La présidente de la Jeune chambre économique de Tahiti, Manuia Maiti, assurera la présidence du COSR jusqu'en 2021.
PAPEETE, 16 mai 2019 - Manuia Maiti présidera le Conseil d’orientation et de suivi des retraites pour les deux prochaines années. La présidente de la Jeune chambre économique de Tahiti est "étonnée" d’accéder à cette fonction.
Le Conseil d’orientation et de suivi des retraites (COSR) a programmé sa première réunion de travail, mardi 28 mai à 15 heures avec à l’ordre du jour l’examen de trois projets d’arrêtés en conseil des ministres. Le gouvernement attend un avis sur ces textes pour le 4 juin au plus tard. En question, la fixation de données paramétriques qui doivent entrer en vigueur à partir du 1er juillet prochain, avec l’application des premières mesures de la réforme de l’assurance vieillesse polynésienne.
L’instance consultative s’est réunie ce jeudi matin au siège de l’Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale (Arass) afin d’élire les membres de son bureau. La loi prévoit que le secrétariat du COSR soit assuré par l’Arass. Jeudi, il s’agissait de désigner au sein de ses membres ceux qui en assureraient la présidence et la vice-présidence pour les deux prochaines années.
Manuia Maiti est élue présidente du COSR un peu à l’insu de son plein gré. "Je ne m’attendais pas du tout à avoir le poste de présidente du COSR, a-t-elle expliqué à l’issue de la réunion. Ce sont les syndicats qui ont proposé ma candidature. J’étais étonnée. Ils ont voté pour moi. J’ai soutenu ma candidature."
Chef d’entreprise de 34 ans, titulaire d’un master en commerce international, Manuia Maiti développe une plateforme internet pour promouvoir la vente des produits de l’artisanat polynésien à l’international.
Le Conseil d’orientation et de suivi des retraites (COSR) a programmé sa première réunion de travail, mardi 28 mai à 15 heures avec à l’ordre du jour l’examen de trois projets d’arrêtés en conseil des ministres. Le gouvernement attend un avis sur ces textes pour le 4 juin au plus tard. En question, la fixation de données paramétriques qui doivent entrer en vigueur à partir du 1er juillet prochain, avec l’application des premières mesures de la réforme de l’assurance vieillesse polynésienne.
L’instance consultative s’est réunie ce jeudi matin au siège de l’Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale (Arass) afin d’élire les membres de son bureau. La loi prévoit que le secrétariat du COSR soit assuré par l’Arass. Jeudi, il s’agissait de désigner au sein de ses membres ceux qui en assureraient la présidence et la vice-présidence pour les deux prochaines années.
Manuia Maiti est élue présidente du COSR un peu à l’insu de son plein gré. "Je ne m’attendais pas du tout à avoir le poste de présidente du COSR, a-t-elle expliqué à l’issue de la réunion. Ce sont les syndicats qui ont proposé ma candidature. J’étais étonnée. Ils ont voté pour moi. J’ai soutenu ma candidature."
Chef d’entreprise de 34 ans, titulaire d’un master en commerce international, Manuia Maiti développe une plateforme internet pour promouvoir la vente des produits de l’artisanat polynésien à l’international.
Le pas de côté des syndicats au COSR
Sur les neuf membres présents ou représentés, sa candidature a recueilli une majorité de cinq voix (la sienne, celles de Cyril Le Gayic, de Lucie Tiffenat, de Mahinui Temarii, pour O Oe To Oe Rima, et la voix de Daphnis Chang Si Nam pour le syndicat de retraités SGARP), tandis que la candidature de Régis Chang, représentant du Medef-Polynésie au sein du COSR, a recueilli quatre voix sur cinq parmi les syndicats d’employeurs, le représentant de la CPME étant absent. L’ancien directeur de la Caisse de prévoyance sociale a ensuite été élu vice-président de l’instance à l’unanimité des présents.
Malgré plusieurs tentatives, nous n'avons pas réussi à recueillir l'éclairage de Cyril Le Gayic jeudi. Mais il semble que la candidature de Manuia Maiti à la présidence du COSR ait été proposée par le représentant de la CSIP. Ce dernier s’en serait expliqué comme d’une élégance en constatant que seules trois femmes siègent dans ce comité des treize. Cette démonstration aura suffi pour convaincre le représentant du SGARP et l’intéressée, malgré son étonnement. Du côté des syndicats, l'affaire semblait entendue.
