Tahiti le 23 avril 2025 – Le Vaeara’i a fait son voyage inaugural vers Makatea lors du long week-end pascal. La destination qui a suscité un tel “engouement” que le nombre de personne provisoirement “triplé” sur l’île. Mais pas question pour la direction du Vaeara’i “d'envahir Makatea”. Une position qui rassure le comité du tourisme qui ne souhaite pas que l’île devienne “une usine”.
Le Vaeara’i a vogué sur une mer d’huile, vers Papa Tea vendredi dernier. À son bord, pour rejoindre l’île que l’on appelle aujourd’hui Makatea, plus d’une centaine de passagers. Il est midi tapante lorsque le navire largue les amarres pour ce voyage inaugural. Les passagers s’occupent comme ils peuvent, certains ont amené avec eux des jeux de société, d’autres leurs instruments de musique. De quoi mettre une excellente ambiance pour une traversée qui va durer huit heures.
“Leur arrivée a beaucoup de sens”, s’est félicité le tāvana de l’île, Julien Mai, considérant ce premier voyage du Vaeara’i à Makatea comme très “symbolique” : “La grande et agréable surprise, c’est qu’ils sont arrivés un jour tout particulier, dimanche de Pâques, symbole de la renaissance (…). Je pense qu’on démarre une nouvelle histoire.”
Le Vaeara’i a vogué sur une mer d’huile, vers Papa Tea vendredi dernier. À son bord, pour rejoindre l’île que l’on appelle aujourd’hui Makatea, plus d’une centaine de passagers. Il est midi tapante lorsque le navire largue les amarres pour ce voyage inaugural. Les passagers s’occupent comme ils peuvent, certains ont amené avec eux des jeux de société, d’autres leurs instruments de musique. De quoi mettre une excellente ambiance pour une traversée qui va durer huit heures.
“Leur arrivée a beaucoup de sens”, s’est félicité le tāvana de l’île, Julien Mai, considérant ce premier voyage du Vaeara’i à Makatea comme très “symbolique” : “La grande et agréable surprise, c’est qu’ils sont arrivés un jour tout particulier, dimanche de Pâques, symbole de la renaissance (…). Je pense qu’on démarre une nouvelle histoire.”
“On a triplé la population”
Au quai de Temao, les quelques habitants de l’île étaient présents. Ce que le prestataire touristique, Heitapu Mai, a relevé au travers d’une “anecdote” : “En une demi-heure on a triplé le nombre de la population (…). Ce week-end, nous serons aux alentours de 250 personnes tout confondu.”
Anavai Long-Tang, de la pension Makatea, se souvient des attentes et de “l’engouement” suscités par la venue du Vaeara’i. “Cela a fait un carton fou, en moins de 24 heures on était complet (…). On a dû refuser presque 200 personnes à la pension. Au bout d’un mois tout était complet sur l’île.”
La jeune fille avoue avoir eu un peu de “stress” mais reconnait qu’il s’agit d’une “bouffée d’air frais au niveau de l’économie” même si elle redoute que cet afflux de personnes en un laps de temps très court ait des conséquences environnementales. “On a demandé à chaque participant de prendre un sac poubelle pour que chaque personne puisse ramener ses déchets à Tahiti afin que Makatea reste comme elle était avant votre arrivée (…). On essaye de la préserver au maximum parce que l’île compte beaucoup pour nous, plus que l’argent.”
Heitapu Mai a lui aussi appelé à respecter l’île et en a profité pour rappeler l’exploitation du phosphate. Une période de l’histoire de l’île qui a eu pour conséquence “un gros impact environnemental”. Il a invité tout le monde “à faire la visite pédestre du village pour être en connexion avec cette nature”, et apprécier “l’authenticité de l’île”. Selon lui, les habitants s’orientent désormais vers un “éco-tourisme”, en profitant du “potentiel offert par le passé industriel et de tous les sites naturels qui existent déjà sur l’île”.
Anavai Long-Tang, de la pension Makatea, se souvient des attentes et de “l’engouement” suscités par la venue du Vaeara’i. “Cela a fait un carton fou, en moins de 24 heures on était complet (…). On a dû refuser presque 200 personnes à la pension. Au bout d’un mois tout était complet sur l’île.”
La jeune fille avoue avoir eu un peu de “stress” mais reconnait qu’il s’agit d’une “bouffée d’air frais au niveau de l’économie” même si elle redoute que cet afflux de personnes en un laps de temps très court ait des conséquences environnementales. “On a demandé à chaque participant de prendre un sac poubelle pour que chaque personne puisse ramener ses déchets à Tahiti afin que Makatea reste comme elle était avant votre arrivée (…). On essaye de la préserver au maximum parce que l’île compte beaucoup pour nous, plus que l’argent.”
Heitapu Mai a lui aussi appelé à respecter l’île et en a profité pour rappeler l’exploitation du phosphate. Une période de l’histoire de l’île qui a eu pour conséquence “un gros impact environnemental”. Il a invité tout le monde “à faire la visite pédestre du village pour être en connexion avec cette nature”, et apprécier “l’authenticité de l’île”. Selon lui, les habitants s’orientent désormais vers un “éco-tourisme”, en profitant du “potentiel offert par le passé industriel et de tous les sites naturels qui existent déjà sur l’île”.
