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Makemo : le Pays envoie une équipe pour réparer le réseau électrique


Le générateur principal installé depuis la mi-août au centre du village de Pouheva à Makemo.
Le générateur principal installé depuis la mi-août au centre du village de Pouheva à Makemo.
PAPEETE, 4 septembre 2017 - Le Pays s’est engagé à envoyer une équipe de techniciens à Makemo pour tenter de réparer la panne de réseau sur le système de transport d’électricité qui affecte l’île depuis bientôt 20 jours. Dimanche, un des deux générateurs en service à rendu l’âme.

Pour l'instant la SEM Te Mau Ito Api déclare ne pas avoir les moyens financiers de réparer la panne sur le réseau moyenne tension enterré. Dimanche après-midi, une ligne basse tension a été tirée en aérien pour raccorder les 47 abonnés du petit village au générateur installé au centre du grand village de Pouheva et faire ainsi face à la panne d'un générateur d'appoint. Sur place, la société d'économie mixte Te Mau Ito Api est contrainte de bricoler, au meilleur prix, des solutions qui apparaissent toujours plus extravagantes. L'enjeu pour la SEM est d'assumer sa délégation de service public pour la fourniture d'électricité et, surtout, de ne pas contrevenir à son contrat d’affermage.

> Lire aussi : Grogne à Makemo face au "bricolage" de Te Mau Ito Api

A Makemo, le problème est survenu le 17 août, après qu’un câble sous-terrain assurant le transport électrique moyenne tension sur 900 mètres, de la centrale de production vers la zone peuplée de l’atoll, ait cessé de porter l’énergie sur la distance, victime vraisemblablement d’une coupure. L’incident avait causé un black-out durant 2 jours pour 168 des 215 abonnés de l’atoll, ceux du grand village. C'est pour identifier le défaut de ce câble sous-terrains que le Pays s'est engagé, lundi auprès du maire Felix Tokoragi, à envoyer une équipe de techniciens au plus vite.

Entre temps, sur l'atoll une solution d’urgence avait été imaginée par la société Te Mau Ito Api : emprunter le groupe électrogène du magasin Opareke (110 kWa). Ce générateur avait été placé sur le site de la centrale électrique de Makemo pour alimenter le petit village et le collège ; le groupe de 300 kWa de la centrale avait de son côté été déplacé pour être installé au centre du grand village et fournir les 3/4 des abonnés de l’atoll. Les riverains s’agacent depuis des nuisances que l'installation cause, et font circuler depuis la semaine dernière une pétition demandant le déménagement du générateur principal.

De son côté, le magasin Opareke avait accepté de prêter son générateur sur parole, "pour quelques jours et par solidarité avec la population", nous expliquait la semaine dernière Jean-Claude Muller, le propriétaire, en se plaignant d’une solution provisoire qui commençait à s’éterniser, après 10 jours. Sans omettre de considérer les risques financiers auxquels l'exposait cette situation, en cas de pépin : "Si le groupe claque, je n’ai aucune garantie", s’indignait-il alors face à une SEM qui restait muette à ses appels. "si je le retire, je passe pour le méchant". La panne tant redoutée s'est produite dimanche matin.

Son groupe aura tourné 500 heures avant de rendre l’âme. "Je ne sais pas si je serai indemnisé", se plaint aujourd’hui le commerçant. Son groupe avait 590 heures de fonctionnement, c’est-à-dire qu'il était pratiquement neuf, avant d’être prêté à la SEM Te Mau Ito Api. La panne est survenue en milieu de matinée, dimanche. Les 47 abonnés de cette section de l’atoll, dont le collège et ses chambres froides, ont fini la journée sans électricité. "C’est le jumper qui a cassé. On ne pourra pas réparer. On doit changer la pièce", explique sur place un des deux techniciens de Te Mau Ito Api.

Un câble aérien a été "tiré" en fin d’après-midi, pour remédier provisoirement à cette panne sur la petite partie de Pouheva.

D’ici le 14 septembre, si rien n’est fait pour rétablir un service normal, Felix Togoragi, le maire de Makemo a annoncé la semaine dernière qu’il interromprait d’autorité le générateur principal par principe de précaution. Le premier magistrat dénonce des risques sanitaires et pour la sécurité publique : gaz d’échappement toxiques et risques liés à l’important stock de carburant entreposé à proximité du générateur, en plein village.

L’administrateur des îles Tuamotu-Gambier, Denis Mauvais, est attendu mardi sur l’atoll. Il pourra se rendre compte de la situation. L’équipe de techniciens promise au maire par le Pays fera partie du voyage.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 4 Septembre 2017 à 15:08 | Lu 1478 fois