Paris, France | AFP | mardi 13/03/2017 - Au fil de ses meetings, Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle, fustige aussi bien "le système" que ses supposées "marionnettes", Emmanuel Macron et François Fillon, dans des discours aux accents complotistes.
En réunion publique samedi à Châteauroux, la candidate frontiste s'en est prise au "système", mot répété 29 fois, et a vitupéré contre les "puissances", les "influences", les "banques", les "multinationales", le "projet funeste" ou "sombre", "les lobbies", les "féodalités", la "technostructure supranationale", les faits "cachés", le "projet mondialiste", les "tireurs de ficelles à Wall Street ou à Bruxelles".
Comme vecteurs de cette grande menace, la patronne du FN désigne Emmanuel Macron et François Fillon, ses principaux adversaires qui la battraient lors d'un éventuel second tour d'après les sondages.
Ils seraient des "marionnettes" ou des "pantins" entre "les mains" de ce "système", ou "sous influence" de ces "intérêts privés", "tout juste bons à (en) réciter la leçon" avec seule une "différence de degrés" entre eux.
A 40 jours du premier tour, Marine Le Pen ne délivre plus un discours sans cibler ces "coups tordus".
Plus rare, Marine Le Pen a aussi attaqué à Châteauroux les dîners du Siècle, "oligarchie politique, culturelle, économique qui se réunit une fois par an pour décider de l'avenir de notre pays en toute discrétion".
Ses soutiens ne sont pas en reste, relayant à l'occasion des thématiques conspirationnistes, comme le député FN Gilbert Collard avec la "Commission Trilatérale" ou l'économiste FN Bernard Monot faisant de François Fillon "un agent du Bilderberg", cet aréopage international de dirigeants politiques et de grands patrons.
Pour la dirigeante du FN, institutions et médias oeuvrent contre les "intérêts" du "peuple" et contre ceux de... Marine Le Pen, notamment sur le plan judiciaire, au moment où elle et son parti sont visés dans plusieurs affaires judiciaires.
Pour l'historienne Valérie Igounet, Marine Le Pen "se défait de certaines limites généralement respectées jusqu’à présent" pour "réactiver un langage inhérent à l’extrême droite : la théorie du complot. Elle devient la +victime+ d’un complot (...) politique, médiatique et judiciaire", expliquait-elle fin février au Monde.
Pour l'historien Nicolas Lebourg aussi, ces mots relèvent du "complotisme". La patronne du FN met ainsi "en scène son duel de second tour avec Macron et transforme un actuel sondage en prophétie du jugement dernier. C'est Jeanne d'Arc face au dragon du mondialisme" sourit-il, interrogé par l'AFP.
Marine Le Pen se défend pourtant de toute vision complotiste, une accusation qu'elle a pu réserver aux tenants de la théorie du "Grand remplacement", nombreux parmi ses soutiens, selon laquelle les Français blancs et catholiques seraient en train d'être "remplacés" par des populations d'Afrique et musulmanes.
Dans son livre-programme pour 2012, "Pour que vive la France", elle écrivait aussi "il n’est nul besoin de croire à un complot organisé, ou à des sociétés secrètes" pour se rendre compte de "la constitution à l’échelle mondiale d’une hyper-classe".
Cette thématique d'un "système" machiavélique, Marine Le Pen la partage en 2017 avec nombre de ses concurrents, au premier rang desquels François Fillon.
Depuis qu'il est sous les projecteurs de la justice, il se présente comme le "rebelle que le système n'arrêtera pas", notamment dans sa volonté de "redressement national" de la France. "La dénonciation d'un prétendu complot" est une "impasse", l'a tancé Alain Juppé.
Le "système" est aussi présent dans le discours d'autres candidats, avec des modalités différentes : Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) veut "l'abattre", Benoît Hamon (PS) lutte contre ses "créatures", Jean-Luc Mélenchon (France Insoumise) le juge "fou"...
Preuve finale s'il en est du "brouillage des signes" généralisé, selon le mot de Nicolas Lebourg, Emmanuel Macron, accusé par tous ses adversaires d'en être la créature centrale, s'en est lui-même pris... au "Système".
