Mahana Beach : deux comités et une cellule pour une bonne gouvernance


PAPEETE, le 15 avril 2015 - À l'issue du Conseil des ministres de ce mercredi, le gouvernement a insisté sur le fait que le projet Mahana Beach n'est pas abandonné. Au contraire, Jean-Christophe Bouissou assure que les procédures mises en œuvre vont sécuriser les aspects économiques et judiciaires de ce projet à 250 milliards Fcfp.

Pour assurer la "gouvernance du projet", trois groupes de contrôle sont institués :

- Au niveau opérationnel, une "cellule grand projet" sera créée au sein de TNAD

- Au niveau pilotage, un "comité de travail" se réunira toutes les semaines pour suivre le projet à toutes ses étapes. Ce comité inclura les directeurs de cabinets des politiques concernés et le directeur de TNAD

- Pour la transparence, un "comité de suivi" est créé, qui se réunira tous les mois pour recevoir les informations les plus à jour sur le projet et "suivre les évolutions au fil de l'eau". Il inclura les présidents du Pays, de l'Assemblée, du CESC et de la CCISM, ainsi que les ministres concernés (équipement, tourisme et finances), les chefs de groupes de l'Assemblée (dont l'opposition), le Haussaire et le maire de Punaauia.

Le Pays a également engagé un nouveau consultant pour l'aspect juridique du projet, en plus de ceux chargés de l'analyse économique et de l'élaboration du cahier des charges : "d'un côté on nous demande d'aller vite, mais on se rend bien compte que poser la première pierre sans les compétences dont nous nous sommes entourés était trop risqué. Là, on s'assure que tous les coûts seront pris en charge par des investisseurs privés, et que le projet n'est pas ouvert aux risques juridiques." TNAD a prévu en janvier un budget de 250 millions Fcfp sur 4 ans pour des prestations "de conseil et d'assistance juridique".

Grosse réorganisation à TNAD pour s'adapter aux grands projets

Le bras armé du Pays pour ses investissements est TNAD (Tahiti Nui aménagement et développement). C'est par exemple cet établissement public qui rachète les terres de l'ex-Club Med de l'île sœur pour 750 millions de francs pour le projet Moorea Mahana Beach, ou celui qui a lancé l'AMI pour le Tahiti Mahana Beach. Et cet établissement au budget annuel de 9 milliards Fcfp va être réorganisé pour assurer une bonne gestion de ces grands chantiers.

C'est Claude Drago, ancien directeur de Cofely (filiale de GDF Suez) et formé à la médiation, qui remplace Jean-Claude Presti à la direction de TNAD. Il va s'occuper des affaires courantes de TNAD le temps de restructurer l'établissement. TNAD va se doter d'une structure nommée "cellule grands projets", qui recrutera des compétences de niveau international pour s'occuper des projets comme le Mahana Beach, et qui aura à terme sa propre direction.

"Je refuse de critiquer des gens sur une partie d'une action" déclare Albert Solia, en réponse à une question demandant si l'ancien directeur avait démérité. "Il y a parfois des gens qui ont fait le mieux possible avec leurs connaissances et leurs compétences, et parfois ils n'étaient pas parfaitement adaptés aux projets que nous avions. Cette réforme va permettre de séparer ce qui avait posé problème à l'ancien directeur : c'est à dire gérer à la fois le quotidien, la gestion d'un parking, etc, et à côté la gestion d'un projet de l'ampleur de Tahiti Mahana Beach, avec peut-être pas toujours je pense les compétences autour de lui. Ca ne fait pas très longtemps que nous avons les prestataires qui ont été retenus pour l'assistance économique et l'assistance juridique. Aujourd'hui on se rend bien compte que c'est du niveau international ce qu'il se passe, et localement il faut reconnaître que nous n'avons pas ces compétences là."

Le ministre laissera le CA choisir les recrutement, mais il pense "qu'il faudra recruter des prestataires de très haut niveau et les gérer à notre niveau et à celui du fameux comité de travail."

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mercredi 15 Avril 2015 à 17:40 | Lu 2014 fois