Le problème, c’est qu’un accord verbal entre syndicats d’employeurs et de salariés avait été conclu après que Patrick Galenon, le secrétaire général de la CSTP/FO, a pris la présidence du conseil d’administration de la Caisse de prévoyance sociale pour les deux prochaines années : par souci d’équité dans le débat sur les ajustements de la réforme, ce gentleman agreement prévoyait qu’un représentant des syndicats d’employeurs prenne la tête du COSR. Il devait s’agir de Régis Chang. "Et là, Cyril Le Gayic nous sort ça du chapeau ?, s’indigne Patrick Bagur, le président du Medef-Polynésie, en évoquant un "coup de couteau dans le dos" : Je ne comprends pas. Cet organisme avait besoin de quelqu’un qui connaisse bien les dossiers, dont la parole aurait porté. Régis était capable de porter ce projet. Les deux premières années de la réforme sont capitales. C’est comme si les syndicats voulaient saboter le système."
Interrogée à chaud après son élection, la nouvelle présidente du COSR n’a pas cherché à maquiller son inexpérience sur le détail du dossier des retraites : "Je connais les grandes lignes. Nous avons reçu aujourd’hui les projets d’arrêtés. Il va nous falloir approfondir."
Et loin de regarder une manœuvre stratégique, dans ce pas de côté des syndicats, elle préfère voir ce soutien surprise comme un appui vertueux "parce que je représente la jeunesse et qu’ils ont voulu donner un souffle nouveau au COSR. (…) Je me vois comme représentante des jeunes qui sont à la fois salariés et patrons".
Malgré plusieurs tentatives, nous n'avons pas réussi à recueillir l'éclairage de Cyril Le Gayic jeudi. Mais il semble que la candidature de Manuia Maiti à la présidence du COSR ait été proposée par le représentant de la CSIP. Ce dernier s’en serait expliqué comme d’une élégance en constatant que seules trois femmes siègent dans ce comité des treize. Cette démonstration aura suffi pour convaincre le représentant du SGARP et l’intéressée, malgré son étonnement. Du côté des syndicats, l'affaire semblait entendue.
Le problème, c’est qu’un accord verbal entre syndicats d’employeurs et de salariés avait été conclu après que Patrick Galenon, le secrétaire général de la CSTP/FO, a pris la présidence du conseil d’administration de la Caisse de prévoyance sociale pour les deux prochaines années : par souci d’équité dans le débat sur les ajustements de la réforme, ce gentleman agreement prévoyait qu’un représentant des syndicats d’employeurs prenne la tête du COSR. Il devait s’agir de Régis Chang. "Et là, Cyril Le Gayic nous sort ça du chapeau ?, s’indigne Patrick Bagur, le président du Medef-Polynésie, en évoquant un "coup de couteau dans le dos" : Je ne comprends pas. Cet organisme avait besoin de quelqu’un qui connaisse bien les dossiers, dont la parole aurait porté. Régis était capable de porter ce projet. Les deux premières années de la réforme sont capitales. C’est comme si les syndicats voulaient saboter le système."
Interrogée à chaud après son élection, la nouvelle présidente du COSR n’a pas cherché à maquiller son inexpérience sur le détail du dossier des retraites : "Je connais les grandes lignes. Nous avons reçu aujourd’hui les projets d’arrêtés. Il va nous falloir approfondir."
Et loin de regarder une manœuvre stratégique, dans ce pas de côté des syndicats, elle préfère voir ce soutien surprise comme un appui vertueux "parce que je représente la jeunesse et qu’ils ont voulu donner un souffle nouveau au COSR. (…) Je me vois comme représentante des jeunes qui sont à la fois salariés et patrons".
Le COSR au cœur de la réforme
Le Conseil d'orientation et de suivi des retraites est créé par la loi du Pays réformant le système de retraites polynésien, applicable depuis le 1er février dernier après validation du texte par le Conseil d’Etat. Cette instance permanente est composée de 13 membres des syndicats représentatifs de salariés, d’employeurs, de retraités et d’un représentant de la Jeune chambre économique. Le COSR est saisi par le gouvernement pour avis sur tout projet de modification paramétrique du système de retraites. Il a aussi pour vocation de "surveiller l'évolution des régimes de retraites et de formuler des propositions pour assurer leur solidité financière et leur fonctionnement solidaire".
