Paris, France | AFP | jeudi 02/03/2017 - Fin des régimes spéciaux de retraite, "grande loi" de moralisation de la vie publique, réforme de l'indemnisation chômage... Emmanuel Macron, accusé d'être trop vague dans ses propositions, a abattu jeudi ses cartes avec un programme d'inspiration social-libérale bâti entre "liberté" et "protection".
Désormais favori des sondages pour emporter la présidentielle, le candidat d'En Marche! a présenté un document d'une trentaine de pages lors d'une conférence de presse jeudi matin au pavillon Gabriel, à un jet de pierre de l'Elysée.
"Nous réconcilions dans ce projet la liberté et la protection, c'est depuis le début un fil rouge", a affirmé M. Macron devant une foule de plus de 300 journalistes.
"Je suis le candidat des classes moyennes et des classes populaires", a-t-il également assuré, pour répliquer à Marine Le Pen qui l'accuse d'être le candidat des élites et du "mondialisme".
S'il est élu, l'ancien collaborateur du président de la République a promis de s'engager sur six chantiers: réforme de l’école, "société du travail", modernisation de l’économie, sécurité, stratégie internationale et moralisation de la vie publique.
Le programme reprend des mesures déjà annoncées depuis le début de sa campagne en octobre: réforme de l'assurance-chômage, de la formation continue, du droit du travail, exonération de la taxe d'habitation pour 80% des ménages...
Des chantiers "en profondeur" qui seraient lancés "dans les premiers mois" du quinquennat avec des projets législatifs "confiés au Premier ministre", a-t-il précisé jeudi.
Le document présenté par le candidat, qui sera tiré à huit millions d'exemplaires, inclut aussi plusieurs propositions nouvelles.
Objectif: casser l'image bâtie par ses détracteurs d'un candidat "vague", qui "n'a pas de programme".
M. Macron a par ailleurs répondu à une autre critique récurrente en assurant qu'il n'était pas un "élément de continuité" du quinquennat de François Hollande, en voulant pour preuves son départ du gouvernement et sa candidature.
Nouveau gros chantier social proposé par le candidat Macron, là où Alain Juppé avait échoué en 1995: la fin des régimes spéciaux de retraites.
En revanche, l'âge de la retraite et le montant des pensions resteraient inchangés, tandis que le minimum retraite et l'allocation des handicapés seraient augmentés de 100 euros par mois.
Comme promis à son nouvel allié François Bayrou, M. Macron propose une "grande loi" de moralisation de la vie publique, qui prévoit notamment de réduire d'un tiers le nombre de parlementaires. Quant à la proportionnelle, il s'est dit "favorable" à une "dose", mais la mesure doit encore être "travaillée".
En pleine affaire Fillon, le candidat veut interdire "aux parlementaires l'emploi de proches ou de membres de leur famille, pour mettre fin au népotisme", ou empêcher ces mêmes parlementaires d'exercer des activités de conseil... deux éléments qui ont jeté dans la tourmente le candidat de la droite.
M. Macron a d'ailleurs commencé sa présentation par une charge contre François Fillon et Marine Le Pen.
Dénonçant les inspirations thatchériennes de l'un et le projet de "régression" et de "repli" de l'autre, M. Macron a accusé ses deux rivaux, visés par des affaires d'emplois fictifs, de "s'attaquer délibérément à l'Etat de droit" en s'en prenant à la justice.
Côté éducation, M. Macron propose de continuer à créer des postes d'enseignants, "entre 4.000 et 5.000", quand il compte supprimer 120.000 postes de fonctionnaires globalement. Les enseignants en zone prioritaire toucheraient une prime de 3.000 euros net par an. Et le téléphone portable serait interdit aux élèves dans toute l'enceinte des écoles et des collèges.
Pour les banlieues, M. Macron propose des "emplois francs": pour l'embauche d'un habitant d'un des 200 quartiers prioritaires de la politique de la ville, une prime de 15.000 euros sera versée. Une mesure de "discrimination positive assumée" pour l'entourage du candidat.
"La logique du programme, c'est d'enlever les verrous qui font qu'aujourd'hui les gens ne bougent pas, ne changent pas de job, de région... Mais faire en sorte qu'une fois qu'on a enlevé les verrous, les gens ne se retrouvent pas à travailler sans filet", explique à l'AFP un proche du candidat, qui assume l'étiquette de "social-libéralisme".
Selon un sondage Ifop-Fiducial publié mercredi, Emmanuel Macron poursuit sa progression dans les intentions de vote au premier tour de la présidentielle (24%, +1,5 point en une semaine) derrière Marine Le Pen toujours en tête malgré un léger recul. Et creuse l'écart sur François Fillon (21%, +0,5 point), Benoît Hamon (14%, +0,5) et Jean-Luc Mélenchon (11%, stable).
