Mahina vise le Pavillon Bleu


La commune de Mahina veut obtenir le label "Pavillon Bleu" pour le site de la pointe Vénus.
MAHINA, le 14/03/2017 - La municipalité se penche sur ce dossier depuis près de trois ans. Mais pour obtenir ce label, il y a deux thèmes à respecter : l'accessibilité et le développement durable. Pour arriver à ses fins, la commune met donc tous les moyens nécessaires de son côté. Et c'est sur le site de la pointe Vénus que les efforts seront déployés. Concernant l'accessibilité, un tiralo avec un tapis sera disponible pour les personnes qui ont des difficultés à aller dans l'eau, et, sur le plan du développement durable, des bacs verts et gris seront aussi installés pour favoriser le tri sélectif.

Depuis près de trois ans, la commune de Mahina se penche sur un dossier qui lui tient à coeur. Il s'agit de l'obtention du label "Pavillon Bleu". Cette distinction lui donnera par la même occasion "une plus grande visibilité" et favorisera "l'écocitoyenneté et le développement durable". Fin février, une délibération en ce sens a été présentée aux élus du conseil municipal.

QUI EST À L'ORIGINE DU PROJET?

Selon les élus qui chapeautent le projet, cette idée leur a été proposée par un jeune ingénieur qui était en stage à la mairie. "Il s'appelle Pierre L'Hostis, il était en troisième année de polytechnique", raconte Bran Quinquis, adjoint au maire en charge du développement durable. "Ça m'a beaucoup intéressé puisqu'on s'inscrit vraiment dans une démarche d'aménagement intégré, avec l'aire marine éducative dans cette zone de pêche réglementée, et puis la continuité de ce qui nous avions déjà entamé en 2013 avec l'accès pour les personnes à mobilité réduite à la pointe Vénus. Donc, pour arriver au bout de notre démarche, il fallait que ce public particulier puisse aussi accéder à l'eau. D'autant plus que la pointe Vénus est un endroit vraiment propice pour eux parce qu'on a pied très loin."

Cependant deux thématiques doivent être prises en compte : l'accessibilité et le développement durable.

L'ACCESSIBILITÉ

"L'accessibilité doit bénéficier aux personnes à mobilité réduite, bien évidemment, on élargit cela et on prend en compte non seulement ces personnes mais aussi les femmes enceintes, les malades ou encore les matahiapo", annonce Tanou Cojan, quatrième adjointe au maire.

Sur ce sujet, la commune prévoit donc de se doter d'un tiralo. "C'est une espèce de voiturette avec deux roues et des flotteurs", explique Tanou Cojan.

Les baigneurs ayant des difficultés pour se rendre à l'eau, pourront s'en servir. Mais ils devront être accompagnés. Et sur le plan sécuritaire, les sapeurs-pompiers seront sur place. "Les pompiers ont la charge du matériel et la surveillance des baignades. C'est justement parce qu'ils sont déjà sur place que nous avons décidé de mettre en place ce projet", précise Tanou Cojan.

Mais pour que tout soit opérationnel, la municipalité devra aussi acquérir un tapis "qu'on déroule depuis la zone de surveillance des pompiers jusque dans l'eau. Pour le moment, on a commandé deux jeux de 15 mètres chacun", poursuit-elle.

Selon Tanou Cojan, l'enveloppe qui sera allouée pour l'obtention de ce matériel est fixée à "moins de 2 millions de francs pour le moment, pour les deux tapis et le tiralo."

Un investissement qui sera supporté par le sénateur Nuihau Laurey, via sa réserve parlementaire.

"Il a annoncé à plusieurs communes la possibilité de bénéficier de sa réserve parlementaire. Du coup, la commune de Mahina a mis son projet en route par rapport à l'accessibilité. On a fait des demandes, des devis qui sont arrivés et qui lui ont été transmis. Le sénateur nous a dit qu'il était ravi de pouvoir participer, surtout que c'est un projet innovant pour la Polynésie française. On attend aussi que le Pays nous aide à travers l'exonération des douanes", détaille l'élue.

La municipalité espère que ce projet verra le jour avant la fin de l'année, "puisque le 3 décembre va être la Journée internationale du handicap", rappelle Tanou Cojan.

LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Concernant le développement durable, les instigateurs du projet de Pavillon Bleu ont pensé au tri sélectif.

"Il va y avoir des bacs verts et gris comme à la maison, pour que les personnes qui viendront à la plage puissent, dans un souci d'écocitoyenneté, faire le tri sélectif. On va voir s'il est possible de mettre à disposition une borne à verres", explique Bran Quinquis, troisième adjoint au maire.

"Pour le budget des bacs verts et gris, ça va être un financement communal, et nous verrons cela avec le Pays parce que le site de la pointe Vénus appartient au Pays. Donc, ça va être un aménagement partenarial entre le Pays et la commune", rajoute Tanou Cojan.

Là aussi, les élus de Mahina espèrent que ce dossier soit bouclé dans le second semestre 2017.

