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Manuhoe : le quartier continue sa mutation


Le Président de la Polynésie Française Edouard Fritch, accompagné du Vice-Président Teva Rohfritsch, en présence du ministre du Logement, de l’Aménagement et de l’Urbanisme, Jean-Christophe Bouissou, du maire de la commune de Papeete, Michel Buillard, et du gérant de la société Newstone en Polynésie française, Jean Baptiste U, a participé, mercredi matin, à la pose de la première pierre de la construction de la résidence Pape Ora, située à Papeete, dans le quartier Paraita.
Le Président de la Polynésie Française Edouard Fritch, accompagné du Vice-Président Teva Rohfritsch, en présence du ministre du Logement, de l’Aménagement et de l’Urbanisme, Jean-Christophe Bouissou, du maire de la commune de Papeete, Michel Buillard, et du gérant de la société Newstone en Polynésie française, Jean Baptiste U, a participé, mercredi matin, à la pose de la première pierre de la construction de la résidence Pape Ora, située à Papeete, dans le quartier Paraita.
PAPEETE, le 8 mars 2017 - La première pierre de la résidence Pape Ora, dans le quartier Mamao à Papeete a été posée ce mardi matin. Cette opération immobilière va elle aussi participer à la métamorphose du quartier. Habitants comme commerçants se réjouissent.

Huit heures précises dans le quartier de Mamao. Le soleil chauffe déjà depuis près d'une heure. Rue du Régent Paraita, près de Prince Hinoi, une foule importante se rassemble. Animation peu habituelle dans le quartier. À quelques pas du vieil immeuble Van Bastolaer, élus du Pays et de la ville de Papeete ainsi que de nombreuses personnes du BTP s'amassent près de quelques parpaings. Sur ce mur en construction, une plaque a été accrochée. Dessus, ces mots sont inscrits : "Pose de la première pierre de la résidence de Pape Ora, le 8 mars 2017."

Autour, quelques badauds s'arrêtent, curieux. Dans les commerces alentours, cette ébullition matinale ne trouble pas le quotidien. "Cela fait 15 ans qu'on nous parle de ce changement dans le quartier. Cette résidence, je ne sais plus depuis combien de temps nous en avons entendu parler… Alors, enfin, quelque chose commence ! Mais je ne vais pas m'enthousiasmer avant que ce soit terminé!", tempère un des commerçants de la rue, installé depuis plus de 20 ans. Il a toujours connu le quartier ainsi : en mauvais état et calme, dès 13 heures. Le sexagénaire préfère attendre avant de se réjouir. "Il va falloir refaire de nombreuses choses pour accompagner ces opérations immobilières. Refaire les trottoirs, ramasser les poubelles plus souvent… On ne peut pas tout laisser comme ça…"

"J'AI CONNU L'ENFER!"

À l'entrée de la future résidence, au pied des panneaux descriptifs, les discours commencent. La résidence devrait voir le jour en juin 2018. Pour la plupart des habitants du quartier, c'est une bonne nouvelle. Beaucoup sont fatigués de voir une rue délabrée où il faut zigzaguer entre de nombreux nids de poules. La façade grise et morne des vieux bâtiments cache les rayons du soleil. "Je pense que ça va ramener un peu de vie. Il va y avoir un peu plus d'animation", se réjouit une grand-mère, attirée par le bruit.

Son point de vue rejoint celui de la plupart des commerçants. Présents depuis 15 ou trois ans, eux aussi espèrent beaucoup de cette nouvelle résidence et de la réhabilitation de l'immeuble Van Bastolaer. Dans ce quartier "laissé à l'abandon" depuis plusieurs années, beaucoup sentent un nouveau vent souffler. "Je suis ravie de voir qu'ils font encore quelque chose sur ce terrain vague, lance dans un grand sourire, Nathalie, responsable du salon de coiffure Belle et rebelle. Là, il y avait un dépotoir géant! L'insalubrité était énorme. Je suis commerçante depuis 15 ans ici et j'ai connu un véritable enfer. Il y a deux ans, j'ai envisagé de vendre mon commerce…"

L'installation du centre médical, en fin d'année 2016, a déjà permis au quartier de reprendre un peu son souffle. Habitants et riverains espèrent que celui-ci ne s'évanouira pas de suite et continuera d'être alimenté par les nouvelles opérations à venir.

Trois questions à Jean-Baptiste U, gérant de la société Newstone en Polynésie française

"A des programmes de logement avec de la mixité et de la diversité"

Comment la société est-elle arrivée à la tête du projet?

"Nous avons répondu à un appel à candidatures lancé par TNAD pour trouver un repreneur. La difficulté majeure était surtout de pouvoir maintenir la destination première de ce bâtiment qui était 42 logements sociaux. On a eu moins de deux mois pour essayer de s'adapter et pour lancer les travaux malgré tout. En revanche, nous maintenons la volonté de pouvoir destiner une partie de ces logements à des logements conventionnés aidés, c'est-à-dire du logement dit social au logement intermédiaire. C'est l'objectif que l'on poursuit : avoir des programmes de logement avec de la mixité et de la diversité."

42 logements étaient prévus au départ. Finalement, il n'en sera réalisé que 38. Pourquoi?


"À la base, il était prévu 42 logements, c'est-à-dire six logements par niveau. En revanche, il n'y avait pas de logements de trois chambres. Nous pensions que la programmation, c'est-à-dire la destination même de ces logements, devait être revue. Nous avons gardé l'enveloppe, mais reconfigurer en T4 de manière à élargir le champ des propositions. Encore une fois, quand on parle de logements aidés, intermédiaires ou social, la difficulté concerne vraiment une famille. Lorsqu'on a deux voire trois enfants, comment fait-on pour se loger à un prix convenable ? C'est vraiment pour répondre à cette demande que le projet a été légèrement remanié."

Autour de quels prix se situeront les loyers?

"En fonction des aides que nous allons pouvoir avoir, les loyers tourneront autour de 1 000 ou 1 100 francs du mètre carré. Ce qui signifie que sur du T4, nous devrions être en mesure de proposer un trois chambres aux alentours de 100 000 francs, si l'ensemble des aides peuvent être mobilisées. Sinon, on revient dans le marché secteur libre."

En chiffres

- 9 : le nombre de niveaux que comprendra le bâtiment (R-1/R+7), répartis en 38 logements du F2 au F4, 2 commerces situés au rez-de- chaussée, et doté de 66 places de parking.

- 18 : le nombre de mois prévus pour les travaux. La livraison est prévue en août 2018.

- De 15,6 à 31 : en millions de France, le coût à la vente des logements incluant l’aide à l’investissement des ménages mise en place par le Pays.

- 800 : en millions de francs, le coût prévisionnel de l’opération.


Rédigé par Amelie David le Mercredi 8 Mars 2017 à 13:31 | Lu 2968 fois