Manuel Valls en Océanie fin avril


PARIS, vendredi 8 avril 2016 (Flash d’Océanie) – Le Premier ministre français Manuel Valls a confirmé en milieu de semaine un déplacement dans la zone Pacifique, où il devrait successivement se rendre en Nouvelle-Calédonie et en Nouvelle-Zélande, sur fond de réchauffement significatif des relations entre ces deux pays.

Cette visite dans le Pacifique, prévue du 28 avril au 2 mai 2016, avait d’abord annoncée il y a quelques mois.
Mais elle avait été reportée en raison des attaques terroristes perpétrées en novembre 2015.
Dans la nouvelle configuration de ce déplacement, une escale en Australie a finalement été » abandonnée pour être remplacée par un bref séjour en Nouvelle-Zélande, plus de trente ans après l’affaire du Rainbow Warrior.
Depuis, les relations entre Paris et Wellington se sont largement normalisées et la présence française dans le Pacifique est depuis perçue, à Wellington comme à Canberra, comme un facteur de stabilité régionale dans un océan d’États indépendants souvent en proie à de graves troubles politiques ou environnementaux.
Dans le cadre d’un accord baptisé « FRANZ », et sous le signe de la « volonté partagée de maintenir la stabilité et d’accroitre la prospérité de la région Pacifique », la France, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, via leurs armées respectives, collaborent régulièrement afin d’optimiser leurs ressources lors d’opérations humanitaires en faveur des populations des pays de la zone touchés par des catastrophes naturelles de type cyclones, inondations, séismes, tsunamis, sécheresses et autres éruptions volcaniques.

Lors d’une des plus récentes visites à Paris du ministre néo-zélandais des affaires étrangères, Murray McCully, en mars 2015, ce dernier a une nouvelle fois rappelé avec son homologue d’alors, Laurent Fabius, « les perspectives de renforcement (des) relations bilatérales, en particulier dans le domaine économique et commercial ».

La France estime à 800 millions d’euros le volume annuel des flux commerciaux bilatéraux entre les deux pays.
Côté français, la valeur des exportations frisait en 2014 les 500 millions d’euros (avec notamment d’importantes commandes dans le domaine aéronautique, avions ATR et Airbus).

Par ailleurs, les relations politiques entre les deux pays sont désormais qualifiées par le Quai d’Orsay d’ « excellentes ».
La coopération franco-néo-zélandaise s’articule actuellement autour de quatre grands thèmes : centenaire de la Première Guerre mondiale, climat et environnement, Pacifique et intégration régionale des collectivités françaises et Conseil de sécurité des Nations Unies.
La communauté des Français résidant dans ce pays est estimée à un nombre d’environ quatre mille ressortissants (voire 9.000 personnes avec les binationaux et les résidents non enregistrés), selon le ministère français des affaires étrangères.
« Environ 20.000 visiteurs et touristes français se rendent chaque année en Nouvelle-Zélande, dont la moitié en provenance de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie Française », selon les mêmes sources.

Au titre de l’intégration régionale de la Nouvelle-Calédonie dans sa région proche, depuis novembre 2012, un « Délégué pour la Nouvelle-Calédonie », Yves Lafoy, est en poste au sein de l’ambassade de France à Wellington
« Son rôle principal consiste à représenter, promouvoir, et pérenniser les intérêts de la Nouvelle-Calédonie en Nouvelle-Zélande, ses attributions intéressant les secteurs politique, économique, culturel et éducatif, et scientifique et technique », poursuit le quai d’Orsay.

Un nouveau dossier pourrait aussi se faire jour, à la lumière de la toute récente annonce de la candidature de Mme Helen Clark, actuelle administratrice du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), à la succession du Secrétaire Général Ban Ki-moon.
Dans ce processus de sélection, qui devrait débuter en juillet se conclure en décembre 2016, le Conseil de Sécurité de l’ONU (dont la France est membre) joue en effet un rôle déterminant.

En Nouvelle-Calédonie, M. Valls devrait rencontrer les acteurs politiques et socio-économiques de cette collectivité française d’Océanie pour laquelle un processus d’autonomie élargie a débuté à la fin des années 1980 et se poursuit toujours avec une fenêtre prévue pour un référendum d’autodétermination, entre 2014 et 2018.
Dans le cadre des consultations et réunions régulières censées assurer le suivi des Accords de Matignon (1988) puis de Nouméa (1998) entre partis politiques et l’État français, M. Valls a tout récemment préside le Comité des Signataires de l’Accord de Nouméa.
En évoquant la perspective de son passage en Nouvelle-Calédonie, lors des débats au Parlement, mercredi, le chef de l’exécutif français a parlé de « moment décisif » de l’histoire de cette collectivité qui fut en proie, au début des années 1980, à une quasi-guerre civile entre indépendantistes et partis favorables au maintien de la présence française.

pad

Rédigé par () le Vendredi 8 Avril 2016 à 06:27 | Lu 694 fois