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Marie-Luce Penchard est repartie avec un sentiment "mitigé"

Au terme de sa mission de 3 jours en Polynésie, Marie-Luce Penchard, Ministre de l'outremer a présenté son bilan à la presse. Elle est revenue plus particulièrement sur la réforme du mode de scrutin et le dossier AFD et s'est dite préoccupée par la situation politique en Polynésie.


Marie-Luce Penchard est repartie avec un sentiment "mitigé"
"J'ai constaté un profond décalage entre la population et la classe politique, la démocratie ne fonctionne plus en Polynésie, les électeurs se détournent de la classe politique" a déclaré Mme Penchard à l'occasion du bilan de sa visite de 3 jours en Polynésie française.
L'instabilité et les changements de gouvernement successifs ont profondément bouleversé le fonctionnement du pays, constate-t'elle. Les projets ne sont pas menés à terme, rien n'avance, les dysfonctionnements s'accumulent de part et d'autre. Des mesures d'urgence s'imposent à commencer par la réforme du mode de scrutin et un encadrement de la motion de défiance par l'Etat. Une mandature doit durer 5 ans pour pouvoir fonctionner normalement, afin que les projets menés par les instances gouvernementales puissent se réaliser.
Marie-Luce Penchard s'est dite "inquiète" de la situation et craint que si aucune mesure n'est prise la situation ne dégénère, ce qui pourrait, à terme entraîner des mouvements sociaux.

Mme Penchard a expliqué que la répartition des sièges, si elle peut sembler défavorable aux archipels, ne respecte pas moins la loi démographique. Un choix qui ne plaît guère aux leaders des "grandes formations" politiques mais qui pourrait avantager les "petits partis". Mme Penchard y voit une ouverture à la démocratie, mais reconnait que le schéma est complexe et que la Polynésie réserve bien souvent des surprises sur le plan des alliances ce qui peut parfois fausser la donne, au mépris du choix des électeurs, déplore-t'elle.

Si a ce jour ni le niveau de la proportionnelle, ni le nombre de ministres n'est arrêté, la réforme qui sera présentée au parlement - le plus vite possible espère-t'elle - est montée dans les grandes lignes. Mme Penchard a tenu a rappeler que l'Etat n'avait pas fait cette réforme avec l'objectif d'organiser des élections anticipées.

A propose du prêt de l'AFD

Marie-Luce Penchard est repartie avec un sentiment "mitigé"
Mme Penchard s'est dite surprise par le fait qu'un certain nombre de points n'aient pas été évoqués lors des réunions préparatoires qui se sont tenues à Paris, et que certaines problématiques n'aient été abordées que tardivement. Elle a également rappelé qu'elle avait été sollicitée par le gouvernement pour l'assister dans l'octroi d'un prêt de 5 milliards par l'AFD, ce qu'elle a fait; Cet accord de prêt était assorti d'un certain nombres de conditions, notamment le vote du budget 2011. Mme Penchard respecte le choix de Monsieur Gaston Tong Sang de renoncer à ce prêt, mais a rappelé que cet aspect conditionnel allait dans le sens des préconisations du chef de l'Etat, qui souhaite de nouvelles relations financières avec la Polynésie. Elle s'est dite d'autant plus surprise de la réaction de Gaston Tong Sang qu'au moment ou il a fait appel à ce prêt, les résultats du rapport Bolliet étaient connus.



Respect des valeurs de l'autonomie.

Pour conclure, Marie-Luce Penchard a rappelé que l'Etat respectait profondément les valeurs de l'autonomie et qu'il n'y avait aucune volonté d'ingérence de sa part dans les affaires du pays. Il attend néanmoins que les projets qui doivent être menés en faveur de la population, notamment en matière de logement social, et pour lesquels il intervient largement au plan financier, puisse se concrétiser, qu'il était impératif pour cela que le pays trouve une stabilité politique. L'Etat entend donc accompagner le pays dans cette conquête de la stabilité dans le respect des valeurs démocratiques.

Rédigé par N M le Dimanche 17 Octobre 2010 à 21:46 | Lu 1132 fois