L’archipel des Marquises possède des écosystèmes et une biodiversité terrestre et marine exceptionnels.
MARQUISES, le 21 novembre 2016. L'agence des aires marines protégées a fait un bilan complet de la situation aux Marquises au niveau environnement, pêche, culture… Elle indique que les pêcheurs ont constaté que "la ressource en poisson (toutes espèces confondues) et en fruits de mer a diminué". "Ils sont ainsi obligés d'aller "plus loin" et "plus profond".
L’Agence des aires marines protégées a réalisé l’analyse éco-régionale (AER) marine des îles Marquises. C’est une synthèse des connaissances destinée à localiser et à qualifier, pour la zone maritime entourant l’archipel des îles Marquises, les enjeux de l’espace marin afin de proposer une stratégie et des modalités de création et de gestion d’aires marines protégées adaptées au contexte politique, économique et culturel. Ce document de 376 pages fourmille d’informations et de cartes sur le patrimoine naturel et culturel et aboutit à un constat sur les usages et pressions. Les spécialistes de l'agence ont ainsi étudié l'impact de la pêche dans l'archipel. En Polynésie française, et en particulier aux Marquises, il est délicat d’estimer l’impact de la pêche alors que les stocks ne sont pas évalués et que la distinction entre pêche professionnelle et vivrière n'est pas toujours facile à faire. "La pêche en Polynésie française n’est pas une pratique intense, mais certaines espèces peuvent être pêchées de façon soutenue localement", indique néanmoins l'agence des aires marines protégées. "Concernant les poissons de fond, le mérou géant est un mets très apprécié aux Marquises et donc souvent prélevé. Parmi les espèces prisées, les référents pêche ont, en effet, cité en majorité le mérou géant et les vivaneaux (paru), poissons ciblés par les pêcheurs professionnels". "Parmi les poissons côtiers, les poissons chirurgiens sont aussi très appréciés des chasseurs sous-marins, mais leur pêche ne constitue pas un revenu principal pour ces pêcheurs de proximité multi-actifs, atténuant ainsi le risque de surexploitation", note l'agence des aires marines protégées. "Par ailleurs, le cône, très prisé des collectionneurs, ne figure pas sur la liste des espèces protégées de Polynésie française, mais est cependant qualifié de quasi-menacé dans la liste rouge des espèces menacées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature."
L'agence des aires marines protégées souligne que la ZEE de Polynésie ne fait pas l’objet d’une pêche intensive par les palangriers. Aucune île de Polynésie française ne subit de pression forte liée à la pêche côtière. La pêche lagonaire (de proximité) entraîne une pression moyenne à Nuku Hiva, Ua Pou, Hiva Oa et Fatu Hiva. Mais l'agence a interrogé les pêcheurs. "D’après les résultats de l’enquête (2014), entre 60 et 70 % des référents pêche s’accordent à dire que la ressource en poisson (toutes espèces confondues) et en fruits de mer a diminué", note l'agence des aires marines protégées. "Ils argumentent cet état de fait en précisant qu’il faut aller plus loin, plus profond ou que les tailles sont plus petites. Ce sont même 83 % d’entre eux qui constatent une réduction de la quantité et de la taille de langoustes."
Ainsi, lors des ateliers organisés dans les villages dans le cadre du programme Palimma (Patrimoine culturel liés au littoral et à la mer dans la perspective de l’inscription au patrimoine mondial et de la création d’une aire marine gérée aux Marquises), la population marquisienne a beaucoup insisté sur la diminution de l’abondance et de la taille des langoustes, chitons, crabes et algue, même dans les plus petites vallées. "Nombreux sont ceux qui affirment que la ressource en fruits de mer a été impactée depuis que la vente vers les vallées principales ou vers les autres îles a commencé", indique l'agence des aires marines protégées."
Heremoana Maamaatuaiahutapu a "salué" ce travail et propose que "la présente étude éco-régionale soit étendue à moyen terme aux Iles de la société, aux Australes et aux Tuamotu-Gambier afin de disposer d’un socle de connaissances et de données de base similaires pour tous les archipels".
