïbes signent en ce moment même des accords similaires. Ils sont tous portés par des capitaux chinois et se mesurent en milliards de dollars. Souvent, ces pays ayant une forte culture anti-casino plient face aux exigences d’une grave crise économique.
280 milliards Fcfp dans les Îles Mariannes du Nord
Ce petit pays du Pacifique associé aux États-Unis n’a que 54 000 habitants, et est en crise depuis 2005, quand la fermeture d’une ligne aérienne avec le Japon a plongé son secteur touristique dans le rouge. Mais la semaine dernière les législateurs des Îles Mariannes du Nord ont accordé à un groupe hongkongais nommé Imperial Pacific International une licence exclusive pour la construction d’un gigantesque complexe alliant Casino, hôtels et divertissements, pour une capacité de 2229 chambres. L’investissement s’élève à 3,14 milliards de dollars (280 milliards Fcfp), soit 30% plus cher que le projet Mahana Beach pour 1000 chambres de moins. Par contre, le casino sera beaucoup plus gros. Le projet fait l’objet de très fortes contestations dans cet archipel où les casinos ont toujours été interdits jusqu’à mars de cette année quand une nouvelle loi les autorisant a été passée avec un minimum de concertation.
Les taxes sur le futur casino, à 17%, seront les mêmes que les taxes sur les entreprises normales (contrairement par exemple à Macau, le paradis du jeu en Chine, où les casinos sont taxés à 40%). Mais en échange, les chinois ont accepté un cahier des charges très strict les obligeant à réaliser les investissements prévus avant 2022, et même de développer un complexe de jeu 5 étoiles et de 225 chambres d’hôtels dans les prochains 24 mois.
Selon un article de ABC, la radio et télévision publique australienne, le projet n’échappe pas aux polémiques. Il n’a pas encore de terrain et aucune étude sur l’approvisionnement en eau et en énergie du complexe n’a été faite. Des pétitions citoyennes ayant pour but d’enterrer le casino ont été ignorées. De plus, l’autre entreprise en concurrence pour récupérer la licence du complexe, Marianas Stars, a enclenché des poursuites judiciaires accusant les législateurs de malversations. Enfin, des accusations de corruption (non étayées de preuves) ont été relayées par la presse locale.
Malgré tout, 30 millions de dollars ont déjà été payés en acompte par Imperial Pacific International, permettant au gouvernement de verser en urgence la partie des pensions de retraites restée impayée par le petit pays depuis l’année dernière, ainsi que les cotisations retraite de fonctionnaires. Le gouverneur des Îles Mariannes du Nord Eloy S. Inos va se présenter devant les électeurs le 4 novembre prochain, ce qui donnera l’occasion à la population de lui accorder ou non son soutien.
Autre projet chinois dans le Pacifique : Landing International Development, une entreprise hongkongaise, a annoncé en février 2014 vouloir investir 2,2 milliards de dollars (200 milliards Fcfp) sur l’île sud-coréenne de Cheju.
90 milliards à Antigua-et-Barbuda
Le petit pays indépendant des Antilles Antigua-et-Barbuda, 88 000 habitants, va de son côté profiter d’un projet d’investissement chinois d’un milliard de dollars (90 milliards Fcfp) par le groupe Yida International Investment pour bâtir un méga-complexe de 647 hectares. Baptisé "Singulari", il comprendra plusieurs hôtels de luxe, des résidences privées, une école, un hôpital, des parcours de golf, un hippodrome et le plus grand casino des Antilles. 1000 emplois locaux devraient être créés, dont 200 avant la fin de l’année.
Le terrain où sera bâti le complexe a appartenu par le passé au financier texan Allen Stanford, condamné en juin 2012 à 110 ans de prison pour avoir monté une fraude pyramidale portant sur 7 Milliards de dollars. Avant sa chute, Stanford était le plus gros employeur privé du pays, et son arrestation en 2009 a laissé l’économie des deux îles en très mauvais état. L’archipel lutte aujourd’hui avec une dette publique atteignant 90% de son PIB.
Alors que les débats sont vifs au fenua sur le projet Tahiti Mahana Beach qui veut construire un grand complexe mariant casinos, hôtels de luxe, résidences et divertissements à Punaauia, d’autres îles dans le Pacifique et aux Caraïbes signent en ce moment même des accords similaires. Ils sont tous portés par des capitaux chinois et se mesurent en milliards de dollars. Souvent, ces pays ayant une forte culture anti-casino plient face aux exigences d’une grave crise économique.
280 milliards Fcfp dans les Îles Mariannes du Nord
Ce petit pays du Pacifique associé aux États-Unis n’a que 54 000 habitants, et est en crise depuis 2005, quand la fermeture d’une ligne aérienne avec le Japon a plongé son secteur touristique dans le rouge. Mais la semaine dernière les législateurs des Îles Mariannes du Nord ont accordé à un groupe hongkongais nommé Imperial Pacific International une licence exclusive pour la construction d’un gigantesque complexe alliant Casino, hôtels et divertissements, pour une capacité de 2229 chambres. L’investissement s’élève à 3,14 milliards de dollars (280 milliards Fcfp), soit 30% plus cher que le projet Mahana Beach pour 1000 chambres de moins. Par contre, le casino sera beaucoup plus gros. Le projet fait l’objet de très fortes contestations dans cet archipel où les casinos ont toujours été interdits jusqu’à mars de cette année quand une nouvelle loi les autorisant a été passée avec un minimum de concertation.
Les taxes sur le futur casino, à 17%, seront les mêmes que les taxes sur les entreprises normales (contrairement par exemple à Macau, le paradis du jeu en Chine, où les casinos sont taxés à 40%). Mais en échange, les chinois ont accepté un cahier des charges très strict les obligeant à réaliser les investissements prévus avant 2022, et même de développer un complexe de jeu 5 étoiles et de 225 chambres d’hôtels dans les prochains 24 mois.
Selon un article de ABC, la radio et télévision publique australienne, le projet n’échappe pas aux polémiques. Il n’a pas encore de terrain et aucune étude sur l’approvisionnement en eau et en énergie du complexe n’a été faite. Des pétitions citoyennes ayant pour but d’enterrer le casino ont été ignorées. De plus, l’autre entreprise en concurrence pour récupérer la licence du complexe, Marianas Stars, a enclenché des poursuites judiciaires accusant les législateurs de malversations. Enfin, des accusations de corruption (non étayées de preuves) ont été relayées par la presse locale.
Malgré tout, 30 millions de dollars ont déjà été payés en acompte par Imperial Pacific International, permettant au gouvernement de verser en urgence la partie des pensions de retraites restée impayée par le petit pays depuis l’année dernière, ainsi que les cotisations retraite de fonctionnaires. Le gouverneur des Îles Mariannes du Nord Eloy S. Inos va se présenter devant les électeurs le 4 novembre prochain, ce qui donnera l’occasion à la population de lui accorder ou non son soutien.
Autre projet chinois dans le Pacifique : Landing International Development, une entreprise hongkongaise, a annoncé en février 2014 vouloir investir 2,2 milliards de dollars (200 milliards Fcfp) sur l’île sud-coréenne de Cheju.
90 milliards à Antigua-et-Barbuda
Le petit pays indépendant des Antilles Antigua-et-Barbuda, 88 000 habitants, va de son côté profiter d’un projet d’investissement chinois d’un milliard de dollars (90 milliards Fcfp) par le groupe Yida International Investment pour bâtir un méga-complexe de 647 hectares. Baptisé "Singulari", il comprendra plusieurs hôtels de luxe, des résidences privées, une école, un hôpital, des parcours de golf, un hippodrome et le plus grand casino des Antilles. 1000 emplois locaux devraient être créés, dont 200 avant la fin de l’année.
Le terrain où sera bâti le complexe a appartenu par le passé au financier texan Allen Stanford, condamné en juin 2012 à 110 ans de prison pour avoir monté une fraude pyramidale portant sur 7 Milliards de dollars. Avant sa chute, Stanford était le plus gros employeur privé du pays, et son arrestation en 2009 a laissé l’économie des deux îles en très mauvais état. L’archipel lutte aujourd’hui avec une dette publique atteignant 90% de son PIB.
Le complexe Baha Mar dans les Bahamas aura coûté 3,5 milliards de dollars et sera ouvert en mai 2015. Son casino sera réservé aux étrangers
Un deuxième complexe géant aux Bahamas
Ce projet à Antigua-et-Barbuda va créer un casino encore plus gros que celui d’un autre complexe de 2900 chambres dans les Caraïbes nommé Baha Mar Resort aux Bahamas (320 000 habitants), qui devrait être ouvert mi-2015 avec six mois de retard et viendra en complément du Paradise Resort situé sur une île juste en face et qui incluait déjà un casino. Le Baha Mar aura coûté 3,5 milliards de dollars (315 milliards Fcfp), principalement financés par des capitaux chinois et construit par des entreprises chinoises. Sur le chantier, des milliers d’ouvriers chinois ont été engagés avec des visas de travail temporaires, alors que le taux de chômage local est de 16%, ce qui a provoqué des polémiques. Mais les responsables du projet promettent des milliers d’emplois et des milliards de dollars de retombées pour l’économie locale une fois en fonctionnement.
Il n’aura par contre pas eu besoin d’avantages financiers : les Bahamas sont un paradis fiscal où les impôts sur le revenu, les capitaux, la fortune et même la TVA n’existent pas. C’est également un des pays les plus riches de la région Amérique. Par contre, pour faire de la place au complexe, une artère principale, trois banques, un poste de police, une caserne de pompier et même le bureau du premier ministre ont été déplacés du centre-ville… À noter, aux Bahamas, les locaux sont interdits dans les casinos, tous comme les résidents de Polynésie seront interdits dans le casino du Mahana Beach. Selon le Miami Herald, une grosse industrie de jeux clandestins s'est développée sur l’île.
Ce projet à Antigua-et-Barbuda va créer un casino encore plus gros que celui d’un autre complexe de 2900 chambres dans les Caraïbes nommé Baha Mar Resort aux Bahamas (320 000 habitants), qui devrait être ouvert mi-2015 avec six mois de retard et viendra en complément du Paradise Resort situé sur une île juste en face et qui incluait déjà un casino. Le Baha Mar aura coûté 3,5 milliards de dollars (315 milliards Fcfp), principalement financés par des capitaux chinois et construit par des entreprises chinoises. Sur le chantier, des milliers d’ouvriers chinois ont été engagés avec des visas de travail temporaires, alors que le taux de chômage local est de 16%, ce qui a provoqué des polémiques. Mais les responsables du projet promettent des milliers d’emplois et des milliards de dollars de retombées pour l’économie locale une fois en fonctionnement.
Il n’aura par contre pas eu besoin d’avantages financiers : les Bahamas sont un paradis fiscal où les impôts sur le revenu, les capitaux, la fortune et même la TVA n’existent pas. C’est également un des pays les plus riches de la région Amérique. Par contre, pour faire de la place au complexe, une artère principale, trois banques, un poste de police, une caserne de pompier et même le bureau du premier ministre ont été déplacés du centre-ville… À noter, aux Bahamas, les locaux sont interdits dans les casinos, tous comme les résidents de Polynésie seront interdits dans le casino du Mahana Beach. Selon le Miami Herald, une grosse industrie de jeux clandestins s'est développée sur l’île.
Pourquoi les Chinois construisent-ils autant de casinos ?
Les entreprises chinoises ont une stratégie d'investissement dans des biens immobiliers dans le monde, et principalement dans les pays en développement. Les casinos sont justement des propriétés très rentables. De plus, ils sont interdits en Chine continentale malgré une forte demande, ce qui permet d'alimenter facilement en clients les complexes hôteliers comprenant des casinos à Macau, en Corée du Sud, dans le Pacifique et en Australie.
Les entreprises chinoises ont une stratégie d'investissement dans des biens immobiliers dans le monde, et principalement dans les pays en développement. Les casinos sont justement des propriétés très rentables. De plus, ils sont interdits en Chine continentale malgré une forte demande, ce qui permet d'alimenter facilement en clients les complexes hôteliers comprenant des casinos à Macau, en Corée du Sud, dans le Pacifique et en Australie.