Paris, France | AFP | dimanche 23/04/2017 - Marine Le Pen s'est qualifiée dimanche pour le second tour de la présidentielle selon les premières estimations, mais donnée deuxième avec environ 22% des voix, elle aura fort à faire face à Emmanuel Macron.
Quinze ans après le choc de la qualification de son père Jean-Marie Le Pen, le 21 avril 2002, la présidente du Front national a passé dimanche la première haie. Pas de surprise cette fois: les enquêtes d'opinion annoncent Mme Le Pen au second tour depuis le printemps 2013.
En outre, les sondages, qui avaient fait état d'une décrue constante depuis mars, passant d'une moyenne d'environ 26% des intentions de vote au premier tour à 22% en moyenne, se sont globalement vérifiés.
Cette accession au second tour se fait dans un contexte particulier: celui de l'attentat jeudi soir des Champs-Elysées, avec l'assassinat d'un policier, Xavier Jugelé.
Et plus globalement, le terrorisme, avec 239 morts depuis janvier 2015 dans une série d'attaques jihadistes; la situation économique, avec une croissance en berne et un chômage fort; la crise politique, avec une déliquescence des deux grands partis de gouvernement, PS et Les Républicains.
A l'international, en outre, il y a eu le vote du Brexit en juin dernier et l'accession de Donald Trump à la Maison Blanche outre-Atlantique.
La patronne du FN le répète depuis des mois: elle "rêve" d'affronter Emmanuel Macron, la concrétisation du "référendum" qu'elle souhaitait entre sa candidature "patriote" et celle du "mondialiste assumé".
Sa nièce Marion Maréchal-Le Pen s'est dès dimanche soir dite satisfaite d'un "clivage clair" avec Emmanuel Macron, évoquant "une grande victoire idéologique" avec l'accession au second tour.
Avantage conséquent pour Marine Le Pen : une recomposition à droite pourrait venir dans la foulée, notamment en vue des législatives, un scénario espéré de longue date côté FN.
Tous les frontistes ne partagent pas son analyse: "Au +Front+, une majorité préfère (affronter) Macron au second tour. Moi je préfère Fillon", confiait un "mariniste" jeudi, pour qui "Macron, c'est plus compliqué".
Car aussi sûr que les sondages la donnaient qualifiée pour le second tour, ils ont toujours vu Marine Le Pen nettement battue au second tour par l'ancien ministre de l'Economie, avec une marge de vingt points.
Alors que nombre de frontistes imaginaient leur candidate première avec les 27,73% du premier tour des régionales de 2015 comme plancher, Marine Le Pen est finalement deuxième avec environ 22% des voix, un ou deux points derrière Emmanuel Macron.
"Je serai en tête", confiait-elle pourtant encore à l'AFP vendredi soir.
Dans les derniers jours de campagne, face à des sondages en baisse, elle avait appelé à une participation massive, lancé de nouvelles propositions, comme un "moratoire sur toute l'immigration légale", et lâché des formules-chocs, déclarant par exemple que "la colonisation a beaucoup apporté, notamment à l'Algérie".
Pour ce second tour, Marine Le Pen devra rassurer tout d'abord les Français inquiets par la radicalité de son programme, sur l'immigration ou sur la sortie de l'UE et de l'euro. "L'un des défis, c'est la crédibilité", assure un frontiste.
Elle devra ensuite attirer à elle l'électorat populaire, dans la lignée de son slogan de campagne "Au nom du peuple".
Elle aura enfin à rallier à elle l'électorat de droite déboussolé par les affaires affectant François Fillon, alors qu'elle a elle-même rencontré des ennuis avec la justice, refusant mi-mars de se rendre à une convocation de la justice dans l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires européens.
En fin de campagne, pour réussir ce pari, son slogan central est devenu "remettre la France en ordre en cinq ans".
Peut-elle l'emporter? "Ca sera compliqué" reconnaissait récemment un dirigeant FN, qui tempère : "Il y a une nouvelle campagne au second tour".
Pour espérer une victoire, il fallait selon lui a minima "+Marine+ à 29-30, Macron à 21-22 et Fillon à 20"... Loin du résultat de dimanche.
"Les chances de Marine Le Pen sont plus faibles" face à l'ancien ministre de l'Economie, abondait un maire FN.
