Makatea : la prospection des phosphates devrait démarrer bientôt


A Makatea, en plus d'un retour possible d'une exploitation des phosphates résiduels, les granulats de roches pourraient aussi être commercialisés.
PAPEETE, le 7 septembre 2014. La société Avenir Makatea Ltd, société minière polynésienne à capitaux australiens a obtenu en juillet dernier un permis exclusif d’exploration sur l’ensemble des sites miniers de phosphates exploités autrefois par la Compagnie française des phosphates d’Océanie. Il y a deux semaines des prélèvements par carottage ont été effectués.
Depuis le début du mois de juillet la société Avenir Makatea a obtenu, par arrêté ministériel un permis d’exploration étendu à tout l’ancien site d’exploitation minière des phosphates de l’atoll qui s’était achevée en 1966. Cette autorisation s’appuie sur une étude d’impact, laquelle précise que les opérations de prospection n’auront qu’un impact minime sur la biodiversité de l’île, réputée riche. Le point de vue change néanmoins radicalement en cas d’exploration de ces phosphates résiduels. Avant d’exploiter, toutefois, d’autres autorisations seront nécessaires.

A Makatea, certains habitants continuent de s’opposer à un éventuel retour de l’histoire minière de l’atoll. En cas d’exploration, il est ainsi envisagé de retirer jusqu’à 30 mètres d’épaisseur de roches par endroits, selon ce qui a été annoncé en juillet. Ces habitants mettent en avant qu’il n’y a pas eu d’étude géologique poussée. L’atoll élevé de Makatea pourrait ainsi être truffé de grottes naturelles. Les extractions à grande échelle pourraient fragiliser la structure de l’île. Certains rappellent que de grandes failles étaient apparues sur le platier de l’île au temps de l’exploitation des phosphates par la CFPO.

L’autre inquiétude porte sur une possible exploitation des granulats en appui de l’extraction des phosphates résiduels. En janvier 2013, Robert Skinner le représentant d’Avenir Makatea était venu expliquer le projet de la société aux propriétaires terriens des parcelles concernées. Si une exploitation est possible elle se fera non seulement sur les phosphates mais aussi sur «les matériaux aptes à la fabrication de granulats» générés par le concassage de roches pour arriver jusqu’au minerai. Avec la politique de grands chantiers, la Polynésie française est en très forte demande de ces granulats. Pour le seul remblai du Mahana Beach à Punaauia, il est prévu d’utiliser au moins 3 millions de m3 de matériau.

Rédigé par Mireille Loubet le Dimanche 7 Septembre 2014 à 18:22 | Lu 1455 fois