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Maisons closes en Nouvelle-Zélande : le débat est relancé

AUCKLAND, 3 juin 2010 (Flash d'Océanie) – La décision jeudi du conseil municipal d’Auckland de fermer une maison utilisée à des fins de prostitution, à la suite de plaintes de riverains, a relancé le débat sur la question, sept ans après l’entrée en vigueur d’une loi décriminalisant ces activités.


Maisons closes en Nouvelle-Zélande : le débat est relancé
Ces derniers jours, des riverains de cette maison se sont plaint d’être constamment dérangés par des personnes frappant par erreur à leur porte, dans le quartier résidentiel de Mount Albert.
Au cours d’un des plus récents incidents qui a apparemment exaspéré les voisins, après avoir frappé et s’être fait ouvert la porte, un homme est entré directement, « avec des sourires entendus comme si c’était un ami de toujours ».
« Ce n’est pas la première fois que ça se produit et ça me désole, car c’est normalement un quartier tranquille », a souligné le riverain Trevor Bindon.
Autre objet des plaintes : le fait que la circulation, dans ce quartier, était devenue difficile en raison du nombre important de véhicules appartenant des clients venus visite la maison voisine.
Jeudi, la municipalité d’Auckland a pris des mesures en soulignant auprès des propriétaires de cet établissement qu’ils se livraient à une activité commerciale dans un quartier classé résidentiel.
L’ultimatum a été donné de fermer dans les trois semaines, à moins qu’un accord soit intervenu entre-temps entre les parties.
Cet incident a suscité des réactions immédiates de la part d’associations mettant en avant les droits des familles, dont le mouvement associatif Family First.
Son directeur, Bob McCoskrie, a qualifié d’ « inacceptable » le fait de laisser des maisons de ce genre dans des quartiers à proximité de résidences privées, d’écoles, d’églises ou de parcs.
« La dépénalisation de la prostitution se révèle une catastrophe pour la communauté. Elle fait du tort aux familles, aux commerces et au bien-être des employés de ce secteur », a-t-il déclaré jeudi.
Le mois dernier, non loin de là, une autre polémique s’était fait jour, lorsqu’une de ces maisons avait décidé de mener ce genre d’activité juste en face d’une école primaire.
Fin mai, dans la banlieue de Manukau, le conseil municipal, pour sa part, s’est lancé dans une guerre ouverte à la prostitution dans ses rues.
Il a l’intention de présenter prochainement un texte de loi autorisant la police municipale à se substituer à la police nationale en matière de pouvoirs d’arrestation.
Par contraste, mi-mai 2010, une étude menée par l’université d’Otago portant justement sur les effets de la dépénalisation de la prostitution et l’ouverture, en corollaire, de maisons réservées à cet effet, concluait que ces dispositions avaient contribué à une plus grande sécurité et à de meilleures conditions sanitaires pour les travailleurs du sexe en Nouvelle-Zélande.
Cette étude, menée par la chercheuse en santé publique Gillian Abel, a été réalisée sur un échantillon de 772 personnes travaillant dans ce secteur.
Il est aussi apparu, selon l’auteure, que les employés étaient désormais plus, prompts à faire valoir leurs droits, que ce soit vis-à-vis des clients que de leurs employeurs.

Rédigé par communiqué le Mercredi 2 Juin 2010 à 20:41 | Lu 1593 fois