En réunion publique samedi à Châteauroux, la candidate frontiste s'en est prise au "système", mot répété 29 fois, et a vitupéré contre les "puissances", les "influences", les "banques", les "multinationales", le "projet funeste" ou "sombre", "les lobbies", les "féodalités", la "technostructure supranationale", les faits "cachés", le "projet mondialiste", les "tireurs de ficelles à Wall Street ou à Bruxelles".
Comme vecteurs de cette grande menace, la patronne du FN désigne Emmanuel Macron et François Fillon, ses principaux adversaires qui la battraient lors d'un éventuel second tour d'après les sondages.
Ils seraient des "marionnettes" ou des "pantins" entre "les mains" de ce "système", ou "sous influence" de ces "intérêts privés", "tout juste bons à (en) réciter la leçon" avec seule une "différence de degrés" entre eux.
A 40 jours du premier tour, Marine Le Pen ne délivre plus un discours sans cibler ces "coups tordus".
Plus rare, Marine Le Pen a aussi attaqué à Châteauroux les dîners du Siècle, "oligarchie politique, culturelle, économique qui se réunit une fois par an pour décider de l'avenir de notre pays en toute discrétion".
Ses soutiens ne sont pas en reste, relayant à l'occasion des thématiques conspirationnistes, comme le député FN Gilbert Collard avec la "Commission Trilatérale" ou l'économiste FN Bernard Monot faisant de François Fillon "un agent du Bilderberg", cet aréopage international de dirigeants politiques et de grands patrons.
Pour la dirigeante du FN, institutions et médias oeuvrent contre les "intérêts" du "peuple" et contre ceux de... Marine Le Pen, notamment sur le plan judiciaire, au moment où elle et son parti sont visés dans plusieurs affaires judiciaires.
Pour l'historienne Valérie Igounet, Marine Le Pen "se défait de certaines limites généralement respectées jusqu’à présent" pour "réactiver un langage inhérent à l’extrême droite : la théorie du complot. Elle devient la +victime+ d’un complot (...) politique, médiatique et judiciaire", expliquait-elle fin février au Monde.
Pour l'historien Nicolas Lebourg aussi, ces mots relèvent du "complotisme". La patronne du FN met ainsi "en scène son duel de second tour avec Macron et transforme un actuel sondage en prophétie du jugement dernier. C'est Jeanne d'Arc face au dragon du mondialisme" sourit-il, interrogé par l'AFP.
- 'Brouillage des signes' -
Marine Le Pen se défend pourtant de toute vision complotiste, une accusation qu'elle a pu réserver aux tenants de la théorie du "Grand remplacement", nombreux parmi ses soutiens, selon laquelle les Français blancs et catholiques seraient en train d'être "remplacés" par des populations d'Afrique et musulmanes.
Dans son livre-programme pour 2012, "Pour que vive la France", elle écrivait aussi "il n’est nul besoin de croire à un complot organisé, ou à des sociétés secrètes" pour se rendre compte de "la constitution à l’échelle mondiale d’une hyper-classe".
Cette thématique d'un "système" machiavélique, Marine Le Pen la partage en 2017 avec nombre de ses concurrents, au premier rang desquels François Fillon.
Depuis qu'il est sous les projecteurs de la justice, il se présente comme le "rebelle que le système n'arrêtera pas", notamment dans sa volonté de "redressement national" de la France. "La dénonciation d'un prétendu complot" est une "impasse", l'a tancé Alain Juppé.
Le "système" est aussi présent dans le discours d'autres candidats, avec des modalités différentes : Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) veut "l'abattre", Benoît Hamon (PS) lutte contre ses "créatures", Jean-Luc Mélenchon (France Insoumise) le juge "fou"...
Preuve finale s'il en est du "brouillage des signes" généralisé, selon le mot de Nicolas Lebourg, Emmanuel Macron, accusé par tous ses adversaires d'en être la créature centrale, s'en est lui-même pris... au "Système".