Tahiti, le 24 avril 2025 - Le premier marché des matières premières de l’artisanat traditionnel s’est ouvert ce jeudi dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles à Punaauia. Initié et porté par le Service de l’artisanat traditionnel, il a rassemblé une vingtaine de vendeurs, artisans mais aussi d’associations et entreprises afin de créer ou renforcer les réseaux de vente et d’achat de matières premières et remettre à l’honneur certaines de ces matières devenues plus rares et méconnues. Il va durer jusqu’à samedi.
Beaux-Os, croisé jeudi matin dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles, a posé un regard affuté sur les stands du marché des matières premières de l’artisanat traditionnel, qui s’y est ouvert le jour même. Cet artisan, “le premier à avoir tressé la fibre de coco”, assure-t-il, est une figure bien connue du secteur. Il ne pouvait pas rater pareille occasion. “De loin, je repère la qualité des produits.” En tendant la main vers une table située 15 mètres plus loin, il poursuit : “Là, par exemple, tu vois les fibres, elles sont de bonne qualité. Je suis venu pour regarder ça, et les prix.”
Beaux-Os, croisé jeudi matin dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles, a posé un regard affuté sur les stands du marché des matières premières de l’artisanat traditionnel, qui s’y est ouvert le jour même. Cet artisan, “le premier à avoir tressé la fibre de coco”, assure-t-il, est une figure bien connue du secteur. Il ne pouvait pas rater pareille occasion. “De loin, je repère la qualité des produits.” En tendant la main vers une table située 15 mètres plus loin, il poursuit : “Là, par exemple, tu vois les fibres, elles sont de bonne qualité. Je suis venu pour regarder ça, et les prix.”
Comme lui, de nombreux artisans ont répondu à l’appel. Ils sont allés à la rencontre de la vingtaine de professionnels venus vendre leurs matières premières, comme Hélène Tehei. Elle vient de Niau et propose des coquillages de son île, des pupu niau ou encore piuu niau de différentes tailles. “Pour les trouver et les ramasser, il faut avoir la condition physique, marcher, il faut chasser les coins où tu peux les repérer. Parfois, il faut creuser, certains sont à un mètre sous terre”, raconte-t-elle pour évoquer le travail en amont.
Présenter les différentes matières
Hélène Tehei apprécie l’organisation de ce marché, tout comme sa voisine Clémentine de Paea : “C’est bien, ça nous fait connaître, et puis ça présente les différentes matières premières. J’ai des coquillages de la mer, mais aussi de la rivière, tout petits, tout noirs, très beaux. On n’a pas l’habitude”. Non loin, Florine Chong dit avoir apporté ses propres coquillages et fibres de coco, mais aussi de la matière première d’une femme résidant aux Tuamotu. “Il ne faut pas oublier ceux des îles, ils ont besoin de sous et les matières premières pour l’artisanat, c’est souvent une bonne solution pour eux !”
Hélène Tehei apprécie l’organisation de ce marché, tout comme sa voisine Clémentine de Paea : “C’est bien, ça nous fait connaître, et puis ça présente les différentes matières premières. J’ai des coquillages de la mer, mais aussi de la rivière, tout petits, tout noirs, très beaux. On n’a pas l’habitude”. Non loin, Florine Chong dit avoir apporté ses propres coquillages et fibres de coco, mais aussi de la matière première d’une femme résidant aux Tuamotu. “Il ne faut pas oublier ceux des îles, ils ont besoin de sous et les matières premières pour l’artisanat, c’est souvent une bonne solution pour eux !”
Proximité et humanité
Ce projet de marché des matières premières est né d’un constat : les difficultés d’approvisionnement qui touchent le secteur sur quasiment tous les métiers. En parallèle, l’expertise et la finesse nécessaires pour la préparation de certaines matières les rendent coûteuses, donc moins accessibles et plus rares. Pour répondre à ces problématiques, “nous devons aller au contact des acteurs du secteur de l’artisanat, ils ont besoin de proximité et d’humanité”, a dit la ministre Nahema Temarii, en charge de l’artisanat, lors de l’inauguration jeudi matin.
Elle a insisté par ailleurs sur le décalage existant entre les chiffres théoriques qui estiment le nombre d’artisans à 2 500 ou 3 000 et la réalité “que nous découvrons au fil de nos rencontres sur le terrain”.
Pour elle, il est indispensable de protéger les experts et leurs savoir-faire, de les valoriser. Car ce secteur qui, à Tahiti, “n’est pas toujours considéré comme un pilier”, est “souvent la seule activité qui permet de ramener du pain à table dans les îles”. En parallèle, “il nous faudra mener un travail de préservation des ressources”, a-t-elle annoncé en évoquant de possibles règlementations à venir, et transmettre les savoirs et savoir-faire pour “reconnecter la jeunesse” et faire en sorte que l’artisanat ne soit plus “un choix de carrière par défaut. Le potentiel est énorme !”, a-t-elle conclu.
