"Marama iterai" éclaire des morceaux de vie des fonds de vallée


PAPEETE, le 3 novembre 2015 - Marama iterai, la lumière de la lune au zénith, est un roman. Il est le premier livre édité de Marie Geoffroy. C'est un ouvrage écrit par et pour les polynésiens de tout horizon et de tout âge, un ouvrage qui assemble des morceaux de vies d'ici et qui, espère l'auteure, trouvera écho dans tous les fare.

Pour Marie Geoffroy, Marama iterai c'est : "la lune qui éclaire le fond des quartiers. Pas les bords de route où passent les touristes, mais les endroits où vivent les Polynésiens dans leur grande majorité. Elle révèle le quotidien rempli d'aléas, de ces gens normaux que l'on croise dans la rue et dont on n'imagine pas la vie." Marama iterai c'est aussi le nom du nouveau roman de Marie Geoffroy. Ou plutôt de son premier roman. "Mes précédents écrits n'ont jamais été publiés. Je les racontais seulement, tout le monde aime les histoires non?"

Ce roman parle de la vie ordinaire difficile. Pour autant, "ce n'est pas un livre sur la misère, bien au contraire. Il décrit tous les possibles, il montre le formidable avenir qui se dessine pour la jeunesse polynésienne." Un avenir fort et plein de promesses. Au fil des pages, le lecteur découvre la façon dont les personnages abordent le quotidien et ses obstacles. Tour à tour, le lecteur voit avec les yeux de Toko, Hiro, Teva ou bien encore Raureva.

Le manuscrit a rapidement séduit. L'une des filles de Marie Geoffroy a résumé par un "c'est chez nous" en refermant le roman. Ce qui a suffi à ravir l'auteure. Cécile Koessler fondatrice et gérante des éditions D'encre et d'écume (cinquième maison d'édition contactée) est tombée sous le charme. "Je suis arrivée sur le territoire à l'âge de 16 ans, j'en ai 42 et, même si je vis dans un univers de popa'a, avec ce livre j'ai retrouvé ce que je connaissais. Les jeunes de ce roman sont les jeunes à qui j'enseigne, ceux que je suis parfois pendant des années, qui se confient au fil des ans, qui me parlent de leurs problèmes familiaux, de leurs non problèmes familiaux, de leurs aventures lorsqu'ils rejoignent un groupe de musique ou s'inscrivent à un concours de miss. Ils sont là, il n'y a rien de folklorique."

Le fup ou français en usage en Polynésie

Pour transmettre la vie qu'il l'entoure, celle qu'elle voit et qu'elle entend, Marie Geoffroy a voulu "rendre compte de la langue polynésienne avec un grand L". Elle s'est exprimée en "fup, ou français en usage en Polynésie". Le tahitien abâtardi côtoie le tahitien pur des ainés. Le français et le tahitien se marient. Les dialogues s'enchaînent au fil des pages, "car les jeunes parlent beaucoup!", chacun avec son niveau de langage. "Quand ça doit être grossier, c'est grossier, quand ça doit être enlevé, c'est enlevé", complète Cécile Koessler.

Illustré par Souhane Larmée, fille de l'auteure, corrigé par Christine Roth, orchestré par Cécile Koessler, nourrit de mots et de bons conseils des enfants de Marie Geoffroy, Marama iterai est plus qu'un roman. Il est le fruit de rencontres, d'attachement, d'amitié. Il est écrit par et pour des Polynésiens de tout horizon et de tout âge. Il incarne un message avant de le porter. "Son origine, c'est nous", explique l'auteure, "moi je n'y suis pas, je ne donne pas mon opinion. Chaque lecteur peut trouver ce qu'il souhaite dans les pages et se laisser emmener", espère Marie Geoffroy. "Marama iterai pénètre l'intimité des familles et des fare, dans les ressentis, dans les profondeurs de l'humain. Où que l'on vive et quelle que soit notre culture on porte tous des pelures d'oignons. Mais, une fois ces pelures retirées, au fond de nous on est tous pareil."

L'histoire

C'est ainsi que la maison d'édition D'encre et d'écume présente l'ouvrage : Marama Iterai, ou la chronique d’une famille polynésienne ordinaire tenue d’une main ferme par la mère Manuia, qui seule affronte le passage à la vie adulte de ses quatre enfants.
Toko, l’aîné, jeune maçon exploité qui noie son épuisement dans l’alcool, Hiro son cadet, un mahu s’égarant sur de mauvaises pentes, Teva l’adolescent gauche et passionnément amoureux, Raureva, l’enfant de la dernière chance, qui endossera le rôle de médiatrice.
Sur fond de trafic de paka et de catastrophe naturelle, la vie de leur quartier se découvre dans une équivoque simplicité pour révéler la complexité des relations humaines. Familles, copains, amoureux et rivaux tissent l’histoire contemporaine d’un quotidien rebondissant d’aléas.

Pratique et rendez-vous

Facebook : D'encre et d'écume – Éditions
Tél.: 72 59 72
Mail: info@encre-et-ecume-editions.com
Vendu à Archipels, Klima et Odyssey
L'auteure dédicacera son livre au salon du livre : le vendredi 20 novembre dans l'après-midi au stand Archipels, le samedi 21 novembre le matin au stand de la librairie Odyssey. Elle sera le 5 décembre à la librairie Archipels.


Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 3 Novembre 2015 à 13:24 | Lu 1142 fois