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Paris, France | AFP | vendredi 08/12/2023 - Emmanuel Macron a invoqué vendredi un esprit de "concorde" pour justifier la célébration de la fête juive de Hanouka la veille à l'Elysée en sa présence, qui lui vaut de vives accusations de remise en cause de la laïcité.
A deux jours de la date anniversaire du 9 décembre sur la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat, le chef de l'Etat a créé la polémique, y compris dans une partie de la communauté juive, en laissant le grand rabbin de France, Haïm Korsia, allumer dans la salle des fêtes de l'Elysée la première bougie du candélabre de la fête des lumières.
La célébration est intervenue lors de la remise à Emmanuel Macron du prix annuel Lord Jakobovits de la Conférence des rabbins européens qui récompense la lutte contre l'antisémitisme et la sauvegarde des libertés religieuses.
Assurant qu'il ne s'était pas prêté "à un geste cultuel", le chef de l'Etat a dit ne pas regretter "du tout" cette cérémonie organisée à l'Elysée.
"Tout ça a été fait d'ailleurs en présence de tous les autres cultes qui étaient invités et dans un esprit qui est celui de la République et de la concorde", a argumenté le président de la République.
Plaidant, dans un contexte de montée de l'antisémitisme, pour "donner de la confiance" à "nos compatriotes de confession juive", il a demandé "du bon sens et de la bienveillance".
L'événement n'avait pas été annoncé par l'Elysée mais des vidéos, largement visionnées sur les réseaux sociaux, ont embrasé la controverse, principalement à gauche.
"J'alerte: de messe à Marseille en Hanouka à l'Elysée, Macron montre qu'il ne comprend pas la laïcité", l'a tancé le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon.
"L’Elysée n’est pas un lieu de culte. On ne transige pas avec la laïcité. Ce commun est précieux mais fragile", a dénoncé la présidente de la région Occitanie Carole Delga.
A gauche, des responsables y voient aussi le risque d'alimenter le sentiment d'un "deux poids, deux mesures" par rapport à la communauté musulmane. Dans le contexte de montée des tensions liées à la guerre entre Israël et le Hamas, c'est "de la vraie nitroglycérine", a renchéri la sénatrice Laurence Rossignol (PS).
"Rupture de la tradition républicaine"
Les réactions ont été moins vives à droite et à l'extrême droite, qui ont surtout critiqué, à l'instar de la porte-parole des députés RN Laure Lavalette, "une tentative de rattrapage" du chef de l'Etat après son absence à la marche contre l'antisémitisme du 12 novembre.
"Comment peut-on refuser de participer à une marche civique contre l'antisémitisme au motif incongru et fallacieux de la sauvegarde de l’unité nationale et célébrer une fête religieuse au sein du palais présidentiel ?", s'est demandé David Lisnard (LR).
Au sein de la communauté juive même, le président du Crif, Yonathan Arfi, a pris ses distances avec l'initiative du grand rabbin, parlant d'une "erreur".
"Ce n'est pas la place au sein de l'Elysée d'allumer une bougie de Hanouka parce que l'ADN républicain, c'est de se tenir loin de tout ce qui est religieux", a reconnu M. Arfi.
M. Macron avait déjà créé la polémique sur la laïcité en allant assister à la messe du pape à Marseille en septembre.
Mais "c'est la première fois que le président (Emmanuel Macron) organise une cérémonie religieuse à l'Elysée, c'est une rupture de la tradition républicaine", a souligné l'historien Patrick Weil auprès de l'AFP.
Embarrassé par la polémique, l'exécutif s'est d'abord défendu à travers la Première ministre, Elisabeth Borne, qui, depuis Mayotte, a estimé que M. Macron avait voulu envoyer un "signal" de "soutien" à la "communauté juive" face à la "montée de l'antisémitisme".
Le ministre de l'Intérieur et des cultes, Gérald Darmanin, n'y a vu "nulle atteinte à la laïcité".