Désormais favori des sondages pour emporter la présidentielle, le candidat d'En Marche! a présenté un document d'une trentaine de pages lors d'une conférence de presse jeudi matin au pavillon Gabriel, à un jet de pierre de l'Elysée.
"Nous réconcilions dans ce projet la liberté et la protection, c'est depuis le début un fil rouge", a affirmé M. Macron devant une foule de plus de 300 journalistes.
"Je suis le candidat des classes moyennes et des classes populaires", a-t-il également assuré, pour répliquer à Marine Le Pen qui l'accuse d'être le candidat des élites et du "mondialisme".
S'il est élu, l'ancien collaborateur du président de la République a promis de s'engager sur six chantiers: réforme de l’école, "société du travail", modernisation de l’économie, sécurité, stratégie internationale et moralisation de la vie publique.
Le programme reprend des mesures déjà annoncées depuis le début de sa campagne en octobre: réforme de l'assurance-chômage, de la formation continue, du droit du travail, exonération de la taxe d'habitation pour 80% des ménages...
Des chantiers "en profondeur" qui seraient lancés "dans les premiers mois" du quinquennat avec des projets législatifs "confiés au Premier ministre", a-t-il précisé jeudi.
Le document présenté par le candidat, qui sera tiré à huit millions d'exemplaires, inclut aussi plusieurs propositions nouvelles.
Objectif: casser l'image bâtie par ses détracteurs d'un candidat "vague", qui "n'a pas de programme".
M. Macron a par ailleurs répondu à une autre critique récurrente en assurant qu'il n'était pas un "élément de continuité" du quinquennat de François Hollande, en voulant pour preuves son départ du gouvernement et sa candidature.
Nouveau gros chantier social proposé par le candidat Macron, là où Alain Juppé avait échoué en 1995: la fin des régimes spéciaux de retraites.
En revanche, l'âge de la retraite et le montant des pensions resteraient inchangés, tandis que le minimum retraite et l'allocation des handicapés seraient augmentés de 100 euros par mois.
Comme promis à son nouvel allié François Bayrou, M. Macron propose une "grande loi" de moralisation de la vie publique, qui prévoit notamment de réduire d'un tiers le nombre de parlementaires. Quant à la proportionnelle, il s'est dit "favorable" à une "dose", mais la mesure doit encore être "travaillée".
- 'Discrimination positive assumée' -
En pleine affaire Fillon, le candidat veut interdire "aux parlementaires l'emploi de proches ou de membres de leur famille, pour mettre fin au népotisme", ou empêcher ces mêmes parlementaires d'exercer des activités de conseil... deux éléments qui ont jeté dans la tourmente le candidat de la droite.
M. Macron a d'ailleurs commencé sa présentation par une charge contre François Fillon et Marine Le Pen.
Dénonçant les inspirations thatchériennes de l'un et le projet de "régression" et de "repli" de l'autre, M. Macron a accusé ses deux rivaux, visés par des affaires d'emplois fictifs, de "s'attaquer délibérément à l'Etat de droit" en s'en prenant à la justice.
Côté éducation, M. Macron propose de continuer à créer des postes d'enseignants, "entre 4.000 et 5.000", quand il compte supprimer 120.000 postes de fonctionnaires globalement. Les enseignants en zone prioritaire toucheraient une prime de 3.000 euros net par an. Et le téléphone portable serait interdit aux élèves dans toute l'enceinte des écoles et des collèges.
Pour les banlieues, M. Macron propose des "emplois francs": pour l'embauche d'un habitant d'un des 200 quartiers prioritaires de la politique de la ville, une prime de 15.000 euros sera versée. Une mesure de "discrimination positive assumée" pour l'entourage du candidat.
"La logique du programme, c'est d'enlever les verrous qui font qu'aujourd'hui les gens ne bougent pas, ne changent pas de job, de région... Mais faire en sorte qu'une fois qu'on a enlevé les verrous, les gens ne se retrouvent pas à travailler sans filet", explique à l'AFP un proche du candidat, qui assume l'étiquette de "social-libéralisme".
Selon un sondage Ifop-Fiducial publié mercredi, Emmanuel Macron poursuit sa progression dans les intentions de vote au premier tour de la présidentielle (24%, +1,5 point en une semaine) derrière Marine Le Pen toujours en tête malgré un léger recul. Et creuse l'écart sur François Fillon (21%, +0,5 point), Benoît Hamon (14%, +0,5) et Jean-Luc Mélenchon (11%, stable).