Un jeune citronnier (photo d'illustration)
PAPEETE, le 14 mars 2015 – Les agrumiculteurs qui ont enclenché la polémique sur le champignon anti-miconia qui attaquerait leurs orangers, pamplemoussiers et citronniers tirent la sonnette d’alarme. Mais leurs craintes sont surtout pour leurs arbres : la maladie (encore non-identifiée) qui attaque leurs agrumes est particulièrement virulente.
Ainsi, des exploitations à la Punaruu, à Arue et à Taravao ont été atteintes, et le taux de mortalité a été considérable. L’exploitation de 1000 orangers de Stanley Drollet a ainsi perdu 400 arbres. Il traite les survivants en leur injectant directement des sels d'aluminium dans le tronc, mais ce traitement, dont l’efficacité n’est pas prouvée, rend les fruits impropres à la consommation. Un autre verger de pamplemoussiers appartenant à Henri Oliver a été « pratiquement entièrement perdu ». Divers autres exploitations d'oranges, critons, mandarines et citrons ont fait remonter de graves problèmes à leurs collègues, ce qui pourrait indiquer que la maladie est en train de s’étendre.
De plus, les arbres survivants ont eu une production très réduite, en pleine saison des agrumes. Un agriculteur nous assure que « le mois dernier, après avoir payé toutes les charges, nous nous sommes retrouvés à 0 (c'est à dire pas de bénéfices donc pas de salaire pour le patron) car normalement c'est la saison des oranges et elles nous font défaut ».
Certains exploitants parmi les plus persévérants ont arraché les arbres malades pour replanter des pieds normalement mieux résistants. Mais les agrumiculteurs ne savent pas si cela suffira. « Le pire qui pourrait se passer c’est que même les arbres qu’on a planté en remplacement meurent, parce que là, on sera foutus ! » s’alarme une agricultrice. Heureusement, les nouveaux responsables du SDR et le ministre de l’agriculture semblent enfin prendre la mesure du problème assurent les professionnels. Ils espèrent maintenant qu'ils mobiliseront des moyens.
Les analyses des agriculteurs commencent à parler
Les analyses commandées à un laboratoire anglais par la fédération d’agriculteurs Rima Hotu Rau ont été étudiées par les scientifiques polynésiens de la délégation à la Recherche, qui en retirent plusieurs points :
- L'une des souches de Colletotrichum identifiée par l'analyse moléculaire (génétique) correspond à 99,6% à la souche Colletotrichum queenslandicum, venant d’Australie et trouvé notamment sur les papayers, les avocatiers et les caféiers depuis les années 80
- L'autre correspond effectivement à un Colletotrichum gloeosporioides, comme la souche anti-miconia. Mais ce champignon est « un complexe d'espèces qui comprend une vingtaine de souches différentes » et « dont la séparation génétique est très difficile avec les outils moléculaires disponibles »
Donc deux suspects, dont l’un reste non-identifié. Les scientifiques continuent donc d’estimer que la souche anti-miconia n’est toujours pas le meilleur candidat pour être l’agent infectieux causant la maladie des agrumes, et restent convaincus de son innocence sur la foi des nombreuses études qui ont précédé son introduction.
Les agriculteurs leurs répondent que « nous avons nous, petits péquenauds, payé des analyses de nos plants infestés. Nous connaissons nos souches et nous attendons au minimum qu'ils fassent de même pour les miconias. Ensuite on confirme ou on infirme la théorie de l'infestation par les Colletotrichum gloeosporioides du miconia. »
Ainsi, des exploitations à la Punaruu, à Arue et à Taravao ont été atteintes, et le taux de mortalité a été considérable. L’exploitation de 1000 orangers de Stanley Drollet a ainsi perdu 400 arbres. Il traite les survivants en leur injectant directement des sels d'aluminium dans le tronc, mais ce traitement, dont l’efficacité n’est pas prouvée, rend les fruits impropres à la consommation. Un autre verger de pamplemoussiers appartenant à Henri Oliver a été « pratiquement entièrement perdu ». Divers autres exploitations d'oranges, critons, mandarines et citrons ont fait remonter de graves problèmes à leurs collègues, ce qui pourrait indiquer que la maladie est en train de s’étendre.
De plus, les arbres survivants ont eu une production très réduite, en pleine saison des agrumes. Un agriculteur nous assure que « le mois dernier, après avoir payé toutes les charges, nous nous sommes retrouvés à 0 (c'est à dire pas de bénéfices donc pas de salaire pour le patron) car normalement c'est la saison des oranges et elles nous font défaut ».
Certains exploitants parmi les plus persévérants ont arraché les arbres malades pour replanter des pieds normalement mieux résistants. Mais les agrumiculteurs ne savent pas si cela suffira. « Le pire qui pourrait se passer c’est que même les arbres qu’on a planté en remplacement meurent, parce que là, on sera foutus ! » s’alarme une agricultrice. Heureusement, les nouveaux responsables du SDR et le ministre de l’agriculture semblent enfin prendre la mesure du problème assurent les professionnels. Ils espèrent maintenant qu'ils mobiliseront des moyens.
Les analyses des agriculteurs commencent à parler
Les analyses commandées à un laboratoire anglais par la fédération d’agriculteurs Rima Hotu Rau ont été étudiées par les scientifiques polynésiens de la délégation à la Recherche, qui en retirent plusieurs points :
- L'une des souches de Colletotrichum identifiée par l'analyse moléculaire (génétique) correspond à 99,6% à la souche Colletotrichum queenslandicum, venant d’Australie et trouvé notamment sur les papayers, les avocatiers et les caféiers depuis les années 80
- L'autre correspond effectivement à un Colletotrichum gloeosporioides, comme la souche anti-miconia. Mais ce champignon est « un complexe d'espèces qui comprend une vingtaine de souches différentes » et « dont la séparation génétique est très difficile avec les outils moléculaires disponibles »
Donc deux suspects, dont l’un reste non-identifié. Les scientifiques continuent donc d’estimer que la souche anti-miconia n’est toujours pas le meilleur candidat pour être l’agent infectieux causant la maladie des agrumes, et restent convaincus de son innocence sur la foi des nombreuses études qui ont précédé son introduction.
Les agriculteurs leurs répondent que « nous avons nous, petits péquenauds, payé des analyses de nos plants infestés. Nous connaissons nos souches et nous attendons au minimum qu'ils fassent de même pour les miconias. Ensuite on confirme ou on infirme la théorie de l'infestation par les Colletotrichum gloeosporioides du miconia. »