Mata Tohora dit stop ! avec son haka pour les cétacés


PAPEETE, le 18 août 2020 - L’association de protection des cétacés Mata Tohora milite contre les massacres, la chasse et le harcèlement des cétacés en diffusant un clip vidéo. Son haka pour les cétacés tourne sur les réseaux sociaux, sera diffusés à la télévision et dans les avions.

Pour porter ses messages, l’association Mata Tohora a choisi la réalisation et la diffusion d’un clip vidéo. Baptisé "un haka pour les cétacés", il a été tourné fin juin. Il tourne sur les réseaux sociaux, devrait être présenté sur les télévisions et à bord des avions d’ATN.

La fondatrice de l’association, la chercheuse Agnès Benet explique : "avec ce clip nous voulons dire stop aux massacres, à la chasse et au harcèlement des cétacés".

Le texte (voir encadré) est signé Siméon Huuti. Il est traduit en anglais, tahitien et bientôt en japonais. L’association souhaite interpeller ce pays qui continue la chasse et où des massacres persistent, notamment dans la baie de Taiji.

L’idée de départ était même d’aller tourner ce clip sur place pour frapper fort. Faute de moyen et pour simplifier le projet, il a finalement été tourné sur la côte est de Tahiti.

Les danseurs du groupe Kaipeka ote kaikaiana et Taka iki sont filmés sur une plage de sable noir par Jean Philippe Joaquim. Raimana Lousan a assuré toute la partie son lors du tournage.

Le clip espère aussi sensibiliser le public local aux menaces qui pèsent sur les cétacés. L’association depuis plusieurs années passe toute la saison sur l’eau pour rappeler les règles d’approche des mammifères marins.

Cette année, elle change de moyens. Car les comportements ont changé sur l’eau. La plus grande majorité des excursionnistes et des particuliers respectent le code de l’environnement. Mais il reste une poignée d’irréductibles.

Pas plus d’une vingtaine sur Tahiti estime Agnès Benet qui affirme "que tout le monde les connaît". À Moorea le dérangement est lié au nombre d'excursionnistes. Les témoins y compris les pêcheurs à terre ou sur l’eau le constatent. Ils ont un impact significatif. La chercheuse qui mène des études sur le comportement des dauphins et baleines peut le prouver.

La présence en mer monopolisait jusque là 80% du budget de l’association (constitué par des partenaires privés). Sa stratégie évolue. "Toutefois, nous restons présents sur l’eau", précise Agnès Benet "mais plus systématiquement". Le clip est disponible sur le site internet de l’association.

Qui est Mata Tohora ?

Mata Tohora est une association fondée par la biologiste Agnès Benet en 2013. Elle s’est fixée pour mission de protéger les mammifères marins en Polynésie. Pour ce faire, elle mène des actions de sensibilisation auprès des enfants, des touristes et résidents sur l’eau, des professionnels du whale watching.

Elle met également en place des études sur l’ensemble du territoire pour mieux comprendre les animaux dans leur environnement naturel. Mata Tohora recense, réalise des études comportementales, des études d’impacts, des identifications et mesure les menaces et les risques.

Site internet de l'association.


Un texte inédit

Oh’ Dieu des océans
Dieu du monde a hiva
Nage, nage au loin
Ton chant si mélodieux
Taka oa taka oa vogue
Dans les mers aux pouvoirs ancestraux
Imprègne-nous
De ta force légendaire
Ton souffle si majestueux
Nous touche de plein fouet
Et brave les interdits
Blâme ceux qui t’offensent
A ceux qui te battent
L’océan pleure
Et souffre
Tu n’es plus respecté
Tu n’es pas un mets
Tu attires la jalousie
Tu es encerclé
Par l’incrédulité de l’homme
Merveilleux tu l’es, ta destinée ainsi
Tu vivras à jamais dans le monde a hiva huia !

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 18 Aout 2020 à 13:38 | Lu 9493 fois