Nouméa, France | AFP | jeudi 03/05/2018 - Emmanuel Macron est arrivé jeudi en Nouvelle-Calédonie pour une visite jalonnée d'actes symboliques destinés à "consacrer des moments importants de notre histoire commune", mais sensible, à six mois du référendum sur l'indépendance, avec notamment un déplacement à Ouvéa, 30 ans tout juste après les sanglants événements.
A sa descente d'avion, le chef de l'Etat s'est dit "très heureux" de "venir ici dans une année qui est importante pour la Nouvelle-Calédonie".
"Ce sera d'abord l'occasion (...) de consacrer des moments importants de notre histoire commune, des moments qui ont pu être parfois douloureux, comme ceux que nous aurons à commémorer", a souligné Emmanuel Macron, citant les "30 ans d'Ouvéa".
M. Macron, qui avait exprimé pendant sa campagne présidentielle le voeu que l'archipel, célèbre pour ses plages paradisiaques et ses réserves de nickel, reste français, a assuré qu'il n'avait "pas à prendre position" sur le référendum.
Quel que soit le résultat, "nous respecterons ce vote", a-t-il affirmé en souhaitant que ce ne soit pas "un moment de tension inutile".
Dès son arrivée, M. Macron a pris un bain de foule sur la place Bir-Hakeim à Nouméa, où la population l'a remercié "d'être venu jusqu'ici", et lui a demandé de "penser à la jeunesse calédonienne" ou les "aider à rester français".
Il a ensuite rencontré les membres du Sénat coutumier kanak, qui souhaitent que le président qualifie de "crime contre l'humanité" la violence de la colonisation de l'archipel.
Lors d'une première cérémonie d'accueil coutumier, lui a été remise une "hâche ostensoir de la légitimité kanak", a expliqué Gilbert Tein, sénateur coutumier.
En réponse, M. Macron a dit son "humilité devant ce que vous représentez, une histoire si ancienne et si forte", et souligné qu'il fallait "savoir marier les légitimités que chacun représente, ancestrale, démocratique".
M. Macron sera le premier président français à se rendre samedi dans la province des îles Loyauté, à Ouvéa, théâtre le 5 mai 1988 de l'assaut meurtrier contre la grotte où des indépendantistes retenaient des gendarmes en otages. - "Trois gestes de mémoire" -
Il effectuera sur l'île "trois gestes de mémoire et de recueillement", sans discours.
Une cérémonie aura lieu devant la stèle commémorative de la gendarmerie de Fayaoué, théâtre le 22 avril 1988 de l'attaque d'un commando indépendantiste qui avait tué quatre gendarmes et pris 27 autres en otages.
Deux moments de recueillement seront observés à Wadrilla, où ont été assassinés le 4 mai 1989 les deux leaders nationalistes Jean-Marie Tjibaou et Yeiwéné Yeiwéné, par l'un des leurs, Djubelly Wea, et à quelques mètres de là, devant le monument des 19 militants kanaks tués (ainsi que deux militaires) lors de l'assaut de la grotte.
Mais ce déplacement divise à Ouvéa, où le comité de Gossanah (tribu au nord d'Ouvéa) a menacé de l'empêcher. Dans un communiqué, les chefferies de l'île ont elles appelé la population à accueillir le chef de l'Etat et à "se projeter dans un avenir serein".
Autre geste fort samedi, Emmanuel Macron remettra au gouvernement calédonien l'acte de prise de possession de la Nouvelle-Calédonie, le 24 septembre 1853 au nom de Napoléon III, lors d'une cérémonie au Centre culturel Tjibaou.
Le chef de l'Etat prononcera aussi un "grand discours", toujours le 5 mai, date anniversaire de l'accord de Nouméa de 1998 qui a mis un terme aux violences et entamé un processus de décolonisation par étapes, ouvrant la voie au référendum d'autodétermination du 4 novembre.
Selon un sondage de l'institut local I-Scope en partenariat avec la télévision Caledonia, les opposants à l'indépendance devraient largement l'emporter.
Conscient de la peur de troubles liés au référendum, dans une société encore très inégale, le président se rendra vendredi à la cité Pierre-Lenquette, un quartier de "reconquête républicaine" de Nouméa.
A l'aile la plus à droite du camp des non-indépendantistes, on estime que sa visite est trop tournée vers l'identité kanak. Une "marche bleu blanc rouge" est prévue vendredi à Nouméa.