L’Agence des aires marines protégées a réalisé l’analyse éco-régionale (AER) marine des îles Marquises. C’est une synthèse des connaissances destinée à localiser et à qualifier, pour la zone maritime entourant l’archipel des îles Marquises, les enjeux de l’espace marin afin de proposer une stratégie et des modalités de création et de gestion d’aires marines protégées adaptées au contexte politique, économique et culturel. Ce document de 376 pages fourmille d’informations et de cartes sur le patrimoine naturel et culturel et aboutit à un constat sur les usages et pressions. Les spécialistes de l'agence ont ainsi étudié l'impact de la pêche dans l'archipel. En Polynésie française, et en particulier aux Marquises, il est délicat d’estimer l’impact de la pêche alors que les stocks ne sont pas évalués et que la distinction entre pêche professionnelle et vivrière n'est pas toujours facile à faire. "La pêche en Polynésie française n’est pas une pratique intense, mais certaines espèces peuvent être pêchées de façon soutenue localement", indique néanmoins l'agence des aires marines protégées. "Concernant les poissons de fond, le mérou géant est un mets très apprécié aux Marquises et donc souvent prélevé. Parmi les espèces prisées, les référents pêche ont, en effet, cité en majorité le mérou géant et les vivaneaux (paru), poissons ciblés par les pêcheurs professionnels". "Parmi les poissons côtiers, les poissons chirurgiens sont aussi très appréciés des chasseurs sous-marins, mais leur pêche ne constitue pas un revenu principal pour ces pêcheurs de proximité multi-actifs, atténuant ainsi le risque de surexploitation", note l'agence des aires marines protégées. "Par ailleurs, le cône, très prisé des collectionneurs, ne figure pas sur la liste des espèces protégées de Polynésie française, mais est cependant qualifié de quasi-menacé dans la liste rouge des espèces menacées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature."
L'agence des aires marines protégées souligne que la ZEE de Polynésie ne fait pas l’objet d’une pêche intensive par les palangriers. Aucune île de Polynésie française ne subit de pression forte liée à la pêche côtière. La pêche lagonaire (de proximité) entraîne une pression moyenne à Nuku Hiva, Ua Pou, Hiva Oa et Fatu Hiva. Mais l'agence a interrogé les pêcheurs. "D’après les résultats de l’enquête (2014), entre 60 et 70 % des référents pêche s’accordent à dire que la ressource en poisson (toutes espèces confondues) et en fruits de mer a diminué", note l'agence des aires marines protégées. "Ils argumentent cet état de fait en précisant qu’il faut aller plus loin, plus profond ou que les tailles sont plus petites. Ce sont même 83 % d’entre eux qui constatent une réduction de la quantité et de la taille de langoustes."
Ainsi, lors des ateliers organisés dans les villages dans le cadre du programme Palimma (Patrimoine culturel liés au littoral et à la mer dans la perspective de l’inscription au patrimoine mondial et de la création d’une aire marine gérée aux Marquises), la population marquisienne a beaucoup insisté sur la diminution de l’abondance et de la taille des langoustes, chitons, crabes et algue, même dans les plus petites vallées. "Nombreux sont ceux qui affirment que la ressource en fruits de mer a été impactée depuis que la vente vers les vallées principales ou vers les autres îles a commencé", indique l'agence des aires marines protégées."
Heremoana Maamaatuaiahutapu a "salué" ce travail et propose que "la présente étude éco-régionale soit étendue à moyen terme aux Iles de la société, aux Australes et aux Tuamotu-Gambier afin de disposer d’un socle de connaissances et de données de base similaires pour tous les archipels".
Des "potentialités non développées"
L'agence des aires marines protégées a listé "plusieurs potentialités" "reconnues dans l’archipel mais (qui) n’ont jamais été développées. L'agence des aires marines évoque ainsi la collecte de post-larves de langoustes. "Etant donné le stock existant dans certaines îles, il serait possible d’envisager la collecte de post-larves afin de les faire grossir en station", indique le document. "Cependant cette espèce a un potentiel de croissance limité, et il faudrait trouver de grandes quantités d’aliments frais à fournir (indice de conversion très supérieur à 10) en complément d’un aliment artificiel (sous forme de granulé) spécifique à rechercher. Cette technique pourrait aussi être envisagée pour augmenter le taux de survie des juvéniles dans le cadre de réensemencements intégrés à une exploitation durable et une meilleure gestion de la ressource."