D'ici au dimanche 7 mai, Marine Le Pen devrait tenir deux grands meetings, à Nice sur des terres de droite jeudi 27, au Parc des Expositions de Villepinte pour le traditionnel 1er mai frontiste.
Quinze ans après le choc de la qualification de son père Jean-Marie Le Pen, le 21 avril 2002, la présidente du Front national a passé dimanche la première haie. Pas de surprise cette fois: les enquêtes d'opinion annoncent Mme Le Pen au second tour depuis le printemps 2013.
En outre, les sondages, qui avaient fait état d'une décrue constante depuis mars, passant d'une moyenne d'environ 26% des intentions de vote au premier tour à 22% en moyenne, se sont globalement vérifiés.
Cette accession au second tour se fait dans un contexte particulier: celui de l'attentat jeudi soir des Champs-Elysées, avec l'assassinat d'un policier, Xavier Jugelé.
Et plus globalement, le terrorisme, avec 239 morts depuis janvier 2015 dans une série d'attaques jihadistes; la situation économique, avec une croissance en berne et un chômage fort; la crise politique, avec une déliquescence des deux grands partis de gouvernement, PS et Les Républicains.
A l'international, en outre, il y a eu le vote du Brexit en juin dernier et l'accession de Donald Trump à la Maison Blanche outre-Atlantique.
La patronne du FN le répète depuis des mois: elle "rêve" d'affronter Emmanuel Macron, la concrétisation du "référendum" qu'elle souhaitait entre sa candidature "patriote" et celle du "mondialiste assumé".
Sa nièce Marion Maréchal-Le Pen s'est dès dimanche soir dite satisfaite d'un "clivage clair" avec Emmanuel Macron, évoquant "une grande victoire idéologique" avec l'accession au second tour.
Avantage conséquent pour Marine Le Pen : une recomposition à droite pourrait venir dans la foulée, notamment en vue des législatives, un scénario espéré de longue date côté FN.
- 'Ca sera compliqué' -
Tous les frontistes ne partagent pas son analyse: "Au +Front+, une majorité préfère (affronter) Macron au second tour. Moi je préfère Fillon", confiait un "mariniste" jeudi, pour qui "Macron, c'est plus compliqué".
Car aussi sûr que les sondages la donnaient qualifiée pour le second tour, ils ont toujours vu Marine Le Pen nettement battue au second tour par l'ancien ministre de l'Economie, avec une marge de vingt points.
Alors que nombre de frontistes imaginaient leur candidate première avec les 27,73% du premier tour des régionales de 2015 comme plancher, Marine Le Pen est finalement deuxième avec environ 22% des voix, un ou deux points derrière Emmanuel Macron.
"Je serai en tête", confiait-elle pourtant encore à l'AFP vendredi soir.
Dans les derniers jours de campagne, face à des sondages en baisse, elle avait appelé à une participation massive, lancé de nouvelles propositions, comme un "moratoire sur toute l'immigration légale", et lâché des formules-chocs, déclarant par exemple que "la colonisation a beaucoup apporté, notamment à l'Algérie".
Pour ce second tour, Marine Le Pen devra rassurer tout d'abord les Français inquiets par la radicalité de son programme, sur l'immigration ou sur la sortie de l'UE et de l'euro. "L'un des défis, c'est la crédibilité", assure un frontiste.
Elle devra ensuite attirer à elle l'électorat populaire, dans la lignée de son slogan de campagne "Au nom du peuple".
Elle aura enfin à rallier à elle l'électorat de droite déboussolé par les affaires affectant François Fillon, alors qu'elle a elle-même rencontré des ennuis avec la justice, refusant mi-mars de se rendre à une convocation de la justice dans l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires européens.
En fin de campagne, pour réussir ce pari, son slogan central est devenu "remettre la France en ordre en cinq ans".
Peut-elle l'emporter? "Ca sera compliqué" reconnaissait récemment un dirigeant FN, qui tempère : "Il y a une nouvelle campagne au second tour".
Pour espérer une victoire, il fallait selon lui a minima "+Marine+ à 29-30, Macron à 21-22 et Fillon à 20"... Loin du résultat de dimanche.
"Les chances de Marine Le Pen sont plus faibles" face à l'ancien ministre de l'Economie, abondait un maire FN.
D'ici au dimanche 7 mai, Marine Le Pen devrait tenir deux grands meetings, à Nice sur des terres de droite jeudi 27, au Parc des Expositions de Villepinte pour le traditionnel 1er mai frontiste.