Dans l’immédiat, le comité doit rendre un avis sur plusieurs projets d’arrêtés qui doivent obligatoirement être pris et publiés avant le 1er juillet prochain.
Il s’agit notamment de ceux qui fixeront les nouveaux taux d’abattement en cas de départ avant l’âge légal ou avant d’avoir atteint la durée légale de cotisation seront applicables dès le 1er juillet prochain et cumulables. La pénalité de cotisation insuffisante devrait être de 0,5 % par trimestre manquant ; et la pénalité d’âge pourrait être de 1,5 % par trimestre en cas de départ avant l’âge de 60 ans.
Idem pour le plafond de cotisations. Ce seuil doit être fixé par arrêté en Conseil des ministres, après avis du COSR. Le salaire moyen de référence se calcule aujourd’hui sur la base des 120 meilleurs mois. La loi du Pays stipule que cette base sera établie par arrêté après avis du COSR. Elle pourrait être élargie aux 180 meilleurs mois.
Il en va de même pour les conditions de départ des travailleurs en emploi pénible. L’âge légal est porté de 50 à 55 ans par la réforme. Mais la liste des emplois pénibles reste à établir par arrêté, tout comme la durée de cotisation légale.
Autre seuil à fixer avant le 1er juillet : la durée minimale d'assurance en cas de retraite anticipée par accident ou encore les conditions d'octroi de la pension de retraite pour inaptitude.
Au total, onze arrêtés doivent encore être pris en Conseil des ministres, après avis du COSR, pour ajuster les nouveaux paramètres du système d'assurance vieillesse. Le comité devra se prononcer sur tous ces ajustements proposés par le gouvernement avant le 4 juin après examen lors de sa séance du 28 mai prochain. Ces avis doivent ensuite être transmis à la Caisse de prévoyance sociale, qui les visera lors de son conseil d’administration le 7 juin avant de transmettre les projets annexés des avis au gouvernement pour qu’ils fassent l’objet d’arrêtés applicables avant le 30.
Dans l’immédiat, le comité doit rendre un avis sur plusieurs projets d’arrêtés qui doivent obligatoirement être pris et publiés avant le 1er juillet prochain.
Il s’agit notamment de ceux qui fixeront les nouveaux taux d’abattement en cas de départ avant l’âge légal ou avant d’avoir atteint la durée légale de cotisation seront applicables dès le 1er juillet prochain et cumulables. La pénalité de cotisation insuffisante devrait être de 0,5 % par trimestre manquant ; et la pénalité d’âge pourrait être de 1,5 % par trimestre en cas de départ avant l’âge de 60 ans.
Idem pour le plafond de cotisations. Ce seuil doit être fixé par arrêté en Conseil des ministres, après avis du COSR. Le salaire moyen de référence se calcule aujourd’hui sur la base des 120 meilleurs mois. La loi du Pays stipule que cette base sera établie par arrêté après avis du COSR. Elle pourrait être élargie aux 180 meilleurs mois.
Il en va de même pour les conditions de départ des travailleurs en emploi pénible. L’âge légal est porté de 50 à 55 ans par la réforme. Mais la liste des emplois pénibles reste à établir par arrêté, tout comme la durée de cotisation légale.
Autre seuil à fixer avant le 1er juillet : la durée minimale d'assurance en cas de retraite anticipée par accident ou encore les conditions d'octroi de la pension de retraite pour inaptitude.
Au total, onze arrêtés doivent encore être pris en Conseil des ministres, après avis du COSR, pour ajuster les nouveaux paramètres du système d'assurance vieillesse. Le comité devra se prononcer sur tous ces ajustements proposés par le gouvernement avant le 4 juin après examen lors de sa séance du 28 mai prochain. Ces avis doivent ensuite être transmis à la Caisse de prévoyance sociale, qui les visera lors de son conseil d’administration le 7 juin avant de transmettre les projets annexés des avis au gouvernement pour qu’ils fassent l’objet d’arrêtés applicables avant le 30.