“On n'a pas du tout l'intention d'envahir Makatea”
Pour le maire de l’île, Julien Mai, l’arrivée du Vaeara’i participe à “la mise en place d’un nouveau Makatea (…) avec une nouvelle histoire”.
La représentante du Vaeara’i, Patricia Lichon, assure avoir été “très agréablement surprise de l'engouement” suscité pour ce voyage chez les habitants de Tahiti mais également chez ceux de Raromata’i. Elle estime que Makatea a “vraiment un potentiel incroyable”. Mais elle se veut rassurante aussi : “On n'a pas du tout l'intention d'envahir Makatea (…). C’est une petite île qui a besoin d'être préservée (…). Elle a beaucoup souffert dans le passé même si elle a été très riche (…). Il faut que l'on apporte maintenant quelque chose de positif.”
Le tāvana Mai explique que la venue du Vaeara’i a “complètement transformé les personnes donc, quelque part, il y a une acceptation (…). Il est temps pour nous de jeter le socle d’une nouvelle base dans le cadre de ce nouveau millénaire (…). Et que l’on pense à cette population qui a été isolée pendant un demi-siècle, on leur doit bien cela”.
Pour le président du comité de tourisme de Makatea, Jacky Ioane, ce circuit organisé par le Vaeara’i est “une belle opportunité de travail pour les jeunes de l’île (…). Ils voient cela comme une manne financière inespérée”.
La représentante du Vaeara’i, Patricia Lichon, assure avoir été “très agréablement surprise de l'engouement” suscité pour ce voyage chez les habitants de Tahiti mais également chez ceux de Raromata’i. Elle estime que Makatea a “vraiment un potentiel incroyable”. Mais elle se veut rassurante aussi : “On n'a pas du tout l'intention d'envahir Makatea (…). C’est une petite île qui a besoin d'être préservée (…). Elle a beaucoup souffert dans le passé même si elle a été très riche (…). Il faut que l'on apporte maintenant quelque chose de positif.”
Le tāvana Mai explique que la venue du Vaeara’i a “complètement transformé les personnes donc, quelque part, il y a une acceptation (…). Il est temps pour nous de jeter le socle d’une nouvelle base dans le cadre de ce nouveau millénaire (…). Et que l’on pense à cette population qui a été isolée pendant un demi-siècle, on leur doit bien cela”.
Pour le président du comité de tourisme de Makatea, Jacky Ioane, ce circuit organisé par le Vaeara’i est “une belle opportunité de travail pour les jeunes de l’île (…). Ils voient cela comme une manne financière inespérée”.
“On ne veut pas être une usine”
Jacky Ioane réfléchit déjà à une amélioration de l’accueil pour le prochain voyage du Vaeara’i : “On va tout préparer pour que la prochaine venue soit meilleure que celle-là car on a pris nos repères.” Le président du comité du tourisme envisage de permettre aux guides de l’île de suivre une formation qualifiante, même s’ils connaissent “très bien leur île (…). Ainsi ils seront reconnus et n’auront pas de soucis”. Des discussions sont en cours pour que cette formation se fasse sur place. “Ils sont d’accord pour venir. Il faudrait qu’on soit au moins dix. Mais cela va se faire cette année de toute façon.”
Pour lui, le fait que le Vaeara’i ait opté pour un passage à Makatea occasionnellement est une bonne nouvelle, car “on ne veut pas être une usine comme à Rangiroa (…). Ils ont décidé de venir toutes les vacances scolaires, et cela nous va très bien : On a le temps de s’organiser et de les recevoir.”
C’est d’ailleurs ce qui a décidé le tāvana Julien Mai à “soutenir le projet” et envoyer un courrier au capitaine et P-dg de la Sas Vaeara’i, Tino Fa-Shin-Chong, pour lui en faire part. “Je pense que c’est la moindre des choses pour un tāvana, tout simplement de dire que Makatea c’est comme Jérusalem : c’est une ville portes ouvertes où le Vaeara’i peut venir.”
Pour lui, le fait que le Vaeara’i ait opté pour un passage à Makatea occasionnellement est une bonne nouvelle, car “on ne veut pas être une usine comme à Rangiroa (…). Ils ont décidé de venir toutes les vacances scolaires, et cela nous va très bien : On a le temps de s’organiser et de les recevoir.”
C’est d’ailleurs ce qui a décidé le tāvana Julien Mai à “soutenir le projet” et envoyer un courrier au capitaine et P-dg de la Sas Vaeara’i, Tino Fa-Shin-Chong, pour lui en faire part. “Je pense que c’est la moindre des choses pour un tāvana, tout simplement de dire que Makatea c’est comme Jérusalem : c’est une ville portes ouvertes où le Vaeara’i peut venir.”