M. Macron était arrivé en 3e position en Nouvelle-Calédonie derrière François Fillon et Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle de 2017, avant de l'emporter au second avec un score inférieur à sa moyenne nationale (52,57% des voix).
A sa descente d'avion, le chef de l'Etat s'est dit "très heureux" de "venir ici dans une année qui est importante pour la Nouvelle-Calédonie".
"Ce sera d'abord l'occasion (...) de consacrer des moments importants de notre histoire commune, des moments qui ont pu être parfois douloureux, comme ceux que nous aurons à commémorer", a souligné Emmanuel Macron, citant les "30 ans d'Ouvéa".
M. Macron, qui avait exprimé pendant sa campagne présidentielle le voeu que l'archipel, célèbre pour ses plages paradisiaques et ses réserves de nickel, reste français, a assuré qu'il n'avait "pas à prendre position" sur le référendum.
Quel que soit le résultat, "nous respecterons ce vote", a-t-il affirmé en souhaitant que ce ne soit pas "un moment de tension inutile".
Dès son arrivée, M. Macron a pris un bain de foule sur la place Bir-Hakeim à Nouméa, où la population l'a remercié "d'être venu jusqu'ici", et lui a demandé de "penser à la jeunesse calédonienne" ou les "aider à rester français".
Il a ensuite rencontré les membres du Sénat coutumier kanak, qui souhaitent que le président qualifie de "crime contre l'humanité" la violence de la colonisation de l'archipel.
Lors d'une première cérémonie d'accueil coutumier, lui a été remise une "hâche ostensoir de la légitimité kanak", a expliqué Gilbert Tein, sénateur coutumier.
En réponse, M. Macron a dit son "humilité devant ce que vous représentez, une histoire si ancienne et si forte", et souligné qu'il fallait "savoir marier les légitimités que chacun représente, ancestrale, démocratique".
M. Macron sera le premier président français à se rendre samedi dans la province des îles Loyauté, à Ouvéa, théâtre le 5 mai 1988 de l'assaut meurtrier contre la grotte où des indépendantistes retenaient des gendarmes en otages. - "Trois gestes de mémoire" -
Il effectuera sur l'île "trois gestes de mémoire et de recueillement", sans discours.
Une cérémonie aura lieu devant la stèle commémorative de la gendarmerie de Fayaoué, théâtre le 22 avril 1988 de l'attaque d'un commando indépendantiste qui avait tué quatre gendarmes et pris 27 autres en otages.
Deux moments de recueillement seront observés à Wadrilla, où ont été assassinés le 4 mai 1989 les deux leaders nationalistes Jean-Marie Tjibaou et Yeiwéné Yeiwéné, par l'un des leurs, Djubelly Wea, et à quelques mètres de là, devant le monument des 19 militants kanaks tués (ainsi que deux militaires) lors de l'assaut de la grotte.
Mais ce déplacement divise à Ouvéa, où le comité de Gossanah (tribu au nord d'Ouvéa) a menacé de l'empêcher. Dans un communiqué, les chefferies de l'île ont elles appelé la population à accueillir le chef de l'Etat et à "se projeter dans un avenir serein".
Autre geste fort samedi, Emmanuel Macron remettra au gouvernement calédonien l'acte de prise de possession de la Nouvelle-Calédonie, le 24 septembre 1853 au nom de Napoléon III, lors d'une cérémonie au Centre culturel Tjibaou.
Le chef de l'Etat prononcera aussi un "grand discours", toujours le 5 mai, date anniversaire de l'accord de Nouméa de 1998 qui a mis un terme aux violences et entamé un processus de décolonisation par étapes, ouvrant la voie au référendum d'autodétermination du 4 novembre.
Selon un sondage de l'institut local I-Scope en partenariat avec la télévision Caledonia, les opposants à l'indépendance devraient largement l'emporter.
Conscient de la peur de troubles liés au référendum, dans une société encore très inégale, le président se rendra vendredi à la cité Pierre-Lenquette, un quartier de "reconquête républicaine" de Nouméa.
A l'aile la plus à droite du camp des non-indépendantistes, on estime que sa visite est trop tournée vers l'identité kanak. Une "marche bleu blanc rouge" est prévue vendredi à Nouméa.
M. Macron était arrivé en 3e position en Nouvelle-Calédonie derrière François Fillon et Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle de 2017, avant de l'emporter au second avec un score inférieur à sa moyenne nationale (52,57% des voix).