Le ministre en a profité pour faire un lien avec les polémiques récurrentes sur les crèches en mairie au moment de Noël. Il a jugé "un peu absurde" les décisions de justice les interdisant "parce que ça fait partie de notre vie culturelle".
A deux jours de la date anniversaire du 9 décembre sur la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat, le chef de l'Etat a créé la polémique, y compris dans une partie de la communauté juive, en laissant le grand rabbin de France, Haïm Korsia, allumer dans la salle des fêtes de l'Elysée la première bougie du candélabre de la fête des lumières.
La célébration est intervenue lors de la remise à Emmanuel Macron du prix annuel Lord Jakobovits de la Conférence des rabbins européens qui récompense la lutte contre l'antisémitisme et la sauvegarde des libertés religieuses.
Assurant qu'il ne s'était pas prêté "à un geste cultuel", le chef de l'Etat a dit ne pas regretter "du tout" cette cérémonie organisée à l'Elysée.
"Tout ça a été fait d'ailleurs en présence de tous les autres cultes qui étaient invités et dans un esprit qui est celui de la République et de la concorde", a argumenté le président de la République.
Plaidant, dans un contexte de montée de l'antisémitisme, pour "donner de la confiance" à "nos compatriotes de confession juive", il a demandé "du bon sens et de la bienveillance".
L'événement n'avait pas été annoncé par l'Elysée mais des vidéos, largement visionnées sur les réseaux sociaux, ont embrasé la controverse, principalement à gauche.
"J'alerte: de messe à Marseille en Hanouka à l'Elysée, Macron montre qu'il ne comprend pas la laïcité", l'a tancé le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon.
"L’Elysée n’est pas un lieu de culte. On ne transige pas avec la laïcité. Ce commun est précieux mais fragile", a dénoncé la présidente de la région Occitanie Carole Delga.
A gauche, des responsables y voient aussi le risque d'alimenter le sentiment d'un "deux poids, deux mesures" par rapport à la communauté musulmane. Dans le contexte de montée des tensions liées à la guerre entre Israël et le Hamas, c'est "de la vraie nitroglycérine", a renchéri la sénatrice Laurence Rossignol (PS).
"Rupture de la tradition républicaine"
Les réactions ont été moins vives à droite et à l'extrême droite, qui ont surtout critiqué, à l'instar de la porte-parole des députés RN Laure Lavalette, "une tentative de rattrapage" du chef de l'Etat après son absence à la marche contre l'antisémitisme du 12 novembre.
"Comment peut-on refuser de participer à une marche civique contre l'antisémitisme au motif incongru et fallacieux de la sauvegarde de l’unité nationale et célébrer une fête religieuse au sein du palais présidentiel ?", s'est demandé David Lisnard (LR).
Au sein de la communauté juive même, le président du Crif, Yonathan Arfi, a pris ses distances avec l'initiative du grand rabbin, parlant d'une "erreur".
"Ce n'est pas la place au sein de l'Elysée d'allumer une bougie de Hanouka parce que l'ADN républicain, c'est de se tenir loin de tout ce qui est religieux", a reconnu M. Arfi.
M. Macron avait déjà créé la polémique sur la laïcité en allant assister à la messe du pape à Marseille en septembre.
Mais "c'est la première fois que le président (Emmanuel Macron) organise une cérémonie religieuse à l'Elysée, c'est une rupture de la tradition républicaine", a souligné l'historien Patrick Weil auprès de l'AFP.
Embarrassé par la polémique, l'exécutif s'est d'abord défendu à travers la Première ministre, Elisabeth Borne, qui, depuis Mayotte, a estimé que M. Macron avait voulu envoyer un "signal" de "soutien" à la "communauté juive" face à la "montée de l'antisémitisme".
Le ministre de l'Intérieur et des cultes, Gérald Darmanin, n'y a vu "nulle atteinte à la laïcité".
Le ministre en a profité pour faire un lien avec les polémiques récurrentes sur les crèches en mairie au moment de Noël. Il a jugé "un peu absurde" les décisions de justice les interdisant "parce que ça fait partie de notre vie culturelle".