Tahiti, le 14 novembre 2022 - La revue Littérama’ohi célèbre l’œuvre de sa créatrice, Flora Aurima Devatine, avec une publication hors-série intitulée “Maruao” à paraître lors du Salon du livre 2022. Plusieurs de ses poèmes ayant été traduits en anglais par des professeurs du Pacifique mais aussi quelques-uns en tahitien y sont regroupés. C’est l’œil bienveillant d’Estelle Castro-Koshy, enseignante chercheuse en littérature, qui analyse puis a fait appel à plusieurs contributeurs pour commenter ses œuvres.
Pour ses vingt ans, Littérama’ohi sort, en plus de sa revue n° 26, un hors-série dédié à l’œuvre de Flora Aurima Devatine, créatrice de la revue. Il contient des traductions en anglais de certains de ses nombreux poèmes, utilisés par des professeurs du Pacifique, ainsi que quelques écrits en tahitien et aussi un commentaire évoquant la traduction de quelques poèmes en langue des signes, pour un résultat “très touchant” selon l’autrice. La rédaction de ce hors-série intitulé Maruao a été dirigée par Estelle Castro-Koshy, enseignante chercheuse, spécialiste de littérature aborigène d’Australie et traductrice qui s’intéresse de près à la littérature polynésienne depuis quelques années.
Estelle Castro Koshy
De votre point de vue, qu'est-ce qui caractérise le travail de Flora Aurima Devatine ?
“La finesse, la délicatesse, le rythme, l’innovation, l’ingéniosité, la profondeur, l’iridescence, l’humilité, la dimension “capacitante”, pour reprendre le terme de Cynthia Fleury, c’est-à-dire qui cherche une “vérité qui permet la sublimation, la résilience et le rétablissement, non la vérité qui parfois ne produit rien d’autre que l’assignation à résidence douloureuse”. Sa capacité à éveiller les consciences, comme l’ont fait remarquer plusieurs contributeurs. Son profond ancrage dans sa culture polynésienne et ses invitations à accueillir tout un chacun, l’inconnu et le connu, l’in-vu et l’invisible en poésie. Flora Aurima Devatine est une poétesse et penseuse contemporaine majeure. Sa poésie touche des personnes d’horizons très différents, et sa pensée nous élève tout en nous invitant à l’humilité.”
Flora Aurima Devatine
Quel est votre univers littéraire ?
“Peut-être qu’ici, on est formaté à la définition de la littérature, de l’écriture française, et moi, je viens avec une écriture qui est indépendante, libre en fait. Je ne l’ai pas recherché, ça s’est imposé parce que je suis partie de l’oralité dans ses formes traditionnelles avec les pata’u, les anau, les fa’ateni fa’atara, ça fait partie du fonds de pensée, de culture, de civilisation tahitienne et puis les choses d’aujourd’hui aussi. Ça peut déstabiliser et ce n’est pas forcément recherché par les éditeurs. Mon univers, c’est la poésie dans tous ses états, et dans tous les genres poétiques.”
La liberté a-t-elle été importante dans votre vie et votre écriture ?
“C’est de pouvoir écrire sans être freiné par la langue, ni par les genres, par la façon d’écrire, par son style finalement. Il y a beaucoup de freins dans les têtes, et si chacun reste dans sa grille d’approche, on ne peut pas se rencontrer, ni communiquer. Il faut s’ouvrir et faire tomber tout ça. Beaucoup de gens ici ont des choses à dire, ont une pensée profonde à laquelle on n’a pas accès parce qu’eux pensent qu’ils ne savent pas écrire, qu’ils ne savent pas dire les choses et ils ont peur d’être mal jugés sur le fond et sur la forme.”
Pour ses vingt ans, Littérama’ohi sort, en plus de sa revue n° 26, un hors-série dédié à l’œuvre de Flora Aurima Devatine, créatrice de la revue. Il contient des traductions en anglais de certains de ses nombreux poèmes, utilisés par des professeurs du Pacifique, ainsi que quelques écrits en tahitien et aussi un commentaire évoquant la traduction de quelques poèmes en langue des signes, pour un résultat “très touchant” selon l’autrice. La rédaction de ce hors-série intitulé Maruao a été dirigée par Estelle Castro-Koshy, enseignante chercheuse, spécialiste de littérature aborigène d’Australie et traductrice qui s’intéresse de près à la littérature polynésienne depuis quelques années.
Estelle Castro Koshy
De votre point de vue, qu'est-ce qui caractérise le travail de Flora Aurima Devatine ?
“La finesse, la délicatesse, le rythme, l’innovation, l’ingéniosité, la profondeur, l’iridescence, l’humilité, la dimension “capacitante”, pour reprendre le terme de Cynthia Fleury, c’est-à-dire qui cherche une “vérité qui permet la sublimation, la résilience et le rétablissement, non la vérité qui parfois ne produit rien d’autre que l’assignation à résidence douloureuse”. Sa capacité à éveiller les consciences, comme l’ont fait remarquer plusieurs contributeurs. Son profond ancrage dans sa culture polynésienne et ses invitations à accueillir tout un chacun, l’inconnu et le connu, l’in-vu et l’invisible en poésie. Flora Aurima Devatine est une poétesse et penseuse contemporaine majeure. Sa poésie touche des personnes d’horizons très différents, et sa pensée nous élève tout en nous invitant à l’humilité.”
Flora Aurima Devatine
Quel est votre univers littéraire ?
“Peut-être qu’ici, on est formaté à la définition de la littérature, de l’écriture française, et moi, je viens avec une écriture qui est indépendante, libre en fait. Je ne l’ai pas recherché, ça s’est imposé parce que je suis partie de l’oralité dans ses formes traditionnelles avec les pata’u, les anau, les fa’ateni fa’atara, ça fait partie du fonds de pensée, de culture, de civilisation tahitienne et puis les choses d’aujourd’hui aussi. Ça peut déstabiliser et ce n’est pas forcément recherché par les éditeurs. Mon univers, c’est la poésie dans tous ses états, et dans tous les genres poétiques.”
La liberté a-t-elle été importante dans votre vie et votre écriture ?
“C’est de pouvoir écrire sans être freiné par la langue, ni par les genres, par la façon d’écrire, par son style finalement. Il y a beaucoup de freins dans les têtes, et si chacun reste dans sa grille d’approche, on ne peut pas se rencontrer, ni communiquer. Il faut s’ouvrir et faire tomber tout ça. Beaucoup de gens ici ont des choses à dire, ont une pensée profonde à laquelle on n’a pas accès parce qu’eux pensent qu’ils ne savent pas écrire, qu’ils ne savent pas dire les choses et ils ont peur d’être mal jugés sur le fond et sur la forme.”