Mahana Beach : les associations rencontrent le maire de Punaauia


Les associations sont allées consulter l'enquête d'utilité publique du Mahana Beach à la mairie. Le plan des expropriations et le cahier des doléances ont particulièrement retenu leur attention
PAPEETE, le 25 juin 2015 - Les associations qui ont le plus de doléances concernant le Mahana Beach avaient rencontré le Président du Pays, et cette fois c'est le maire de Punaauia qui a écouté leurs demandes. Ils sont satisfaits de l'avancée des négociations.

Les débats semblent s'apaiser sur le projet Mahana Beach, les centaines de personnes menacées d'expulsions ou d'expropriation ayant trouvé des interlocuteurs pour négocier leurs relogements. Après avoir rencontré le président Fritch, les associations de défense de l'environnement, celles représentant les futurs expulsés de Outumaoro, et celles des propriétaires expropriés regroupées dans l'organisation Fenua Maohi ont rencontré le maire de Punaauia, Ronald Tumahai.

Ils sont sortis très satisfaits de l'entrevue. "On a voulu dire au maire que ceux de Outumaoro, les expropriés, les expulsés, les 102 familles, il ne faut pas les oublier. On n'acceptera pas ça. On propose, pour les reloger, le lotissement Aloha à Papara. Le permis de construire est prêt, il suffit de le construire et les gens iront" propose Monil Tetuanui, membre de l'Association des droits des peuples autochtones.

Mais le logement ne suffira pas : "il faut aussi donner aux gens du travail, pour qu'ils puissent payer leurs loyers en location-vente sur 25 ans, comme ça ils deviendront propriétaires à la fin. Et pour ça on les forme. Dans deux semaines, les habitants de Outumaoro commenceront une formation en langue anglaise pour leur donner une meilleure chance d'avoir un bon poste au Mahana Beach." Et en attendant que le Mahana Beach et ses milliers d'emplois espérés soit prêt, M. Tetuanui assure que "justement, on va demander au Territoire. S'ils veulent nous mettre dehors maintenant, il faudra qu'ils nous trouvent quelque chose. Autrement on ne s'en ira pas… Jusqu'au jour où on sera digne d'être là et de payer nos loyer." Sinon, "on utilisera tous les moyens légaux pour nous défendre. On a des chances de faire durer jusqu'à 10 ans…"

LA QUESTION DE L'ENVIRONNEMENT

Il y avait aussi de nombreuses associations écologistes, et elles ont trouvé avec Ronald Tumahai une oreille attentive, car il "pleure encore la rivière Punaru'u" selon les associations. Si les associations ne s'opposent pas frontalement au projet de remblais, elles y mettent leurs conditions. Denis Helme, du syndicat No te aru tai mareva, s'inquiète pour "l'écosystème de nos vallées. Parce qu'un projet comme celui-là va forcément toucher à nos vallées. Pour l'aéroport de Faa'a, la Punaru'u a été détruite, et là ils vont toucher à mes vallées à Mahina, ou à la Taharu'u, ils vont prendre des caillous et les agrégats vont aller là. Faire de gros projets comme celui-là… On voit l'aéroport, ils ont bousillé la Punaru'u. Maintenant est-ce qu'ils vont supprimer la Taharu'u pour le Mahana Beach… On va se battre contre, c'est clair."

Ronald Tumahai a écouté attentivement les associations
Le maire Ronald Tumahai confirme que l'intention des associations est de participer, avec lui, au prochain comité de suivi avec les politiques et les entreprises. "Ils sont très attachés à la protection de l'environnement, et ils veulent venir soutenir la commune de Punaauia sur notre vision pour les prochains aménagements de Outumaoro. Je les ai rassurés sur le remblai, il ne se fera pas cette année, parce qu'il faut d'abord modifier le plan de prévention des risques de la commune, et ça ne se fera pas du jour au lendemain."

Et concernant la demande de relogement, le maire "soutient leur démarche. Ce sont des familles qui viennent des îles, certaines n'ont aucune ressource financière, donc je ne vois pas comment ils peuvent trouver un logement, payer les charges, les loyers. C'est un peu le dilemme."

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Jeudi 25 Juin 2015 à 14:11 | Lu 1188 fois