Lucie Lucas : "Mon cœur est Tahoera'a !"


Lucie Lucas fait son come-back au sein du Tahoera'a : "J'ai été éduquée sur une base réelle de foi, et ma foi me dit : pardonnes. Donc j'ai pardonné au président du parti".
MAHINA, le 28/07/2015 - Le ménage au sein des fédérations du Tahoera'a Huira'atira continue. Du côté de Mahina, il y a également du changement dans l'air avec le retour de Lucie Lucas. La tête de liste de "Mahina ia ho'e" aux dernières municipales avait préféré courir seule pour ces élections. Mais aujourd'hui, un nouveau livre est prêt à être réécrit.

Elle était au second tour contre Patrice Jamet lors des dernières municipales de mars 2014. Lucie Lucas compte, aujourd'hui six élus de sa liste "Mahina Ia Ho'e", au sein du conseil municipal de Mahina.

Avec le soutien de l'ancien maire, elle a réussi à obtenir un nombre de voix important, pour une première élection, en tant que tête de liste. Une revanche sur le parcours semé d'embûches enduré cette mère de famille avec le parti orange. "J'avais juste demandé à ce qu'il y ait un partage des responsabilités, vu que Nicole Sanquer (tête de liste Tahoera'a NDLR) était à l'assemblée", explique Lucie Lucas.

Aujourd'hui, Lucie Lucas a tourné la page "mon cœur est Tahoera'a et restera toujours Tahoera'a. Je me fais guider par le Saint-Esprit, par ma foi. J'ai été éduquée sur une base réelle de foi, donc ma foi me dit : pardonnes. Pardonnes pour l'intérêt général de Mahina, donc c'est ce que j'ai fait, j'ai pardonné au président du parti." Le bon score qu'elle a obtenu durant les élections pourraient être également, une des motivations qui a poussé Gaston Flosse à revoir sa copie à son sujet. Lucie Lucas donne une réponse plutôt évasive sur cette remarque, avec un "peut-être".

Lucie Lucas est une nouvelle femme aujourd'hui guidée par sa foi, "j'ai été forgée par le "metua" et je reste sur cette base. Il ne faut pas oublier une chose, la Polynésie Française est animée par la voie spirituelle, quelles que soient nos croyances. À partir de là, mettons notre foi en avant et prenons les bonnes décisions." Elle voit l'avenir plus sereinement. "L'objectif est que le Tahoera'a Huira'atira soit reconstruit", clame-t-elle. Les tensions se sont finamement apaisées avec le président du parti orange, "on se rencontre, on en parle. J'attendais la décision concernant Patrice Jamet pour réunir mes présidents pour leur donner les nouvelles concernant le parti et la commune. Après, on décidera ensemble".

Pour les prochaines municipales, elle devrait être à la tête de la fédération du Tahoeara'a à Mahina, même si son souhait est de mettre en avant les jeunes. Si d'autres personnes veulent revendiquer cette place, Lucie Lucas n'y voit pas d'inconvénient, on pense bien sûr à Sandra Lévy-Agami : "si Sandra peut rassembler, pourquoi pas".

De son côté, Nicole Sanquer, ancienne présidente de la fédération provisoire du Tahoera'a Huira'atira de Mahina, estime que ce rapprochement entre Gaston Flosse et Lucie Lucas est logique dans la suite des événements : "au mois de novembre 2014, j'avais été élue présidente de la fédération provisoire de Mahina et investie par Gaston Flosse. Ensuite, j'ai été exclue pour des raisons que je ne comprends pas, puisque je fais actuellement partie du gouvernement d'Edouard Fritch, je me suis engagée pour mon Pays, tout en respectant le programme du parti."

La ministre de l'éducation estime ne pas avoir failli à sa mission au sein de son parti politique. Elle garde tout de même la tête froide, "je continue à mener ma fédération du Tahoera'a Huira'atira à Mahina. J'ai réuni mes présidents de section et je n'ai plus aucun contact avec monsieur Flosse. Maintenant j'entends que d'autres personnes font du terrain pour remonter cette fédération. Pour ma part, j'ai déposé 50 sections au bureau du parti et suite à mon exclusion, j'ai convoqué mes présidents de section. À part deux ou trois, les autres sont solidaires et restent à mes côtés. J'attends maintenant la suite des évènements."

FLOSSE VS FRITCH : "C'EST TRISTE POUR LE PARTI"

Il y a cependant, un point qui rassemble les deux femmes, celui de la discorde entre Gaston Flosse et Edouard Fritch. "Je suis triste, je les aime tous les deux, aussi bien le président qui est un "metua", qu'Edouard. Je suis vraiment triste pour le parti mais j'ai essayé de faire en sorte de rester positive dans ma façon de voir les choses", explique Lucie Lucas, "

La benjamine, elle, voit plus loin, "je pense qu'il y a un désaccord entre deux hommes et un refus de lâcher le pouvoir de la part du président du parti. Ce qui créé un peu, une mauvaise information vis-à-vis de nos électeurs. Je trouve cette situation très injuste et très triste." Et de poursuivre, "Je pense que c'est une stratégie de la part du président du Tahoera'a Huiraatira de ne pas faire démissionner Edouard Fritch. Edouard est quand même le président délégué du parti donc je ne pense pas qu'on puisse l'exclure comme cela."

Les prochaines municipales se tiendront en 2020, Lucie Lucas est prête à travailler avec Nicole Sanquer. Celle-ci tirera le bilan de leurs actions menées durant leur mandat.

Avant d'officialiser son positionnement, Lucie Lucas devra d'abord convaincre les présidents de section, "il suffit simplement de discuter à tête reposée, calmement, et bien expliquer les événements qui se passent au niveau de la base."

Il ne faudra pas traîner puisque la fédération de Mahina devra être officialisée avant le grand congrès du parti orange prévu en septembre prochain.
Nicole Sanquer ex-présidente de la fédération du Tahoera'a à Mahina préfère relativiser et attend la suite des évènements.

Rédigé par Corinne Tehetia le Mardi 28 Juillet 2015 à 16:25 | Lu 3281 fois