Mayotte: ouverture du procès aux assises de 7 mineurs ayant blessé un gendarme en 2017


Mamoudzou, France | AFP | mercredi 28/04/2021 - La cour d'assises des mineurs de Mayotte a commencé à juger mercredi sept personnes accusées d'avoir grièvement blessé le commandant en second de la gendarmerie, atteint au visage à la suite d'un jet de pierre pendant une intervention en 2017.

Présent à Mayotte pour ce procès qui se déroule à huis clos, jusqu'au 3 mai, le militaire est venu accompagné de sa famille, qui s'est portée partie civile.

Les sept accusés, nés entre 1995 et 2001, risquent jusqu'à 15 ans de réclusion criminelle. Un huitième, âgé de 13 ans au moment des faits, a été renvoyé devant le tribunal pour enfants.

L'enquête avait initialement été ouverte par le parquet de Mayotte pour tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique, a été requalifiée "en violences volontaires avec guet-apens ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours avec usage ou menace d'une arme sur personne dépositaire de l'autorité publique". 

L'incident s'était produit dans la nuit du 13 au 14 mai 2017 en Petite-Terre, l'une des deux îles qui composent ce territoire français situé à l'entrée du canal du Mozambique. Une patrouille, venue prêter main forte après des caillassages et des véhicules dégradés, avait reçu des jets de pierres. A bord du véhicule en circulation, le lieutenant-colonel Pech avait alors été blessé. Un autre militaire avait lui été légèrement touché.

Pris en charge au centre hospitalier de Mayotte (CHM), le commandant en second de la gendarmerie de Mayotte avait ensuite été évacué vers La Réunion.

"Ce que je retiens de cette aventure c'est qu'il faut faire preuve d'endurance dans l'effort pour se reconstruire et de résistance à la souffrance et à la douleur", explique à l'AFP le lieutenant-colonel Olivier Pech, qui aura souffert d'un traumatisme crânien et perdu la moitié de l'acuité visuelle à son oeil droit, après avoir reçu un pavé dans la figure. "Ils m'ont enlevé quatre ans de ma vie", assure-t-il.

Les attaques envers les forces de l'ordre sont fréquentes dans ce département français de l'océan Indien, en proie à des vagues de violences qui impliquent souvent des mineurs. En 2018, un policier de la brigade anti-criminalité de Mayotte avait perdu l'usage d'un œil après avoir été blessé par un jet de projectile.

le Mercredi 28 Avril 2021 à 06:20 | Lu 314 fois