Marara 2024 : débarquement militaire à Papeari


Trois L-CAC ont desservi cette plage de Papeari. Crédit : Tahiti infos
Tahiti, le 2 juin 2024 - L’exercice Marara 2024 se déroule actuellement à Tahiti, du 27 mai au 8 juin. Cet exercice de coopération internationale interarmées regroupe cette année 15 nations partenaires du Pacifique. Il vise à développer la collaboration des différentes armées face à des scénarios de catastrophe naturelle et d’aide à la population. Ce vendredi, près de 1 000 soldats américains, tongiens, japonais et français ont simulé un débarquement sur une plage de Papeari, en bas de Tatutu.
 
Vous les avez sûrement vus si vous circuliez aux abords de la Presqu'île, ce vendredi : des militaires camouflés dans l’herbe, viseur braqué sur la route, et d’immenses bâtiments militaires derrière eux, pour le moins un peu étranges. Non, nous ne sommes pas attaqués, ce débarquement de troupes et de matériel fait partie de l’exercice Marara, “poisson volant” en tahitien. Un exercice qui vise à développer la coopération des différentes forces armées participantes face à un événement de force majeure : une catastrophe naturelle.
 
Ce vendredi 31 mai à Papeari, 1 000 militaires (150 du Rimap-p et des Américains, des Tongiens et des Japonais) ont réalisé un débarquement de matériel et de troupes grâce à trois impressionnants L-CAC, des bâtiments amphibies pouvant transporter une grande capacité en véhicules ou en personnel, jusqu’à 40 et 60 tonnes par engin, et beacher sur des terrains réputés impraticables pour d’autres embarcations. L’opération était dirigée depuis le LST Kunisaki, un porte-hélicoptères japonais situé au large des côtes. “Dans le cadre de l’exercice Marara, qui est un exercice d’entraînement en cas de catastrophe naturelle, on a testé notre collaboration avec ces bâtiments japonais”, révèle le colonel en charge des troupes françaises sur place.
 
De nombreuses nations participantes
 
Cette année, pour l’exercice qui se tient tous les deux ans, les nations partenaires du Pacifique sont nombreuses à participer : 15 contre 12 lors de la dernière édition en 2022. Commencé le 27 mai, l’exercice se déroule en plusieurs phases jusqu’à sa fin, le 8 juin, explique un membre de l’armée française. “La première semaine, c’était surtout pour s’entraîner à la coopération avec nos partenaires, comprendre leurs capacités et voir quelles sont leurs spécificités, pour pouvoir mieux travailler ensemble ensuite. On construit la force.”
 
Ensuite vient le moment des exercices concrets, en simulation de situation de crise. Comme ce vendredi à Papeari, où ces étranges bâtiments amphibies japonais L-CAC, dits “véhicules de débarquement à coussin d’air” en français, pratiquaient le débarquement de véhicules militaires, en plus des quelques centaines de militaires à pied. Il faut s’imaginer le scénario : “Si l’aéroport est fermé ou impraticable à cause d’une catastrophe naturelle, le seul moyen d’amener du matériel et d’évacuer les gens, c’est par ces bâtiments amphibies”, explique un soldat sur place. Le prochain exercice, une simulation d’une intervention d’assistance aux populations, prendra place dès lundi à Taravao.
 
Matériel et camaraderie
 
L’occasion de voir le matériel de chaque armée, comme le porte-hélicoptères japonais qui dirige les opérations de ce vendredi, mais aussi le patrouilleur français Arago et la frégate de surveillance en mer Prairial. Dans les airs, les avions Casa et Gardian F-200 et les hélicoptères Dauphin sont également de la partie. C’est aussi un moyen d’analyser les divers modes de fonctionnement, et donc d’optimiser les futures opérations en prenant acte des spécialités de chacun lors de ces exercices d’entraînement.
 
Enfin, c’est surtout un moment pour tisser des liens entre tous ces soldats, explique le colonel Matt Sawdy, qui dirige les troupes de l’US Army pour leur deuxième participation. “C’est un entraînement qui pousse les soldats dans l’adversité, ce qui tisse des liens avec les partenaires à l’international. C’est très important, car on ne veut pas attendre que quelque chose arrive (une catastrophe naturelle, NDLR) pour construire ces relations internationales, il faut qu’elles soient déjà établies.”

Rédigé par Tom Larcher le Dimanche 2 Juin 2024 à 17:56 | Lu 1653 fois