Mahina : La commune sensibilise la population face aux risques cycloniques


Plus de trois milles flyers seront distribués cette semaine
Mahina, le 26/10/2015 - Plus d'une quarantaine d'employés communaux ainsi que quelques élus se sont rendus dans les quartiers de Mahina pour distribuer les flyers d'informations et de sensibilisations face aux risques cycloniques. Les quartiers de la plaine et les hauteurs de Atima ont été ciblés, aujourd'hui. Demain, les équipes se rendront sur les hauteurs de Mahinarama et Supermahina.

Après une dernière mise au point à la mairie, ce matin, l'ensemble du personnel mobilisé pour cette distribution de flyers d'informations et de sensibilisations en cas de cyclones, s'est rendu dans les quartiers situés sur la plaine. Douze équipes sont allées à la rencontre des habitants, afin de leur donner les consignes à mettre en place, avant l'arrivée d'un cyclone. Une opération coordonnée par le chef de corps des sapeurs-pompiers de Mahina, Richard Haupuni.

"S'il n'y a personne dans les maisons et bien nous laissons les flyers sur le portail ou à un endroit visible. On va faire tous les quartiers de la commune, Orofara jusqu'à Taharaa en passant par la Pointe Vénus, Fareroi, Matavai, Tuauru et Ahonu", explique-t-il.

Richard et son équipe se retrouvent dans la vallée de Tuauru où, quelques maisons restent vides mais lorsque des habitants sont présents, l'accueil est plus-que-cordiale avec les employés communaux. "Nous sommes contents qu'ils viennent, surtout qu'ici, quand il y a un cyclone, ça craint avec le niveau de la rivière qui monte et les arbres qui tombent", s'inquiètent Manarani et Leslie.

Eugénie est âgée de 68 ans, avec son fils, elle a fait le nécessaire en attachant sa maison et en élaguant ses arbres.

Un peu plus loin, dans un champ de légumes, se trouve Mauri, 52 ans. Il n'oubliera jamais la dépression Alan qui a frappé la Polynésie en 1998. "Le vent n'était pas si fort, mais la pluie n'arrêtait pas de tomber et cela à causer des inondations car la rivière a débordé". Mauri reste tout de même serein et se remet entre les mains de Dieu. "Je ne pense pas qu'il veuille nous détruire, mais je pense qu'il veut nous faire passer un message afin que l'on réfléchisse sur ce qui se passe dans le monde".

Dans la vallée de Ahonu qui regroupe plusieurs centaines de familles, on retrouve une autre équipe, les éducateurs sportifs du service civique. Des jeunes motivés et conscients de l'importance de cette action. "Je voyais les actions dans les autres communes et je me demandais justement, quand est-ce que nous aurons nos flyers ?", s'est interrogée une habitante.

De foyer en foyer, ces jeunes ont réussi à rassurer et à informer les familles présentes, ce matin.

Aujourd'hui, seuls les quartiers de la plaine et les hauteurs de Atima étaient concernés. Demain, les équipes se rendront sur les hauteurs de Mahinarama et Supermahina. Plus de trois milles flyers seront ainsi distribués cette semaine.

DES ABRIS D'EVACUATION SERONT MIS EN PLACE

Outre l'aspect information, l'élagage des arbres est tout aussi important, en cas de cyclone. "Veiller à ce qu'il n'y ait pas de branchages qui viennent gêner les réseaux électriques, justement la commune est en train de tourner avec EDT pour dégager les lignes à hautes et à basses tensions", explique Damas Teuira, maire de Mahina.

La prochaine étape pour l'équipe communale est la mise en place d'une cellule de crise, en cas de cyclone. "Ce sera un travail en interne et nous verrons également le personnel que nous allons mobiliser", prévient Richard Haupuni.

Les abris d'évacuation n'ont pas été oubliés. Sur Mahina, il devrait y avoir une dizaine de prévu. "Pour cela, nous travaillons en partenariat avec l’Église Protestante Ma'ohi et l’Église Catholique. Elles ont mis à notre disposition leurs différentes maisons paroissiales. Sur Taharaa, il y a celle de Ebene-Ezera au PK 9. Pour la Pointe Vénus, il y a la salle Matavai en face du temple protestant, la maison paroissiale de Ziona ainsi que la salle catholique du Camica", précise Damas Teuira, avant de rajouter. "Si le cyclone atteint son maximum, nous irons en hauteur, comme au lycée professionnel".

Sur Mahina, plusieurs secteurs seront surveillés de près : les vallées de Tuauru et Ahonu, les bords de mer à la Pointe Vénus et à Orofara ainsi que les quartiers de Muriavai et Hitimahana.
Les jeunes éducateurs du service civique avec le maire Damas Teuira et la 2ème adjointe au maire, Tenuhiarii Faua

Richard Haupuni, coordinateur des opérations

"Lorsque nous allons à la rencontre des familles et bien elles nous encouragent et je pense que depuis que le haut-commissariat à médiatiser, tout le monde est sensible et se prépare, surtout avec le taux qui a été annoncé. On a recensé des zones d'abris susceptibles et pouvant accueillir les personnes nécessiteuses. Il y en a une dizaine c'est la deuxième phase de préparation".

Damas, maire de Mahina

"Tout va dépendre de l'intensité du cyclone, donc en fonction de cela, nous allons évacuer sur les zones sécurisées. La cellule de crise se chargera de coordonner cela. Il faut tout de même que chacun se prépare, avoir une trousse de secours, des sacs d'urgence avec un certain nombre d'ustensiles comme la lampe de poche, des bouteilles d'eau ou encore les pièces d'identité…"




Rédigé par Corinne Tehetia le Lundi 26 Octobre 2015 à 14:54 | Lu 905 fois