Macron dans l'est de l'Allemagne à la rencontre de la jeunesse européenne


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Dresde, Allemagne | AFP | lundi 27/05/2024 - Le président français Emmanuel Macron est arrivé lundi à Dresde, dans l'est de l'Allemagne, où il doit prononcer un discours devant de jeunes Européens près de l'église Notre-Dame (Frauenkirche), symbole des tourments du XXe siècle.

De milliers de jeunes l'attendaient en fin d'après-midi, au son de rythmes électroniques, devant l'édifice détruit en février 1945 par des bombardements américano-britanniques, et resté à l'état de ruines durant le régime communiste de la RDA avant d'être reconstruit suite à la réunification allemande en 1990.

Le président français avait auparavant déjeuné avec de jeunes talents franco-allemands dans les jardins du château de Moritzburg, près de la capitale du Land de Saxe.

Le chef de l'Etat, premier président français à se rendre dans l'est de Allemagne depuis François Mitterrand en 1989, prendra la parole devant des jeunes Allemands, mais aussi des Tchèques ou des Polonais.

La ville de Dresde est emblématique de la renaissance économique de cette partie de l'ex-Allemagne de l'Est aujourd'hui connue sous le nom flatteur de "Silicon Saxony"

Mais l'ex-RDA, et tout particulièrement la Saxe, est aussi une terre de conquête du parti d'extrême droite AfD (Alternative pour l'Allemagne), qui décline la peur du déclassement et des étrangers dans ces régions longtemps coupées de l'Ouest. 

M. Macron comme son homologue Frank-Walter Steinmeier ont tous deux réaffirmé dimanche les dangers que posent à leurs yeux les forces d'extrême droite pour l'Europe.

La démocratie est en "crise", bousculée par la "montée" des extrêmes, une "fascination pour l'autoritarisme", avait déclaré M. Macron, appelant à se rendre aux urnes pour la "défendre". 

Il a poursuivi ainsi depuis l'Allemagne sa campagne pour les européennes, alors que la liste de son camp est loin derrière celle du Rassemblement national français (RN, extrême droite) dans les intentions de vote le 9 juin.

Recueillement

A Dresde, les deux présidents ont aussi évoqué les moyens de renforcer la compétitivité de l'Europe face à la Chine et aux Etats-Unis, notamment en matière d'intelligence artificielle, lors d'une visite de l'institut de recherche appliquée Fraunhofer.

Dans la matinée, à Berlin, ils s'étaient longuement recueillis sur le site de l'imposant mémorial de l'Holocauste, en mémoire aux six millions de juifs assassinés par les nazis.

A leurs côtés pour cette visite, Serge Klarsfeld, qui avec son épouse allemande Beate a traqué les nazis restés impunis après la Seconde guerre mondiale, a souligné l'importance de ce moment alors que l'antisémitisme revient en force en Europe, alimenté par l'hostilité à l'offensive israélienne à Gaza en réaction à l'attaque du groupe islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre.

"C'est très bien que le président de la République se retrouve avec le président allemand devant ce monument, surtout à un moment tragique pour la communauté juive mondiale", a déclaré M. Klarsfled, évoquant "la tragédie qui se déroule en Israël".

"Ouvrir les yeux"

"Vous avoir ensemble inséparables, ici à Berlin aujourd'hui, en cette visite d'Etat est comme une évidence", a déclaré M. Macron avant de remettre les insignes de Grand-Croix de la Légion d'Honneur à Serge, et Grand-Officier à Beate lors d'une cérémonie à l'ambassade de France. 

Il a salué le combat d'une vie pour forcer à "ouvrir les yeux" sur le travail de mémoire en Allemagne, mais aussi en France durant la collaboration.

Mardi, M. Macron doit recevoir le prix international de la paix de Westphalie à Münster (ouest) pour son "engagement européen", avant de retrouver le chancelier Olaf Scholz à Meseberg, près de Berlin, pour un conseil des ministres franco-allemand.

Les deux tenteront de nouveau de mettre à plat leurs différends concernant le soutien à l'Ukraine et l'avenir de l'Europe, et de booster le couple franco-allemand, qui demeure le moteur de l'UE.

le Lundi 27 Mai 2024 à 07:23 | Lu 313 fois