Autre activité qui n'a pas été développée encore aux Marquises : "l'aquaculture de chevrettes". "L’espèce locale (Macrobrachium lar) n’est pas maîtrisée en écloserie", rappelle l'agence des aires marines. "Aussi, seules des collectes de post-larves à proximité des embouchures de rivières peuvent être envisagées pour une aquaculture artisanale telle que testée au Vanuatu et préconisée par le Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique (CPS)."
Les anguilles pourraient aussi être un secteur à exploiter : "La collecte de civelles et l’élevage d’anguilles pourraient constituer un intérêt pour une valorisation éco-touristique et une transformation (fumage) d’un produit haut de gamme prisé et a priori valorisable auprès des croisiéristes". "L’éloignement (coûts de l’apport d’intrants et de la commercialisation vers l’extérieur) constitue la principale difficulté à développer l’aquaculture aux Marquises", analyse l'agence des aires marines. "De plus, le marché local est peu développé, peu de sites sont propices à une aquaculture marine." Aujourd'hui, en Polynésie française, il n'y a pas de réglementation actuelle en Polynésie française pour la commercialisation-exportation des espèces d’aquariophilie (poissons, invertébrés).
Autre activité qui n'a pas été développée encore aux Marquises : "l'aquaculture de chevrettes". "L’espèce locale (Macrobrachium lar) n’est pas maîtrisée en écloserie", rappelle l'agence des aires marines. "Aussi, seules des collectes de post-larves à proximité des embouchures de rivières peuvent être envisagées pour une aquaculture artisanale telle que testée au Vanuatu et préconisée par le Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique (CPS)."
Les anguilles pourraient aussi être un secteur à exploiter : "La collecte de civelles et l’élevage d’anguilles pourraient constituer un intérêt pour une valorisation éco-touristique et une transformation (fumage) d’un produit haut de gamme prisé et a priori valorisable auprès des croisiéristes". "L’éloignement (coûts de l’apport d’intrants et de la commercialisation vers l’extérieur) constitue la principale difficulté à développer l’aquaculture aux Marquises", analyse l'agence des aires marines. "De plus, le marché local est peu développé, peu de sites sont propices à une aquaculture marine." Aujourd'hui, en Polynésie française, il n'y a pas de réglementation actuelle en Polynésie française pour la commercialisation-exportation des espèces d’aquariophilie (poissons, invertébrés).
"Une école des savoirs"
Avant les savoirs étaient transmis entre générations au quotidien : les grands-parents, les parents et les enfants se côtoyaient chaque jour - aujourd’hui, l’école et le travail concentrés dans les grandes vallées rendent difficiles cette transmission usuelle. Mais comment en pas perdre ces savoirs ? "L’école pourrait devenir un nouveau moyen pour favoriser la transmission des savoirs, et pour cela, il conviendrait d’y inviter les porteurs de savoirs", propose l'agence des aires marines protégées. "Il semblerait intéressant de concourir à mettre en place une «école des savoirs» et de soutenir le développement de projets locaux impliquant la jeunesse, comme notamment le réseau pilote « Pukatai » des 6 aires marines éducatives (label AME) marquisiennes. Ce projet se veut tout d’abord éducatif mais il permet également d’initier concrètement les enfants à la gestion d’un milieu choisi par leur soin- une portion de littoral marin - et de devenir les futurs gestionnaires de demain. Pour cela, il est nécessaire d’accompagner le développement de dispositifs éducatifs et de formations professionnelles permettant de replacer les savoirs locaux au centre de la gestion durable des espaces et des espèces tout en développant des parcours professionnels liés à la mer. Les écoles suivent des programmes communs qui peuvent être parfois déconnectés des réalités locales."