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Maceo Di Giorgio, du surf au ski freeride


Maceo Di Giorgio est aussi à l’aise sur les vagues que sur la neige (Crédit photos : Lea Hahn).
Maceo Di Giorgio est aussi à l’aise sur les vagues que sur la neige (Crédit photos : Lea Hahn).
Tahiti, le 26 novembre 2024 – Issu d’une famille de surfeurs de la Presqu’île et de skieurs des Alpes, Maceo Di Giorgio est passionné par les sports de glisse. Il s’apprête à mettre le surf de côté pour se concentrer sur plusieurs étapes du Freeride World Tour Qualifier, compétitions de l’extrême où les athlètes dévalent des pentes hors-pistes. Nous l’avons rencontré à la veille de son départ, déterminé à porter les couleurs de la Polynésie jusqu’au sommet.

 
À 22 ans, Maceo Di Giorgio est aussi à l’aise sur les vagues que sur la neige, à l’image de son père kitesurfeur et de sa mère skieuse. S’il est originaire de Mitirapa, à Toahotu, c’est à Papeno’o qu’il a commencé à surfer dès l’âge de 2 ans, encouragé par un professeur de surf et ami de la famille, et inspiré par un oncle comptant parmi les premiers surfeurs à Teahupo’o.
 
En parallèle, il s’est également pris de passion pour le ski, qu’il pratique régulièrement depuis son adolescence, en partie passée à Pra-Loup, dans la vallée de l’Ubaye, dans les Alpes du Sud. “On me demande souvent ce que je préfère, mais c’est impossible pour moi de choisir ! Ce sont des sensations similaires, mais aussi tellement différentes. Le point commun, c’est qu’on est en pleine nature, donc on ne contrôle pas les conditions. En montagne comme en mer, il faut savoir s’adapter”, confie le jeune sportif.
 
À l’issue du bac, Maceo Di Giorgio s’est orienté vers des études de management en France, mais l’appel des sports de glisse a été plus fort : “Je suis revenu surfer et foiler à fond en Polynésie”. Une détermination qui lui a permis de décrocher son premier contrat de sponsoring avec un équipementier spécialisé.
 


Concentration maximale lors d’une compétition au Dévoluy.
Concentration maximale lors d’une compétition au Dévoluy.

Un sport extrême


Cette expérience d’un an a été formatrice, au point de le motiver à se lancer un nouveau défi ambitieux à l’approche de la saison hivernale dans l’hémisphère nord : partir à l’assaut du Freeride World Tour Qualifier, une série de compétitions qualificatives de ski freeride avec un niveau de difficulté croissant d’une à quatre étoiles. 
 
Sa première expérience en compétition remonte à l’âge de 17 ans, et sa plus récente à avril 2024, en fin de saison. Il connaît donc bien les règles de ce sport extrême, qui se pratique en hors-piste. “On nous envoie la photo d’une face d’une montagne, la veille de la compétition ou quelques jours avant. C’est à nous de visualiser comment on va descendre, en sachant qu’on n’a pas le droit d’aller la skier avant. Une fois sur place, on peut analyser d’en bas avec des jumelles pour estimer la taille des rochers, pour savoir si on peut les sauter ou pas, par exemple. On monte en téléski ou à pied avec les skis sur le dos : c’est un bon échauffement ! Arrivé à la ‘start gate’, on se lance un par un. Il faut bien avoir la face en tête et être capable de vite réagir, car on n’a pas le droit à l’erreur : on n’a qu’une seule descente”, explique Maceo Di Giorgio.  
 

Avec l’équipe des Extras de la Presqu’île, son sponsor local.
Avec l’équipe des Extras de la Presqu’île, son sponsor local.

Viser les quatre étoiles


Sa première compétition interviendra entre le 6 et le 7 janvier 2025, à Verbier, en Suisse. Le jeune homme s’est fixé comme objectif de participer à huit étapes entre la France, la Suisse et l’Espagne pour “faire ses preuves” et tenter de se hisser progressivement au niveau quatre étoiles, porte d’entrée des Challenger Series, puis du Freeride World Tour, à l’image du surf. Son rêve serait de suivre les traces de Gary Zebrowski, snowboardeur polynésien parvenu jusqu’aux Jeux olympiques, d’autant que l’édition 2030 se tiendra dans les Alpes françaises.
 
Pour pouvoir se concentrer exclusivement sur la compétition jusqu’en avril prochain, Maceo Di Giorgio a travaillé en amont, dans tous les sens du terme, entre un job dans le secteur nautique et la recherche de sponsors financiers et matériels, à la fois dans l’Hexagone et au Fenua. Localement, son projet atypique a séduit le producteur d’œufs Les Extras de la Presqu’île ; une association que l’athlète assume avec fierté, en lien avec ses racines tahitiennes.
 
Cette saison-test sur le chemin de la professionnalisation en ski freeride reste connectée au surf. “Le surf, c’est une bonne préparation physique et mentale, surtout pour l’analyse, avec une lecture rapide de la situation. Il y a aussi une partie en salle avec du renforcement musculaire. Je priorise le stretching et la mobilité : c’est très important pour éviter les blessures”, souligne le skieur. Sur le plan moral, il peut compter sur le soutien de sa compagne, la photographe et vidéaste Lea Hahn, qui sera du voyage à partir de mi-janvier.
 
Pour Maceo Di Giorgio, le départ est imminent. Il s’envolera pour la France dès ce jeudi pour préparer son matériel et faire l’ouverture des stations, afin de skier au maximum avant le coup d’envoi des compétitions. “Mon objectif, c’est de réussir à prendre du plaisir tout en restant concentré, car je pense que ce n’est que de cette façon que ça peut fonctionner.”  
 

“Réussir à prendre du plaisir tout en restant concentré”, c’est l’objectif que s’est fixé l’athlète de 22 ans (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
“Réussir à prendre du plaisir tout en restant concentré”, c’est l’objectif que s’est fixé l’athlète de 22 ans (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Mardi 26 Novembre 2024 à 16:12 | Lu 897 fois