M.L Penchard sur N. Sarkozy : "Jamais un président n'a autant fait pour l'Outremer"


Très communicante pour cette troisième visite en Polynésie, Marie-Luce Penchard a reçu la presse quelques heures après son arrivée, dimanche après-midi, et a répondu aux questions des journalistes au cours d'une discussion à bâtons rompus. Ouverture des archives sur Pouvanaa a Oopa, programme du PS pour l'Outremer, absence du président Temaru... La ministre de l'Outremer a donné son avis sur ces sujets, avant d'entamer un séjour chargé. En cinq jours, M.L. Penchard enchaînera des entretiens avec le vice-président et le président de l'assemblée, des visites à Moorea, Tetiaroa, Hiva Oa, Ua Pou, ou encore Tikehau.
"Ce qui est important c’est de régler les questions en attente comme le décaissement de la dotation exceptionnelle de 50 millions d’euros" a expliqué la ministre, qui affirme ne pas regretter l'absence du président Temaru, "bien au contraire", a-t-elle glissé.
Marie-Luce Penchard a en outre défendu fermement les annonces du président Sarkozy, ainsi que son bilan. "Je crois que jamais un gouvernement, jamais un président de la République, n’a autant fait pour l’Outremer" at-elle affirmé.



Le 29 décembre dernier, l’assemblée a voté à une large majorité une résolution demandant la modification de la loi organique, sur la question de la parité chez les têtes de liste dans les différentes sections. Allez-vous appuyer cette demande ?
 
Ecoutez ce n’est surtout pas à moins qu’il faut poser cette question. Je suis une femme, vous imaginez que je ne vais pas demander cette modification. Je suis venue à plusieurs reprises ici pour cette loi. J’ai beaucoup consulté. D’ailleurs je vous rappelle qu’à l’origine je n’avais pas proposé une circonscription unique. Je l’ai acceptée. J’ai eu une écoute très forte, qui a permis l’adoption de ce texte dans un climat plutôt serein. Donc je n’appuierai pas cette demande de modification. Je rappelle qu’il y a eu un débat au parlement, et qu’un amendement aurait pu être alors déposé sur ce point le moment venu ; et puis je crois que dans notre société, il faut que les femmes trouvent toute leur place dans la gestion des affaires du Pays.
 
Le sénateur Richard Tuheiava a l’intention de déposer un projet de modification de la loi organique, pour faire de l’exploitation des terres rares une compétence du Pays. Qu’en pensez-vous ?
 
Ecoutez je pense d’abord que ça va être difficile aujourd’hui, puisque la session parlementaire doit se terminer début mars. C’est un texte qui n’a pas beaucoup de chances d’aboutir. De plus j’estime que tout ce qui relève de gestion de ressources stratégiques doit rester une prérogative de l’Etat. Laisser l’Etat en compétence directe, c’est aussi une façon de protéger le territoire.
 
Sur l’ouverture des archives concernant Pouvanaa a Oopa et la révision des décrets de la loi Morin, pourquoi ces annonces interviennent-elles maintenant ?

Lorsque le chef de l’Etat faisait une réforme par jour, on lui reprochait d’aller trop vite. Le gouvernement n’a pas à se mettre en cocon parce que les élections présidentielles approchent. Je rappelle que la période de réserve commence le 23 mars. Il agira jusqu’au bout.
Je crois que jamais un gouvernement, jamais un président de la République, n’a autant fait pour l’Outremer. Prenez tous les discours qu’il a prononcés. Il a toujours dit qu’il fallait regarder son histoire en face. Une population qui ne le fait pas ne peut pas se construire, ni panser ses plaies. C’est pour cela qu’il rendu hommage à Aimé Césaire, et plus récemment en Guyane à Félix Eboué. Donc ce qu’il a fait pour d’autres territoires, c’est tout à fait normal qu’il le fasse pour la Polynésie. On ne peut que lui rendre hommage de dire qu’il faut regarder cette histoire de plus près, et en fonction des éléments que nous aurons, hé bien s’il faut un procès en révision, il y aura un procès en révision.
 

Vous n’aurez pas l’occasion de rencontrer le président polynésien qui est en déplacement. Vous le regrettez ?

J’avais annoncé ma visite il y a très longtemps. Mais j’ai été reçue par le président Antony Géros qui connaît parfaitement les dossiers donc… ce n’est pas une difficulté pour moi. Bien au contraire. Parce que ce qui est important c’est de régler les questions en attente comme le décaissement des 50 millions d’euros, le contrat de projet Etat-Pays, pour le reste je respecte l’attitude de M. Temaru.
 
Vous aviez publié sur le site du ministère un communiqué très critique à l'encontre du programme de François Hollande pour l’Outremer. Pourquoi l’avoir retiré quelques heures après ?

Je l’ai retiré parce que c’était une erreur. Je n’aurais pas dû commenter le programme du parti socialiste sur le site du ministère. L’erreur est humaine, le plus grave aurait été de ne pas agir.  Moi j’ai immédiatement demandé qu’on le retire (...).
Le programme du président Nicolas Sarkozy pour l’Outremer, on le connaît. C’est un respect du choix des populations, un attachement des territoires au sein de la République –pas question de revenir sur ce principe –et puis un accompagnement fort, en mettant les acteurs locaux en responsabilité, mais sans désengagement de l’Etat. Ce n’est pas neutre, parce que d’un côté on a un programme qui est lucide, parce que la situation de la France nous oblige à l’être, et de l’autre (Parti socialiste ndlr) on nous vend des promesses, du rêve, parce qu’on sait pertinemment que ce n’est pas deux ans après qu’ils devront revenir dessus, mais deux mois après.
 

 
 
 
 
 
 
 
 

Rédigé par F K le Dimanche 5 Février 2012 à 19:13 | Lu 1735 fois