Marlier : "Je veux que tout le monde assume ses responsabilités"


"On ne peut pas parler de trafic organisé. Il n'y a pas de chef identifié, pas de mules et aucune personne qui tient le rôle de grossiste", a indiqué le procureur lors de ses réquisitions.
PAPEETE, le 19 mars 2019 - Le tribunal correctionnel a poursuivi ce mardi l'instruction de l'affaire "Marlier 1" qui porte sur l'importation et la vente de 800 grammes d'ice entre 2013 et 2014. Au cours des débats, Moerani Marlier qui comparait aux côtés de 9 autres personnes dans ce dossier, a été identifié par certains prévenus comme le "boss" de ce trafic d'ice. "Je veux que tout le monde assume ses responsabilités dans ce procès parce qu'on veut tout me mettre sur le dos", s'est défendu l'intéressé.

"Je suis aujourd'hui écœuré par tous les gens qui comparaissent avec moi dans ce procès. Eux-aussi ont bien profité, et ont gagné de l'argent. On veut me mettre l'étiquette de el chapo, mais je souhaite que tout le monde dans cette affaire assume ses responsabilités." Une déclaration signée Moerani Marlier, au deuxième jour du procès "Marlier 1" qui s'intéresse à l'importation et la vente de 800 grammes d'ice entre 2013 et 2014. Pour rappel neuf autres personnes comparaissent aux côtés de Moerani Marlier dans ce dossier.

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Après l'audition de six prévenus lundi, qui ont dans la globalité de leurs témoignages identifié Moerani Marlier comme le "boss" de ce trafic et minimiser leur rôle dans ce dernier, le tribunal a appelé hier à la barre trois autres prévenus. Dont Teremoemoe P., la campagne de l'intéressé.
 
Maison, voyages, voitures, hôtel, le couple menait une vie des plus confortables. Interrogée par la cour sur l'explosion de leur train de vie, cette dernière affirme n'avoir jamais été au courant des activités illicites de son conjoint. "Il avait fait des prêts auprès des banques. Et pour les voyages on avait des billets GP parce que Moerani était PNC dans une compagnie aérienne. Et moi aussi je travaillais de mon côté", a-t-elle affirmé à la barre. Teremoemoe P. avoue cependant avoir consommé plusieurs fois de l'ice entre 2013 et 2014.

"PAS DE CHEF IDENTIFIE"

Moerani Marlier était ensuite invité à s'expliquer sur les faits. Il reconnait ainsi quatre importations au cours de la période. Profitant de ses billets d'avion à un tarif très réduit, il se rendait régulièrement à Hawaii pour s'approvisionner en méthamphétamines. Une fois l'ice conditionnée et pesée, il la cachait à l'intérieur de cartouche de cigarettes, ou à l'intérieur de paquet de chocolat. Il passait ensuite la douane sans encombres jusqu'à son interpellation en décembre 2014 au comptoir sécurité de Faa'a.

"J'assume tout ce que j'ai fait", a répété à plusieurs reprises Moerani Marlier ce mardi çà la barre. "Maintenant j'aimerais que le tribunal juge équitablement toutes les personnes impliquées dans cette affaire."
 
Durant ses réquisitions, le procureur prend le soin d'indiquer que dans ce dossier, "on ne peut pas parler de trafic organisé. Il n'y a pas de chef identifié, pas de mules et aucune personne qui tient le rôle de grossiste." Le représentant du parquet explique néanmoins "qu'il y a trois personnes qui sortent du lot. Moerani Marlier qui a joué le rôle d'importateur. Tetiamana Amaru qui occupait une position importante dans l'écoulement de l'ice même si il le nie aujourd'hui. Et Bruno Tupuai qui investissait auprès de Moerani Marlier pour l'achat de produit stupéfiants."
 
Le procureur a ainsi requis 5 ans de prison à l'encontre de Moerani Marlier. 4 ans de prison pour Bruno Tupuai et 3 ans de prison pour Tetiamana Amaru.

Après les plaidoiries des avocats de la défense, le tribunal devrait rendre son délibéré dans la journée de mercredi.

Rédigé par Désiré Teivao le Mardi 19 Mars 2019 à 18:15 | Lu 5291 fois