Paris, France | AFP | lundi 24/04/2017 - Marine Le Pen a réussi une percée inédite dans les Outre-mer, où elle arrive même en tête, sur fond d'abstention massive, plus de la moitié des électeurs ultramarins ne s'étant pas rendus aux urnes.
Si elle n'est arrivée en tête dans aucun des 11 territoires habités, la candidate du Front national est en deuxième position dans la majorité d'entre eux, et totalise le plus grand nombre de voix sur l'ensemble des outre-mer (plus de 177.500), devant Jean-Luc Mélenchon et François Fillon. Emmanuel Macron n'arrive qu'en quatrième position.
Marine Le Pen a d'ailleurs salué dès dimanche soir "nos compatriotes d'outre-mer qui ont exprimé à mon égard une confiance qui m'honore".
Longtemps absent des territoires ultramarins, le FN a réussi à s'implanter progressivement. Aux européennes de 2010, le parti avait réalisé un score de plus de 10% des voix en moyenne.
Dimanche soir, Marine Le Pen a obtenu près d'un tiers des voix en Polynésie (32,53%), et en Nouvelle-Calédonie (29%), derrière François Fillon. Elle a aussi réalisé plus d'un quart des suffrages à Mayotte (27,28%), et près d'un quart en Guyane (24,29%) et à la Réunion (23,32%).
"Désormais, les outre-mer ne sont plus des digues pour le FN", note Patrick Karam, ancien délégué interministériel à l'Outre-mer.
Pour la ministre des Outre-mer Erika Bareigts, il y a dans ce vote "un rejet des partis traditionnels. Je l’interprète également comme une volonté de changement profond de la relation des Outre-mer à l'Hexagone".
Durant la campagne, la leader frontiste a accordé une attention particulière aux Outre-mer, avec un programme spécifique. De plus "elle était la seule candidate à avoir presque systématiquement parlé des outre-mer dans ses discours et ses interventions médiatiques", note M. Karam.
"Elle a stratégiquement travaillé", confirme Christiane Rafidinarivo, politiste et chercheuse invitée au Centre de recherches politiques (CEVIPOF-Sciences Po). "Elle a présenté une politique outre-mer axée sur le développement maritime", et "elle a pris la peine de faire campagne", "en adaptant ses thèmes", et "en ciblant les territoires", note la chercheuse, citant de l'exemple de Mayotte, où la candidate a dénoncé la forte pression migratoire venant des îles voisines des Comores et défendu l'exaspération des villageois mahorais.
- "relais locaux"- La candidate du FN s'était aussi rendue à Saint-Pierre-et-Miquelon, à la Réunion, et en Guyane.
Ce dernier territoire, marqué par un conflit social de plus d'un mois juste avant l'élection pour dénoncer "un retard structurel par rapport à la métropole", a également prêté une oreille plus attentive à son discours sur l'immigration ou, comme d'autres territoires qui se sentent délaissés par la métropole, à sa volonté de "développer le patriotisme économique sur les produits ultramarins".
Le vice-président du FN Louis Alliot a aussi fait le déplacement en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie.
Principale difficulté, la leader frontiste peine à se rendre aux Antilles, où elle est, comme son père avant elle, empêchée d'atterrir par des militants de gauche particulièrement hostiles.
Mais là encore, l'image des Antilles imperméables au FN n'est plus de mise. Marine Le Pen a réalisé une hausse historique de 8 points en Guadeloupe, où elle a atteint 13,51% des voix, et de 6 points en Martinique, où elle recueille près de 11% des voix.
Pour Juvénal Rémir, son représentant local en Martinique, ce sont notamment les personnes âgées qui touchent de maigres retraites, et une partie du monde agricole qui lui ont fait confiance.
Depuis la dernière présidentielle, la candidate frontiste a "travaillé ses relais locaux" dans les territoires, sur le plan politique, en ouvrant des antennes du FN, mais surtout dans la société civile, analyse Mme Rafidinarivo.
En Nouvelle-Calédonie, où le FN n'a pourtant aucun élu territorial, c'est l'approche du référendum d'autodétermination et la radicalisation du discours de la frange la plus à droite des non-indépendantistes qui a profité à Marine Le Pen.
