Marc Hélias signe La Chute du flamboyant, un roman plein de rebondissements


Marc Hélias vient de signer La Chute du flamboyant. C’est son 4e roman.
TAHITI, le 25 décembre 2022 - La Chute du flamboyant paru aux éditions Brava est le 4e roman de Marc Hélias. Il raconte l’histoire d’une jeune Polynésienne, adoptée par un couple de Parisiens. Le livre, plein de rebondissements, donne à voir une Polynésie contemporaine mais toujours enracinée.

Nakura est une Polynésienne adoptée très jeune par une famille bourgeoise du Ve arrondissement de Paris. Elle ne connaît rien de la terre qui l’a vue naître. Elle vie un quotidien paisible, rangé, presque monotone. Il est sans relief, jusqu’au jour où son père et sa mère adoptifs lui présentent un billet d'avion pour... Tahiti. Tout va arriver, ou presque. Voici en quelques mots le résumé du roman La Chute du flamboyant de Marc Hélias paru aux éditions Brava.

Dans cet ouvrage, le lecteur découvre les considérations d’une jeune femme qui vient de terminer sa thèse, entre dans la vie active et tombe amoureuse. Il peut aussi s’interroger sur le lien qu’il entretient avec ses propres origines, sur ce qui constitue sa culture ou encore définit une éducation. En effet, Nakura a grandi dans une famille métropolitaine mais parvient à retrouver ses racines polynésiennes.

Le personnage de Nakura est né d'une rencontre qui a eu lieu il y a quatre ans à Paris. “Une jeune femme polynésienne s'est mise à pleurer auprès de moi car sa mère adoptive, malgré ses recherches poussées, ne parvenait pas à retrouver ses parents biologiques”, raconte l’auteur qui reconnaît avoir eu quelques difficultés à se glisser dans la peau d’une jeune femme. Le personnage, pour autant, reste parfaitement crédible.

Marc Hélias indique par ailleurs avoir toujours été “fasciné” par “le rôle social du flamboyant de Faa'a”. Il rapporte que “les plus déshérités, qui n'avaient pas les moyens d'aller au restaurant, dans les boîtes, s'y retrouvaient pour des bringues mémorables”. C'est là aussi “que l'on venait assister au départ d'un avion emportant un proche. Comme bien d'autres je m'étais attaché à lui. Et quand il est tombé en 2014, j'ai été moi aussi très touché.”

“C'est bien. Vous êtes mobile ?”


Breton d’origine, Marc Hélias a suivi une formation en journalisme et communication. Il a effectué des stages puis a rencontré le responsable des journaux d'Outre-mer du groupe Hersant. Le groupe avait à l'époque France Antilles, un journal à la Réunion, La Dépêche et Les Nouvelles de Tahiti et Les Nouvelles Calédoniennes. “Il me fait écrire un article à rendre pour le lendemain. Je reviens, je lui tends mon texte qu’il parcourt et me dit : ‘c'est bien. Vous êtes mobile ?’”. Marc Hélias répond positivement. “Très bien, vous partez dans quinze jours en Nouvelle-Calédonie en tant que journaliste aux Nouvelles Calédoniennes”.

Il a passé deux ans sur le caillou. “Je dois beaucoup aux Nouvelles Calédoniennes. D'emblée, j’ai été frappé par l’amour de la langue française. Dans ce journal, on faisait du journalisme mais de surcroît on se devait de bien écrire. J’ai commencé ma carrière entouré de passionnés”. Son seul regret : être arrivé en 1989, six mois après l'assassinat de Jean-Marie Tjibaou. “Les tensions entre les Kanaks, les Zoreilles et les Caldoches étaient extrêmes. Cela m'a sans doute privé de belles connaissances.”

Marc Hélias a ensuite été muté à l'Agence Océanique de Presse à Paris qui produisait des articles pour tous les journaux ultramarins du groupe. Il était chargé des sujets politiques. Il a couvert la venue de nombreux politiques polynésiens. “Cela a été une période heureuse car non seulement j’étais sur le terrain, mais en plus j’ai eu la chance inouïe d'interviewer des personnalités comme Simone Veil.”

Légitimité

L’auteur est arrivé en Polynésie française en 1993 comme responsable du service de presse de la présidence. Il est resté sur le territoire six ans avant de démissionner pour raisons personnelles. Après une formation continue en métropole de six mois à l'Essec, il a été contacté par le Délégué de la Polynésie. “Le président cherchait un communicant à Paris.” Depuis l’année 2000, il est le responsable de la communication à la Délégation de la Polynésie française. “Et cela demeure passionnant. Finalement, je travaille depuis près de trente ans pour le gouvernement de la Polynésie française.” Il est, en parallèle, doctorant à l'université Panthéon Assas. Il mène une thèse sur la communication politique en Polynésie française depuis 1991.
S’il a attendu si longtemps pour écrire La Chute du flamboyant, c'est parce qu'en Polynésie, la notion de “légitimité à parler n'est pas évidente”. Nakura en souffre d'ailleurs lorsqu’elle entend que l'enfant polynésienne adoptée qu'elle est, n'est pas une vraie polynésienne. “J'ai longtemps eu ce sentiment de ne pas être légitime.” Mais il a fini par oser sortir de sa zone de confort. Amoureux d’écriture et d’histoire, il a écrit auparavant trois romans historiques.

Sans être prétentieux, je me suis dit que je devais témoigner de mon temps. J'ai donc choisi d'évoquer la Polynésie car tout me ramène à elle.” Il a trouvé logique d’aborder à cette occasion l'une de ses problématiques, à savoir l'adoption “car elle ramène, selon moi, à la pauvreté qui existe aussi dans ce pays. J'avoue avoir été choqué à mon arrivée par l'absence d'amortisseur social tel qu'il existe en métropole ou à la Réunion ou les Antilles.” Nakura, quand elle arrive dans son pays qu'elle ne connaît pas, a un regard neuf, “celui qui était le mien. Comprenez bien que ce roman est une fiction mais j'ai vécu nombre de temps forts et situations. Je pense notamment à la phrase du Procureur : ‘tu as conscience que tu travailles pour des sauvages ?’ qui résonne encore en moi.” Le reste est à découvrir dans le roman.

Rédigé par Delphine Barrais le Dimanche 25 Décembre 2022 à 20:31 | Lu 1146 fois