Yoan VALAT / POOL / AFP
Mihail Kogălniceanu, Roumanie | AFP | mercredi 15/06/2022 - Se rendra-t-il cette semaine à Kiev? Le président français Emmanuel Macron n'a pas confirmé directement mais a jugé mercredi nécessaires "de nouvelles discussions" avec l'Ukraine, tout en se justifiant après la polémique déclenchée par ses appels à "ne pas humilier" la Russie.
"Aux portes de notre Union européenne, se joue une situation géopolitique inédite", a-t-il déclaré devant les troupes françaises déployées sur la base de l'Otan de Mihail Kogalniceanu, dans le sud-est de la Roumanie, non loin de la stratégique mer Noire.
Et "je pense que nous sommes à un moment où nous avons besoin d'envoyer des signaux politiques clairs, nous Union européenne, à l'égard de l'Ukraine et du peuple ukrainien dans un contexte où il résiste de manière héroïque depuis plusieurs mois", a-t-il souligné, interrogé sur une possible visite à Kiev dans les prochains jours.
"Nous devrons négocier"
Le déplacement d'Emmanuel Macron sur le flanc oriental de l'Europe, aux portes de l'Ukraine, est son premier depuis le début, le 24 février, du conflit déclenché par Moscou.
Il intervient alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté mardi soir ses compatriotes à "tenir le coup" dans le Donbass, région de l'est de l'Ukraine à ses yeux "vitale" et dont dépendra la suite de la guerre.
Devant cette situation, M. Macron, qui occupe la présidence française de l'UE jusqu'à fin juin, estime que "se justifient de nouvelles discussions en profondeur et de nouvelles avancées".
Il s'agit, a-t-il précisé, de "continuer l'effort d'équipement de coopération, l'effort financier" et de "parachever des discussions importantes pour pouvoir sortir les céréales ukrainiennes", affectées par le blocus imposé par la flotte russe.
Sur ce sujet, Paris et Bucarest ont convenu de "coopérer de manière étroite" pour améliorer les solutions de secours mises en place via le port roumain de Constanta et le Danube, a expliqué à ses côtés le président roumain Klaus Iohannis. La France s'était également dite prête la semaine dernière à aider pour lever le blocus du port ukrainien d'Odessa.
Après la vague de critiques et d'incompréhension, notamment à Kiev, suscités par ses appels à ne "pas humilier la Russie", M. Macron a par ailleurs rappelé "la clarté" de la position française de soutien à l'Ukraine, "sans aucune complaisance" à l'égard de Moscou.
"Mais nous voulons bâtir la paix", a-t-il insisté. "A un moment donné, quand nous aurons aidé au maximum à résister, quand je le souhaite, l'Ukraine aura gagné et surtout que le feu aura cessé, nous devrons négocier. Le président ukrainien (...) devra négocier avec la Russie et nous serons, nous Européens, autour de cette table".
Sous une tente
Arrivé mardi soir en Roumanie, Emmanuel Macron a dîné avec des soldats français, avant de décider de rester dormir sur place sous une tente, et non à l'hôtel selon l'Élysée. La France déploie 500 militaires sur place, aux côtés de soldats belges et d'autres nations, une mission qui doit monter en puissance avec 1.000 hommes d'ici la fin de l'année.
Mercredi matin, il a fait un jogging avant de prendre le petit déjeuner avec les soldats et de retrouver le président Iohannis, avec lequel il s'est entretenu pendant plus d'une heure.
Accompagné par la nouvelle ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, M. Macron s'est ensuite envolé pour la Moldavie voisine, où il sera reçu dans la capitale Chisinau par la présidente pro-européenne Maia Sandu, avec laquelle il a développé "une relation de confiance". Il l'a reçue à trois reprises depuis février 2021, selon l'Elysée.
Premier président français à visiter ce pays depuis Jacques Chirac en 1998, le président exprimera le "soutien (de la France) de la manière la plus directe possible" à cette ancienne République soviétique, particulièrement affectée par l'invasion russe de l'Ukraine, avec qui elle dispose d'une frontière commune.