Par la suite, l'obtention du fameux label pourrait intervenir d'ici la fin de l'année, c'est en tous cas ce que souhaite l'équipe municipale. "C'est toujours au stade de projet. Les contacts avec le Pavillon Bleu ont été pris en août dernier, et on souhaite boucler le dossier cette année", assure Bran Quinquis.

Et Tanou Cojan de rajouter : "Le seul hic aujourd'hui je pense, c'est que le Pays va mettre en place des aménagements sur le site, tels que le fare artisanal ou le parking paysager. Je pense qu'une fois que ces travaux seront terminés, on pourra prétendre à ce label."

En Polynésie française, les communes de Bora Bora et la marina Taina à Punaauia ont obtenu le label du Pavillon Bleu.




Tanou Cojan
Quatrième adjointe au maire

"Mettre en valeur l'accessibilité et l'aménagement du site"


Cela fait combien de temps que la commune de Mahina vise le projet Pavillon Bleu ?
"C'est un projet qui date depuis trois ans à peu près. Il vient dans la continuité de notre charte sur l'accessibilité que nous avons mise en place en 2013, sur le site de la pointe Vénus. Ce projet a surgi et a été élaboré avec Bran Quinquis et un jeune ingénieur avait travaillé sur le projet. Donc, voilà comment le Pavillon Bleu est arrivé à la commune de Mahina. Il faudra donc mettre en valeur l'accessibilité et l'aménagement du site, et ce jeune nous disait que si on arrivait à concilier ces deux thématiques, on peut effectivement se permettre de demander le Pavillon Bleu. Il fallait que ces deux entités soient mises en commun."

Qui est ce jeune qui a travaillé sur ce projet ?
"C'était un ingénieur qui travaillait sur le plan environnemental et maritime. Il nous en a parlé et c'est une idée qui nous a intéressés. Donc, nous avons essayé de visualiser les possibilités pour mettre sur pied ce projet. L'année dernière, nous avions fait la demande, mais au niveau du conseil municipal, il a été difficile pour nous de délibérer sur l'achat d'un tiralo et des tapis permettant l'accessibilité jusque dans la mer. Donc, il ne nous reste que ce point à finaliser puisque sur le plan environnemental, il fallait que l'on mette un aspect sur le tri sélectif. À savoir, cibler un secteur pour l'entreposage des bacs gris et verts, de façon à ce que les touristes et les habitants puissent trouver un lieu pour se débarrasser de leurs déchets et ne pas les laisser traîner sur le site."

Si la commune de Mahina arrivait à décrocher ce label, ce sera une grande première...
"En effet, ce sera un grand honneur, surtout que la commune aujourd'hui a beaucoup de choses en tant que précurseur, comme la charte de l'accessibilité, la rampe que l'on vient d'inaugurer sur le stade… Donc, si on arrive à décrocher cela, ce sera une réelle récompense."

Bran Quinquis
Troisième adjoint au maire


"Les gens respectent déjà beaucoup mieux le site"

Qu'est-ce que ce label apportera à la commune de Mahina ?
"Je dis toujours que le développement durable n'est pas qu'une affaire d'environnement, mais d'équité sociale et de développement économique. On espère que ce label attirera non seulement plus de visiteurs sur le site, mais cela permettra aussi de donner un coup de projecteur pour le développement du tourisme."

Concernant l'aire marine éducative, où en est-on aujourd'hui ?
"Tout le monde est sensibilisé, il nous reste maintenant à mettre sur place des signalétiques. Mais les gens respectent déjà beaucoup mieux le site. C'est vraiment de plus en plus rare de voir des pêcheurs s'aventurer dans la partie protégée. Beaucoup d'entre eux m'ont remercié d'avoir mis en place cette mesure. Bon, il y a toujours quelques récalcitrants, mais ça c'est normal."

Quel sera le prochain projet de la commune ?
"C'est le Pavillon Bleu à avoir et puis il y a surtout le PGA (Plan général d'aménagement, ndlr) de la commune. Il y a quand même une partie sur le développement durable, avec des protections de zones naturelles, une adaptation au changement climatique pour les écoles qui sont en bord de mer, par exemple… Le PGA s'articule autour d'un plan de développement durable de la commune. C'est une vision à très long terme jusqu'à 2025. Le PGA sera bouclé dans les deux mois qui viennent mais la vision que l'on donne sur le développement durable ira de 2025 à 2030. C'est une feuille de route en matière d'aménagement où tous les élus se sont penchés avec les associations. C'est un gros travail de concertation qui a été fait sur ce dossier."

Voici un exemple de tiralo. Une voiturette qui est poussée par une tierce personne sur un tapis jusque dans l'eau. Il sera exclusivement destiné aux personnes à mobilité réduite, aux personnes âgées et aux femmes enceintes.

Rédigé par Corinne Tehetia le Mardi 14 Mars 2017 à 17:03 | Lu 2037 fois