Jacky Ioane président du comité du tourisme : “Une manne financière un peu inespérée”
“C’était formidable car c’était une belle opportunité d’abord pour les gens de l’île de pouvoir se déplacer de Papeete sur Makatea et vice versa. Et surtout au niveau touristique ce qui m’a vraiment touché c’est que tous les jeunes de l’île ont vu en cette venue une belle opportunité de travail (…) et ils veulent tous se mettre là-dedans. Ils sont tous venus me voir pour savoir si on peut renouveler l’expérience (…). En tout cas la population de Makatea était vraiment heureuse et elle veut vraiment en faire une opportunité de travail".
"Les habitants voient cela comme une manne financière un peu inespérée car nous on reçoit des touristes qui viennent au coup par coup et là c’était super (…). Il faudrait aussi un centre artisanal, car pour instant ils vendent leurs produits sur le bord de la route. Pour l’instant ils vendent sous mon fare potee que j’ai mis à leur disposition. Ils ont très bien vendu leurs produits et je voudrais vraiment que cela soit un grand centre où on peut accueillir tout le monde, prestataires et touristes.”
"Les habitants voient cela comme une manne financière un peu inespérée car nous on reçoit des touristes qui viennent au coup par coup et là c’était super (…). Il faudrait aussi un centre artisanal, car pour instant ils vendent leurs produits sur le bord de la route. Pour l’instant ils vendent sous mon fare potee que j’ai mis à leur disposition. Ils ont très bien vendu leurs produits et je voudrais vraiment que cela soit un grand centre où on peut accueillir tout le monde, prestataires et touristes.”
Julien Mai tāvana de Makatea : Makatea a “tellement à donner à ses enfants”
“Toutes les choses que j’ai pu observer me font dire que ce n’était que du bonheur, tout le monde était super heureux. Il y a aussi le côté de la découverte c’est sûr et certain. Mais je pense qu’il y a quelque chose de plus fort que ça et qui va commencer à se diluer petit à petit dans la mise en place d’un nouveau Makatea en quelque sorte avec une nouvelle histoire".
"Je pense que cette île mérite après tout ce qu’elle a fait : elle a servi non seulement la Polynésie mais aussi le grand Pacifique pendant plus d’un demi-siècle et puis après elle s’est recroquevillée sur elle-même. Elle a rejeté pratiquement tous les autres projets que l’homme a voulu mettre en place. On a l’impression que l’histoire n’était pas terminée, et elle a gardé ses 60 ans pour elle avec son pays lunaire. Depuis 1966 elle s’est auto-reconstruite en tissant son manteau vert et aujourd’hui elle est prête à recouvrir cela sur ses épaules et se présenter à ses enfants parce qu’elle a tellement à donner à ses enfants.”
"Je pense que cette île mérite après tout ce qu’elle a fait : elle a servi non seulement la Polynésie mais aussi le grand Pacifique pendant plus d’un demi-siècle et puis après elle s’est recroquevillée sur elle-même. Elle a rejeté pratiquement tous les autres projets que l’homme a voulu mettre en place. On a l’impression que l’histoire n’était pas terminée, et elle a gardé ses 60 ans pour elle avec son pays lunaire. Depuis 1966 elle s’est auto-reconstruite en tissant son manteau vert et aujourd’hui elle est prête à recouvrir cela sur ses épaules et se présenter à ses enfants parce qu’elle a tellement à donner à ses enfants.”
Patricia Lichon, représentante du Vaeara’i "un voyage exceptionnel à Makatea"
“Nous avons vraiment été enchanté, très agréablement surpris du succès, de l'engouement qu’on a senti depuis qu’on a annoncé qu’on allait faire un voyage exceptionnel à Makatea. Cela nous encourage à réfléchir et à reconduire cette expérience pour apporter un souffle nouveau à Makatea et permettre à ses habitants de recevoir leurs familles. Il y a beaucoup de personnes qui ont une histoire familiale avec cette île".
"Nous avons découvert une île vraiment riche à tout point de vue : historique, géologique. Au niveau touristique, il y a vraiment un potentiel incroyable et une énergie qui nous a vraiment enchantée. Cela me permet vraiment de réfléchir à l'avenir on a effectivement l'idée de reconduire cette expérience et nous avons un projet pour l'avenir (…). On espère vraiment que cela va apporter un plus à l’île. C'est tout un symbole ce que tāvana a dit en parlant du Vaearai qui a amené du bonheur de la réconciliation, une nouvelle vie sur l'île. Et comme disait tāvana on a apporté une ouverture vers le prochain millénaire et vraiment cela nous encourage. C’est vraiment extraordinaire.”
"Nous avons découvert une île vraiment riche à tout point de vue : historique, géologique. Au niveau touristique, il y a vraiment un potentiel incroyable et une énergie qui nous a vraiment enchantée. Cela me permet vraiment de réfléchir à l'avenir on a effectivement l'idée de reconduire cette expérience et nous avons un projet pour l'avenir (…). On espère vraiment que cela va apporter un plus à l’île. C'est tout un symbole ce que tāvana a dit en parlant du Vaearai qui a amené du bonheur de la réconciliation, une nouvelle vie sur l'île. Et comme disait tāvana on a apporté une ouverture vers le prochain millénaire et vraiment cela nous encourage. C’est vraiment extraordinaire.”