En Polynésie, où 20 élus lui ont accordé leur parrainage, elle a bénéficié du soutien de l'ancien président du territoire, Gaston Flosse, qui avait appelé à voter pour elle, et reste très populaire malgré ses condamnations.
Marine Le Pen a d'ailleurs salué dès dimanche soir "nos compatriotes d'outre-mer qui ont exprimé à mon égard une confiance qui m'honore".
Longtemps absent des territoires ultramarins, le FN a réussi à s'implanter progressivement. Aux européennes de 2010, le parti avait réalisé un score de plus de 10% des voix en moyenne.
Dimanche soir, Marine Le Pen a obtenu près d'un tiers des voix en Polynésie (32,53%), et en Nouvelle-Calédonie (29%), derrière François Fillon. Elle a aussi réalisé plus d'un quart des suffrages à Mayotte (27,28%), et près d'un quart en Guyane (24,29%) et à la Réunion (23,32%).
"Désormais, les outre-mer ne sont plus des digues pour le FN", note Patrick Karam, ancien délégué interministériel à l'Outre-mer.
Pour la ministre des Outre-mer Erika Bareigts, il y a dans ce vote "un rejet des partis traditionnels. Je l’interprète également comme une volonté de changement profond de la relation des Outre-mer à l'Hexagone".
Durant la campagne, la leader frontiste a accordé une attention particulière aux Outre-mer, avec un programme spécifique. De plus "elle était la seule candidate à avoir presque systématiquement parlé des outre-mer dans ses discours et ses interventions médiatiques", note M. Karam.
"Elle a stratégiquement travaillé", confirme Christiane Rafidinarivo, politiste et chercheuse invitée au Centre de recherches politiques (CEVIPOF-Sciences Po). "Elle a présenté une politique outre-mer axée sur le développement maritime", et "elle a pris la peine de faire campagne", "en adaptant ses thèmes", et "en ciblant les territoires", note la chercheuse, citant de l'exemple de Mayotte, où la candidate a dénoncé la forte pression migratoire venant des îles voisines des Comores et défendu l'exaspération des villageois mahorais.
- "relais locaux"- La candidate du FN s'était aussi rendue à Saint-Pierre-et-Miquelon, à la Réunion, et en Guyane.
Ce dernier territoire, marqué par un conflit social de plus d'un mois juste avant l'élection pour dénoncer "un retard structurel par rapport à la métropole", a également prêté une oreille plus attentive à son discours sur l'immigration ou, comme d'autres territoires qui se sentent délaissés par la métropole, à sa volonté de "développer le patriotisme économique sur les produits ultramarins".
Le vice-président du FN Louis Alliot a aussi fait le déplacement en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie.
Principale difficulté, la leader frontiste peine à se rendre aux Antilles, où elle est, comme son père avant elle, empêchée d'atterrir par des militants de gauche particulièrement hostiles.
Mais là encore, l'image des Antilles imperméables au FN n'est plus de mise. Marine Le Pen a réalisé une hausse historique de 8 points en Guadeloupe, où elle a atteint 13,51% des voix, et de 6 points en Martinique, où elle recueille près de 11% des voix.
Pour Juvénal Rémir, son représentant local en Martinique, ce sont notamment les personnes âgées qui touchent de maigres retraites, et une partie du monde agricole qui lui ont fait confiance.
Depuis la dernière présidentielle, la candidate frontiste a "travaillé ses relais locaux" dans les territoires, sur le plan politique, en ouvrant des antennes du FN, mais surtout dans la société civile, analyse Mme Rafidinarivo.
En Nouvelle-Calédonie, où le FN n'a pourtant aucun élu territorial, c'est l'approche du référendum d'autodétermination et la radicalisation du discours de la frange la plus à droite des non-indépendantistes qui a profité à Marine Le Pen.
En Polynésie, où 20 élus lui ont accordé leur parrainage, elle a bénéficié du soutien de l'ancien président du territoire, Gaston Flosse, qui avait appelé à voter pour elle, et reste très populaire malgré ses condamnations.