Peuplé de 2,6 millions d'habitants, ce pays, l'un des plus pauvres d'Europe, a déposé début mars sa candidature pour intégrer l'Union européenne, tout comme l'Ukraine et la Géorgie. Des demandes sur lesquelles se prononcera la Commission européenne d'ici la fin de la semaine avant d'être discutées au sommet européen des 23 et 24 juin à Bruxelles.
"Aux portes de notre Union européenne, se joue une situation géopolitique inédite", a-t-il déclaré devant les troupes françaises déployées sur la base de l'Otan de Mihail Kogalniceanu, dans le sud-est de la Roumanie, non loin de la stratégique mer Noire.
Et "je pense que nous sommes à un moment où nous avons besoin d'envoyer des signaux politiques clairs, nous Union européenne, à l'égard de l'Ukraine et du peuple ukrainien dans un contexte où il résiste de manière héroïque depuis plusieurs mois", a-t-il souligné, interrogé sur une possible visite à Kiev dans les prochains jours.
"Nous devrons négocier"
Le déplacement d'Emmanuel Macron sur le flanc oriental de l'Europe, aux portes de l'Ukraine, est son premier depuis le début, le 24 février, du conflit déclenché par Moscou.
Il intervient alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté mardi soir ses compatriotes à "tenir le coup" dans le Donbass, région de l'est de l'Ukraine à ses yeux "vitale" et dont dépendra la suite de la guerre.
Devant cette situation, M. Macron, qui occupe la présidence française de l'UE jusqu'à fin juin, estime que "se justifient de nouvelles discussions en profondeur et de nouvelles avancées".
Il s'agit, a-t-il précisé, de "continuer l'effort d'équipement de coopération, l'effort financier" et de "parachever des discussions importantes pour pouvoir sortir les céréales ukrainiennes", affectées par le blocus imposé par la flotte russe.
Sur ce sujet, Paris et Bucarest ont convenu de "coopérer de manière étroite" pour améliorer les solutions de secours mises en place via le port roumain de Constanta et le Danube, a expliqué à ses côtés le président roumain Klaus Iohannis. La France s'était également dite prête la semaine dernière à aider pour lever le blocus du port ukrainien d'Odessa.
Après la vague de critiques et d'incompréhension, notamment à Kiev, suscités par ses appels à ne "pas humilier la Russie", M. Macron a par ailleurs rappelé "la clarté" de la position française de soutien à l'Ukraine, "sans aucune complaisance" à l'égard de Moscou.
"Mais nous voulons bâtir la paix", a-t-il insisté. "A un moment donné, quand nous aurons aidé au maximum à résister, quand je le souhaite, l'Ukraine aura gagné et surtout que le feu aura cessé, nous devrons négocier. Le président ukrainien (...) devra négocier avec la Russie et nous serons, nous Européens, autour de cette table".
Sous une tente
Arrivé mardi soir en Roumanie, Emmanuel Macron a dîné avec des soldats français, avant de décider de rester dormir sur place sous une tente, et non à l'hôtel selon l'Élysée. La France déploie 500 militaires sur place, aux côtés de soldats belges et d'autres nations, une mission qui doit monter en puissance avec 1.000 hommes d'ici la fin de l'année.
Mercredi matin, il a fait un jogging avant de prendre le petit déjeuner avec les soldats et de retrouver le président Iohannis, avec lequel il s'est entretenu pendant plus d'une heure.
Accompagné par la nouvelle ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, M. Macron s'est ensuite envolé pour la Moldavie voisine, où il sera reçu dans la capitale Chisinau par la présidente pro-européenne Maia Sandu, avec laquelle il a développé "une relation de confiance". Il l'a reçue à trois reprises depuis février 2021, selon l'Elysée.
Premier président français à visiter ce pays depuis Jacques Chirac en 1998, le président exprimera le "soutien (de la France) de la manière la plus directe possible" à cette ancienne République soviétique, particulièrement affectée par l'invasion russe de l'Ukraine, avec qui elle dispose d'une frontière commune.
Peuplé de 2,6 millions d'habitants, ce pays, l'un des plus pauvres d'Europe, a déposé début mars sa candidature pour intégrer l'Union européenne, tout comme l'Ukraine et la Géorgie. Des demandes sur lesquelles se prononcera la Commission européenne d'ici la fin de la semaine avant d'être discutées au sommet européen des 23 et 24 juin à Bruxelles.