Marcel Tuihani chargé de la campagne de Valérie Pécresse


Tahiti, le 4 janvier 2021 – L'ancien ministre de Gaston Flosse et président de l'assemblée, Marcel Tuihani, a été chargé par l'équipe de campagne de la candidate Les Républicains à la présidentielle de mettre en place le comité de soutien de Valérie Pécresse en Polynésie française. Une mission qui signifie un “retour en politique” pour l'intéressé.
 
Vous avez été choisi par l'équipe de Valérie Pécresse pour coordonner la campagne de la candidate Les Républicains (LR) à la présidentielle 2022 en Polynésie française ?

“Pour le moment, je suis en contact direct avec le siège des Républicains et l'équipe de campagne de Madame Valérie Pécresse dans le cadre de cette élection présidentielle. Il m'est chargé de mettre en place un comité de soutien composé de plusieurs profils, avec une représentativité la plus large. C'est-à-dire avoir des représentants dans chaque archipel, chaque île et chaque commune. Et avec la mission de mettre en place une co-présidence pour le comité de soutien polynésien pour la campagne de Valérie Pécresse.”
 
Pourquoi vous et pourquoi Valérie Pécresse ?

“Mon approche principale, au départ, était de représenter le parti Les Républicains en Polynésie française. Je ne suis membre que depuis 2021 de ce parti national. Ça a été pour moi une réflexion profonde. Ce qui m'a intéressé, c'est leur capacité à se maintenir. C'est le travail de fond, notamment de Christian Jacob, pour repositionner le parti dans le paysage politique national. Madame Pécresse est sortie en tête aux primaires. Je trouve qu'elle correspond à un profil qui marque une nouvelle tendance dans le paysage politique national.”
 
Ces contacts avec LR et l'équipe de Valérie Pécresse sont-ils anciens ?

“Non. Ce sont des contacts nouveaux. Je n'avais pas de familiarités particulières avec son entourage proche. Ma volonté est de replacer le paysage polynésien au sein de la droite républicaine au niveau national. N'oublions pas qu'en Polynésie, le parti politique historique Tahoera'a a toujours été affiliée au RPR, que l'UMP a ensuite été représenté par Gaston Tong Sang, et donc qu'aujourd'hui mon rapprochement avec ce parti me semble dans une continuité assez logique.”
 
Que propose la candidate LR pour la Polynésie ?

“L'avantage que Madame Valérie Pécresse offre à la Polynésie, et partout ailleurs, c'est que le programme pour les Polynésiens doit être co-construit. Ce n'est pas un programme qui sera rédigé dans un bureau parisien. C'est la volonté de l'équipe de campagne de Madame Pécresse de tenir compte des besoins de la Polynésie, des difficultés dans lesquelles nous nous trouvons aujourd'hui et de la manière dont la France pourrait apporter des solutions à la Polynésie française.”
 
Avez-vous déjà des soutiens politiques ou de la société civile au fenua ?

“Des deux côtés. Et le moment viendra où l'équipe sera présentée officiellement. Paris accompagnera et validera le fonctionnement de ce comité de soutien et de son organigramme.”
 
Quels sont vos objectifs pour cette élection présidentielle ?

“L'objectif est de se donner tous les moyens nécessaires pour que Mme Pécresse remporte l'élection présidentielle en Polynésie française dès le premier tour. Ce qui marquerait une rupture avec cette forme de 'kidnapping politique' qui caractérise aujourd'hui cette élection en Polynésie. C'est-à-dire que l'on considère que cette élection est déjà terminée, avec un parti majoritaire qui a déjà annoncé son soutien à un candidat non déclaré. On a vraiment le sentiment que le jeu est terminé et qu'il n'y a plus de campagne à mener pour la présidentielle en Polynésie…”
 
Est-ce atteignable face à Emmanuel Macron et face à la machine Tapura ?

“Ce sera très difficile. On connaît les dérives de la politique polynésienne. J'entends qu'on achète les voix à coup de cartons de poulets, d'aides sociales, de fare OPH, de CAE… Je présume que la pratique demeurera. Mais je crois qu'aujourd'hui les électeurs ont pris conscience qu'il faut du changement et une nouvelle impulsion.”
 
D'autres personnalités comme Gaston Flosse ou Nuihau Laurey ont tenté de contacter Les Républicains. Quelles sont vos relations ?

“J'ai effectivement ouï dire que ces personnes ont contacté directement le siège et l'équipe de Madame Pécresse pour pouvoir les représenter. Je sais que je n'ai pas de consignes que Paris m'a donné à ce sujet. Pour ce qui est de Nuihau Laurey et Gaston Flosse, ce sont des personnes que je connais. Au-delà des ambitions personnelles des uns et des autres, je tiens à leur dire que si l'on souhaite que Madame Pécresse remporte l'élection présidentielle en Polynésie française, nous devrons nous réunir. Mais sans condition. Il ne faudrait pas qu'il y ait du marchandage de tapis pour obtenir un soutien.”
 
Pourquoi avez-vous été choisi ?

“De toutes les rencontres que j'ai pu avoir à Paris, le siège des Républicains cherchait à retrouver des gens sincères, honnêtes et fiables sur leurs engagements politiques. Ils ne veulent pas des personnes qui changent de vestes du jour au lendemain. Je sais que d'autres personnes ont rédigé des courriers à LR à Paris, qui sont restés sans réponses. Et je sais que si le parti n'a pas répondu à ces sollicitations, c'est parce que ces personnes n'ont pas eu des attitudes stables. Lorsqu'on a soutenu Marine Le Pen et qu'on revient voir LR après ça, certains peuvent le voir d'une mauvaise manière.”
 
Cela veut dire que LR n'a pas répondu à Gaston Flosse ?

“J'ai le sentiment, sans avoir de certitude, que non.”
 
Valérie Pécresse viendra-t-elle au fenua pendant sa campagne ?

“L'équipe de campagne n'écarte pas cette possibilité. A défaut, ce sera un de ses représentants.”
 
Ce rôle dans la campagne de la présidentielle marque-t-il votre retour en politique ?

“Oui. Inévitablement, oui. En 2021, je me suis consacré à des sujets personnels. En 2022, j'ai la volonté de revenir sur des sujets politiques. Notamment à l'occasion de l'élection présidentielle. Pour ce qui est des élections législatives, je ne suis pas du tout intéressé. Pour la simple raison que je trouve que les partis qui se lancent dans les législatives mesurent leurs forces politiques et qu'on ne répond pas à l'objectif des législatives. En revanche, j'ai les territoriales de 2023 en ligne de mire. Mais ce qui s'impose à un petit parti politique comme le mien et à ma personnalité politique, c'est de rassembler. Je ne m'accroche pas à mon parti. Ce qu'il faudra, c'est fédérer les forces. On a besoin d'une nouvelle impulsion, de créer une rupture politique.”
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Mercredi 5 Janvier 2022 à 16:08 | Lu 2661 fois