Paris, France | AFP | mercredi 07/06/2017 - Des cétacés vivant en Méditerranée, comme le rorqual commun ou le cachalot, sont contaminés par des phtalates, substances chimiques présentes notamment dans le plastique, qu'ils ingèrent directement ou via leurs proies, selon les premiers éléments d'une étude du WWF.
Les rorquals communs, les cachalots mais aussi les globicéphales noirs du sanctuaire Pelagos, une aire marine de 87.500 km2 dans le nord-ouest de la Méditerranée, présentent "une contamination significative", a dit à l'AFP Denis Ody, responsable océans et côtes au WWF France.
"Si ces animaux, qui vivent au large, sont contaminés, ce n'est pas anodin, cela doit nous alerter", souligne-t-il.
Les phtalates, utilisés surtout pour assouplir les matières plastiques, sont très présents dans notre quotidien (films plastiques, emballages, revêtements de sol, tuyaux, peintures...). On les trouve aussi dans les cosmétiques (parfums, laques, vernis...). Ils nuisent à la fertilité.
Le WWF a réalisé en 2016 des biopsies (prélèvements de peau et de gras) sur 85 mammifères marins (70 rorquals communs, 9 cachalots et 6 globicéphales noirs) dans le sanctuaire. Ces échantillons ont été analysés en partenariat avec l'Université Aix-Marseille, en recherchant la présence de dix phtalates particulièrement dangereux ou utilisés.
"L'ensemble des échantillons analysés montrent des concentrations significatives en phtalates" et "les trois espèces (...) sont touchées", selon l'étude. Un seul phtalate, le DNDP, "n'a jamais été détecté".
"Le plus dangereux", le DEHP, occupe la deuxième place en termes de concentration, avec une valeur moyenne d'environ 1.060 microgrammes par kilo de matière sèche, selon l'étude.
A titre de comparaison, pour l'homme, "on considère qu'une source alimentaire a une concentration élevée lorsque la quantité de phtalate passant du plastique dans l'aliment est supérieure ou égale à 300 microgrammes/kg", précise-t-elle.
Les niveaux de contamination sont différents selon les espèces et au sein d'une même espèce.
"Les rorquals semblent plus contaminés que les cachalots", peut-être à cause de leur mode de nutrition: ils filtrent de grands volumes d'eau et ingèrent ainsi à la fois des proies contaminées et directement des microplastiques.
L'étude doit être poursuivie notamment en élargissant les échantillons de cachalots et de globicéphales noirs et en échantillonnant d'autres zones de la Méditerranée.
"Près de 269.000 tonnes de déchets plastiques formés de plus de 5.000 milliards de particules flottent sur les océans", rappelle Isabelle Autissier, présidente du WWF France, dans un communiqué.
"Les résultats que nous présentons aujourd’hui (jeudi), à l’occasion de la Journée des océans, démontrent que s’il est urgent de nettoyer les océans de leurs plastiques, il est tout aussi prioritaire de prendre des mesures de réduction de la pollution par toutes les sources de contamination par les phtalates", ajoute-t-elle.
sd/ial/DS
Les rorquals communs, les cachalots mais aussi les globicéphales noirs du sanctuaire Pelagos, une aire marine de 87.500 km2 dans le nord-ouest de la Méditerranée, présentent "une contamination significative", a dit à l'AFP Denis Ody, responsable océans et côtes au WWF France.
"Si ces animaux, qui vivent au large, sont contaminés, ce n'est pas anodin, cela doit nous alerter", souligne-t-il.
Les phtalates, utilisés surtout pour assouplir les matières plastiques, sont très présents dans notre quotidien (films plastiques, emballages, revêtements de sol, tuyaux, peintures...). On les trouve aussi dans les cosmétiques (parfums, laques, vernis...). Ils nuisent à la fertilité.
Le WWF a réalisé en 2016 des biopsies (prélèvements de peau et de gras) sur 85 mammifères marins (70 rorquals communs, 9 cachalots et 6 globicéphales noirs) dans le sanctuaire. Ces échantillons ont été analysés en partenariat avec l'Université Aix-Marseille, en recherchant la présence de dix phtalates particulièrement dangereux ou utilisés.
"L'ensemble des échantillons analysés montrent des concentrations significatives en phtalates" et "les trois espèces (...) sont touchées", selon l'étude. Un seul phtalate, le DNDP, "n'a jamais été détecté".
"Le plus dangereux", le DEHP, occupe la deuxième place en termes de concentration, avec une valeur moyenne d'environ 1.060 microgrammes par kilo de matière sèche, selon l'étude.
A titre de comparaison, pour l'homme, "on considère qu'une source alimentaire a une concentration élevée lorsque la quantité de phtalate passant du plastique dans l'aliment est supérieure ou égale à 300 microgrammes/kg", précise-t-elle.
Les niveaux de contamination sont différents selon les espèces et au sein d'une même espèce.
"Les rorquals semblent plus contaminés que les cachalots", peut-être à cause de leur mode de nutrition: ils filtrent de grands volumes d'eau et ingèrent ainsi à la fois des proies contaminées et directement des microplastiques.
L'étude doit être poursuivie notamment en élargissant les échantillons de cachalots et de globicéphales noirs et en échantillonnant d'autres zones de la Méditerranée.
"Près de 269.000 tonnes de déchets plastiques formés de plus de 5.000 milliards de particules flottent sur les océans", rappelle Isabelle Autissier, présidente du WWF France, dans un communiqué.
"Les résultats que nous présentons aujourd’hui (jeudi), à l’occasion de la Journée des océans, démontrent que s’il est urgent de nettoyer les océans de leurs plastiques, il est tout aussi prioritaire de prendre des mesures de réduction de la pollution par toutes les sources de contamination par les phtalates", ajoute-t-elle.
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