Cette manifestation est une première. Elle va durer trois jours et pourrait, en fonction du retour des artisans et des visiteurs, s’inscrire dans la durée.
Ce projet de marché des matières premières est né d’un constat : les difficultés d’approvisionnement qui touchent le secteur sur quasiment tous les métiers. En parallèle, l’expertise et la finesse nécessaires pour la préparation de certaines matières les rendent coûteuses, donc moins accessibles et plus rares. Pour répondre à ces problématiques, “nous devons aller au contact des acteurs du secteur de l’artisanat, ils ont besoin de proximité et d’humanité”, a dit la ministre Nahema Temarii, en charge de l’artisanat, lors de l’inauguration jeudi matin.
Elle a insisté par ailleurs sur le décalage existant entre les chiffres théoriques qui estiment le nombre d’artisans à 2 500 ou 3 000 et la réalité “que nous découvrons au fil de nos rencontres sur le terrain”.
Pour elle, il est indispensable de protéger les experts et leurs savoir-faire, de les valoriser. Car ce secteur qui, à Tahiti, “n’est pas toujours considéré comme un pilier”, est “souvent la seule activité qui permet de ramener du pain à table dans les îles”. En parallèle, “il nous faudra mener un travail de préservation des ressources”, a-t-elle annoncé en évoquant de possibles règlementations à venir, et transmettre les savoirs et savoir-faire pour “reconnecter la jeunesse” et faire en sorte que l’artisanat ne soit plus “un choix de carrière par défaut. Le potentiel est énorme !”, a-t-elle conclu.
Cette manifestation est une première. Elle va durer trois jours et pourrait, en fonction du retour des artisans et des visiteurs, s’inscrire dans la durée.
Les espaces thématiques du marché
Le marché se découpe en quatre espaces :
• Les stands d’exposition-vente d’une vingtaine d’artisans traditionnels spécialisés dans la préparation des matières premières et dans tous les domaines : coquillages, fibres végétales, bois, pae’ore, nī’au, graines, tapa, etc.
• Des stands de sensibilisation pour aborder les thématiques du développement durable et de la pérennisation des ressources : CAPL, DAG, DRM, Diren ou encore des associations comme AOA Polynesian Forests, Tama no te tai roto, Coral Gardeners, le centre ‘Arioi sur les tapa et teintures végétales, etc.
• Des démonstrations et ateliers gratuits centrés sur la découverte et la préparation des matières premières pour (re)découvrir des matières rares ou requérant une grande précision technique telles que le revareva, le nape, le mautini ou le nī’au blanc. La matériauthèque Tāmaumau ainsi que le jeu de société Tere o te rima’ī développés par le Service en partenariat avec le lycée Samuel-Raapoto et le Centre des métiers d’art sont également présentés aux visiteurs.
• Des tables rondes et mini-conférences sur les différentes matières et leurs utilisations, les espèces protégées, mais aussi le développement de projets innovants, la création d’une centrale d’achat, la pénurie de matières premières ou les produits importés.
Le marché se découpe en quatre espaces :
• Les stands d’exposition-vente d’une vingtaine d’artisans traditionnels spécialisés dans la préparation des matières premières et dans tous les domaines : coquillages, fibres végétales, bois, pae’ore, nī’au, graines, tapa, etc.
• Des stands de sensibilisation pour aborder les thématiques du développement durable et de la pérennisation des ressources : CAPL, DAG, DRM, Diren ou encore des associations comme AOA Polynesian Forests, Tama no te tai roto, Coral Gardeners, le centre ‘Arioi sur les tapa et teintures végétales, etc.
• Des démonstrations et ateliers gratuits centrés sur la découverte et la préparation des matières premières pour (re)découvrir des matières rares ou requérant une grande précision technique telles que le revareva, le nape, le mautini ou le nī’au blanc. La matériauthèque Tāmaumau ainsi que le jeu de société Tere o te rima’ī développés par le Service en partenariat avec le lycée Samuel-Raapoto et le Centre des métiers d’art sont également présentés aux visiteurs.
• Des tables rondes et mini-conférences sur les différentes matières et leurs utilisations, les espèces protégées, mais aussi le développement de projets innovants, la création d’une centrale d’achat, la pénurie de matières premières ou les produits importés.
Pratique
Entrée libre.
Jusqu’au 26 avril dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles.
Entrée libre.
Jusqu’au 26 avril dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles.