Louise Peltzer : Quels sont les grands axes stratégiques de l’université à l’horizon 2015?

Louise Peltzer, Présidente de l'Université de Polynésie française, donnait cet après -midi une conférence de presse sur l'avenir de l'UPF. A travers un document intitulé "Axes stratégiques de l'université à l'horizon 2015", Louise Peltzer exprime son amertume quant aux résultats décevants et exprime son souhait de voir rapidement s'installer au sein de l'organisme des réformes capables de renforcer son offre de formation et ses méthodes d'apprentissage. A travers ce document, qui met au passage quelques éléments au clair, Louise Peltzer apporte les grandes lignes envisage par l'Université pour améliorer ses performances et développer son activité dans les 5 prochaines années.


L’avenir de l’université de la Polynésie française passe par une rénovation de sa carte de formations, en accord avec les orientations nationales et les besoins exprimés localement.

A travers, le présent document, il s’agit de réaliser un point d’étape relatif à l’élaboration du prochain contrat pluriannuel de l’UPF portant sur la période 2012/2015. Le projet d’établissement (fixant les axes stratégiques de l’université ainsi qu’une carte de formations rénovée) sera présenté pour validation au conseil d’administration du 12 octobre 2010.
Quelques chiffres éclairants. Sur 1189 inscrits en 1ère année de licence en 2006, 192 ont eu leur licence en 2009, soit 16 %. Sur 1257 inscrits en 1ère année en 2007, 231 ont eu leur licence, soit 18 %.
Or, le taux national s’établit à 30 % environ, soit 12 points de plus. L’université doit prendre la mesure de ses résultats en réformant d’une part son offre de formations, d’autre part ses méthodes d’apprentissage.

Contrairement à ce qui a été affirmé dans les média, le conseil d’administration n’a débattu ni du contrat quadriennal, ni des masters lors de la séance du 16 septembre. Les administrateurs auront à se prononcer le 12 octobre prochain sur les choix stratégiques de notre université et la rénovation de sa carte de formations. Lors de la séance du 16 septembre, la représentante du Ministre de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche de la Polynésie française a seulement fait part des attentes légitimes du gouvernement concernant le prochain contrat quadriennal.

Contrairement à ce qui a été dit, aucune décision unilatérale n’a été prise : le projet de contrat quadriennal a fait l’objet de très nombreuses discussions, depuis plusieurs mois, en interne avec
les membres de la communauté universitaire, comme en externe. De plus, les instances démocratiquement élues seront consultées : la commission des études et de la vie étudiante, le
conseil scientifique et le conseil d’administration. Cette dernière instance, qui aura à se prononcer
sur le contrat quadriennal, est composée pour partie de personnalités extérieures : notamment
trois représentants de la Polynésie française et deux représentants du monde socio-économique.

Enfin, contrairement à ce qui a été dit, les propositions soumises au conseil d’administration sont
conformes aux attentes légitimes des autorités locales, qui doivent être associées à la
démarche en vertu de l’article 37 du statut d’autonomie. D’ailleurs, le ministre de l’éducation a
officiellement confirmé, par une lettre du 16 septembre adressée à la présidente de l’université,
que les mêmes objectifs sont partagés.

L’université doit se déterminer son avenir, mais surtout pour l’avenir des jeunes qui y sont formés.
Depuis plusieurs mois, l’ensemble de la communauté universitaire a été informée des défis qui
attendent l’UPF. L’université de la Polynésie française a fait le choix de l’expertise, de la
concertation et du dialogue.

La mise en place d’une nouvelle stratégie pour l’université tant en formation qu’en recherche exigeait une analyse approfondie. Aussi, il a été demandé l’expertise de deux personnalités nationales hautement qualifiées, dont l’indépendance et l’expérience sont incontestables, afin d’accompagner l’UPF dans notre réflexion. L’UPF ne peut pas vivre coupée du monde : l’expertise de ces deux personnalités permet de prendre du recul et de la hauteur de vue. M. Christian Forestier, administrateur général du CNAM et président du conseil d’administration du CEREQ, et M. Michel Laurent, président directeur général de l’Institut de recherche pour le développement, ont ainsi rencontré les représentants de la communauté universitaire ainsi que les partenaires institutionnels et privés de l’université début septembre 2010. Ces deux experts ont présenté un ensemble de recommandations afin d’aider l’université à mener une réflexion prospective à moyen terme. Selon eux, « les ressources disciplinaires doivent se mettre au service du projet pédagogique de l’établissement et non l’inverse »…

Quelles sont leurs préconisations ?

1. La lutte contre l’échec en licence qui doit s’accompagner du décloisonnement de l’organisation disciplinaire par l’acquisition de compétences transversales et pratiques : l’université ne peut plus se contenter de financer l’échec représentant un coût économique, humain et social très lourd.
2. L’insertion professionnelle des étudiants avec notamment la création de diplômes d’université et d’une filière d’IUT (Institut universitaire technologique).
3. La définition d’une identité propre : l’université de la Polynésie française doit être « typée», c’est à-dire tout en assumant ses spécificités vecteurs d’handicap (environnement institutionnel, taille critique, éloignement des centres de décision, public particulier, sous-dotation généralisée), son offre de formations doit répondre aux besoins locaux dans des champs d’activités clairement identifiés (la mer, la culture océanienne, entreprenariat…).
4. La mise en place de masters, en nombre très limité, nécessairement adossés à la recherche, en partenariat avec des universités métropolitaines et/ou étrangères.

L’initiative consistant à faire appel à ces experts a été saluée par le Haut-Commissaire de la République lors de l’inauguration du polynésien de recherche et de valorisation de la biodiversité insulaire (CPRBI) d’Arue le 02 septembre dernier. Le Représentant de l’Etat a ajouté que l’université devait avoir le courage de se réformer sans sous-estimer les difficultés de la démarche.
Ce travail difficile, qui consiste à prendre du recul, à s’appuyer sur des données objectives et à s’auto-évaluer, est impératif.

Il est utile de préciser le dispositif retenu par le ministère national de l’enseignement supérieur et de la recherche. Désormais, dans le cadre de la loi Pécresse sur les Libertés et les responsabilités des universités de 2007, l’université est amenée à définir les lignes de force de sa politique d’établissement en termes de formation, de recherche comme d’insertion.

Comment se décline la procédure nationale ?

1. Après des débats internes et des discussions avec ses partenaires (notamment le Gouvernement de la Polynésie française), un projet d’établissement contenant le bilan du contrat quadriennal actuel et une proposition de carte de formations nouvelle devra être approuvé par le conseil d’administration. Cet organe décisionnel se réunira le 12 octobre prochain ; il prendra en considération les avis de la commission des études et de la vie étudiante ainsi que du conseil scientifique.
2. Ensuite, l’agence pour l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur
(AERES), qui est une instance indépendante, va examiner nos résultats filière par filière,
pointer nos faiblesses et proposer des axes d’amélioration selon deux modes : sur la base du
projet que l’université lui aura adressé et lors d’une mission sur place, à Tahiti.
3. Au terme de ce processus, qui durera presque neuf mois, les évaluateurs remettront un rapport objectif qui ne souffrira d’aucune complaisance. A ce titre, il est préférable que l’université ait fait des choix par elle-même plutôt que des mesures s’imposent à elle sur la base des critiques émises par l’Agence d’évaluation.
4. Enfin, dernière étape de cette longue procédure : l’université engagera un « dialogue contractuel » avec sa ministre de tutelle, Mme Valérie Pécresse. Ce dialogue se conclura par la signature en 2012 du contrat quadriennal 2012/2015. Ce contrat, désormais entré dans le champ législatif avec la loi LRU, apporte « une valeur ajoutée complémentaire par rapport au modèle d’allocation des moyens alloués aux universités ». La part des crédits délégués à l’université de la Polynésie française dans le contrat actuel représente près de 30% de sa dotation globale octroyée par l’Etat. Il faut savoir que le modèle retenu par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche pour répartir les moyens nationalement se fera désormais au prorata du poids des établissements en matière d’activités et de performance. En clair, les crédits seront alloués aux universités « en fonction de leur valeur ajoutée en matière de réussite en licence et du nombre de diplômés de master ». En l’état actuel et compte tenu de nos résultats, les crédits affectés à l’UPF devraient enregistrer une baisse alors même que le nombre de ses étudiants est en augmentation.

Il est important également pour l’université de se conformer aux grandes orientations nationales.

Quelles sont les recommandations du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche ?

Ces recommandations ont été adressées à la communauté universitaire en mai dernier.
. « Prévoir une cohérence et une lisibilité de l’offre de formations ».
. « Proposer une spécialisation progressive ».
. Faire de l’insertion professionnelle une priorité stratégique, « toutes les filières ayant vocation à conduire à l’emploi ».
. « Développer les compétences transversales » des étudiants et pas seulement les savoirs disciplinaires. Pour les langues vivantes notamment, cela signifie permettre à tous les étudiants d’acquérir des compétences linguistiques indispensables aujourd’hui sur le marché du travail.
. « Eviter des effectifs trop faibles ». A cet égard, je tiens à vous préciser que le coût d’un de nos masters actuels s’élève à 10 millions annuels environ, sachant que ce type de formation accueille cette année parfois 5 étudiants seulement. Ce n’est pas acceptable et nous ne pouvons plus fonctionner de cette manière.

Notre jeune université ne peut pas proposer toutes les formations souhaitées car elle n’en a ni les moyens humains (les équipes pédagogiques) ni les moyens financiers. Or, il est rappelé que sa carte de formations est inchangée depuis plus huit années.

L’université de la Polynésie française est à la croisée des chemins. Elle peut décider de rester dans le confort de ses imperfections ou, au contraire, elle peut décider de rénover sa carte de formations pour à la fois répondre aux besoins du pays et améliorer ses résultats universitaires. La démarche de l’université vise à accompagner vers la réussite les étudiants les plus nombreux - ceux du niveau licence (qui représentant près de 95% des effectifs)-, qui sont souvent issus des catégories socioprofessionnelles les plus modestes.

Quelles sont les priorités que nous souhaitons nous fixer et les mesures importantes à prendre pour réformer cette université ?

1- LUTTER CONTRE L’ECHEC EN LICENCE

Le constat :
18% de réussite seulement en licence. Un taux extrêmement faible alors que l’université a dépensé en 2010 près de 88 millions de Fcfp pour l’aide à la réussite en licence.
Autre constat. L’UPF est confrontée à une spécificité structurelle pénalisante : un taux très élevé d’étudiants titulaires de baccalauréats professionnels à l’entrée de l’université (21% à l’UPF contre
5% au niveau national). Or, aucun de ces étudiants n’obtient sa licence. Avec la Polynésie française, l’université doit se mobiliser pour permettre à ces jeunes d’acquérir des compétences.

Car l’université de la Polynésie française va être jugée par les experts de l’AERES comme par le
ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche sur sa capacité à apporter des réponses
adéquates à ce public en situation d’échec. L’université a une responsabilité en la matière ; elle
doit l’assumer.
Quelles sont ces réponses adaptées ?
Les mesures envisagées
- Un vaste plan d’actions comprenant non seulement des mesures de soutien et d’orientation
(test d’évaluation à l’entrée de l’université, 1er semestre en partie commun à chaque département…) mais aussi une refonte en profondeur des formations proposées (graduation des difficultés, décloisonnement de certains enseignements…).
- Une spécialisation progressive des formations prévoyant des passerelles entre différentes licences et favorisant des réorientations.
- Pour les étudiants dont les difficultés auront été décelées dès l’entrée à l’université, une année de remise à niveau leur sera proposée pour leur permettre de prendre leur marque -en les préparant efficacement au cursus universitaire- et d’acquérir les savoirs fondamentaux.
- Pour les étudiants en situation d’échec en 1ère année, l’université proposera des diplômes d’université permettant aux étudiants qui peinent à poursuive des études universitaires à obtenir une certification, preuve de l’acquisition de compétences pratiques.
- La création d’une licence adaptée en collaboration avec le CNAM (Conservatoire national
des arts et métiers) avec l’appui du ministère de l’éducation, qui accueillerait les étudiants issus
des filières professionnelles.

L’ambition de l’université à l’horizon 2015 : 25% de réussite.


2- L’EMPLOYABILITE ET L’INSERTION DES DIPLOMES

Le constat des employeurs : nos étudiants ne sont pas suffisamment préparés à affronter le
marché du travail.
Les remèdes :
- L’université proposera la création d’une filière IUT dans des secteurs d’activités porteurs
comme la Biologie marine, avec le soutien de la Polynésie française
- L’université offrira des licences professionnelles qui répondent aux besoins locaux dans les
domaines des énergies renouvelables (formation nouvelle), de l’informatique et du multimédia, du
tourisme et de l’hôtellerie…
- La possibilité d’obtenir deux diplômes (Langues Etrangères Appliquées/Droit ou LEA/Economiegestion),
ce qui sera valorisant pour un diplômé vis-à-vis des employeurs.
- Au cours de la licence, permettre aux étudiants d’acquérir des compétences transversales :
généralisation du C2i -certificat Informatique et Internet (maîtrise des outils multimedia)-, création
de CLES -certificats de langues en reo ma’ohi, en anglais et en espagnol-, méthodologie
universitaire…
- La préparation à l’insertion en promouvant les stages en cours de cursus. A cet effet, un
bureau de l’insertion et un site web dédié aux offres de stage ont été créés. L’université va
amplifier cette dynamique pour aider nos étudiants à s’insérer.

3- UNE LARGE REFONTE DE LA CARTE DE FORMATIONS

- En Sciences, refonte totale des enseignements avec la création de deux nouvelles licences :
une orientée vers les géosciences et l’environnement, une seconde orientée vers la chimie et la
biologie (biodiversité).
- En Droit/Economie-gestion, restructuration de la maquette d’économie-gestion pour la rendre
plus attractive et adaptée aux besoins et possibilité pour les juristes et les économistes d’obtenir
parallèlement à leur formation une licence de Langues étrangères appliquées.
- Restructuration de la licence de Lettres actuelle en licence de Lettres et Arts.
- Création d’une licence Environnements insulaires océaniens, formation transversale
associant plusieurs disciplines telles qua la biologie, la gestion, la géographie…
- Sont par ailleurs maintenues avec de moindres modifications, les licences de LEA, de mathsinfos
avec deux parcours, d’histoire-géographie avec deux parcours également, de reo ma’ohi,
d’études médicales…
S’agissant des langues vivantes, l’université a décidé de confirmer l’importance de
l’apprentissage de ces langues dans sa carte de formations rénovée, et en tout premier le rôle
fondamental de l’anglais alors que l’UPF se situe dans un environnement anglophone marqué. Ce
rôle central se concrétisera par la création d’un Centre d’apprentissage intensif des langues. Cette
structure rassemblera, en plus de laboratoires de langues performants, les équipes universitaires
dédiées à l’enseignement et la recherche linguistique (français, reo maohi, anglais, espagnol) et
permettra d’obtenir un Certificat de langues (une telle certification étant désormais obligatoire pour
devenir professeur des écoles). Par ailleurs, l’université prévoit d’augmenter l’enseignement des
langues vivantes dans toutes les filières et donc à destination de tous les étudiants. Cette mesure
marque l’ambition de l’université pour les langues, en particulier pour l’apprentissage et la maîtrise
de la langue anglaise.
Beaucoup de choses ont été dites sur la suppression de la licence d’anglais. Plusieurs
remarques s’imposent :
- Cette licence est uniquement orientée à ce jour vers les métiers de l’enseignement. Or,
comme il a déjà été rappelé, le ministre de l’éducation a informé l’université qu’il n’y aurait
plus de création de postes de professeur d’anglais, le marché étant saturé. En outre, il
convient de savoir que les taux de réussite pour cette licence sont très faibles : sur 75 primoentrants
en 2005/2006, seuls 8 étudiants ont obtenu leur diplôme en trois années, et 3
étudiants en quatre années, soit un total de 11. Parmi ces diplômés, seuls deux ont présenté
le CAPES d’anglais.
- Fort de ce constat, l’université souhaite utiliser ce potentiel d’enseignement en
réorientant cette langue vers l’acquisition de compétences linguistiques dans toutes les
filières. Ainsi, l’université propose d’augmenter la place de l’anglais dans sa carte de
formations, sans supprimer pour autant les enseignements liés à la civilisation anglaise qui y
trouveront leur place.
Cette réorientation ne pénalisera :
. ni les enseignants de cette filière qui interviendront de manière massive dans l’ensemble des
formations ;
. ni les étudiants actuels qui pourront terminer leur cursus. En effet, l’université sollicitera en 2012
une habilitation auprès du ministère pour deux années de manière à ce que la suppression de la
licence d’anglais soit progressive, et donc effective seulement à la rentrée 2014.

4- LA FORMATION DES ENSEIGNANTS

Lors du conseil d’administration du 16 septembre dernier, la représentante du ministre de
l’éducation a fait observer que notre carte actuelle de formations était très orientée vers les métiers
de l’enseignement. En sa qualité d’employeur de professeurs de lycées et de collèges, le ministre
a rappelé que le marché de l’emploi était de plus en plus étroit, notamment dans certaines
disciplines comme l’anglais. Elle a insisté sur le fait que chaque année le ministère a de moins en
moins de postes d’enseignants du second degré à proposer. En revanche, il existe un besoin
significatif au niveau des professeurs des écoles avec une soixantaine de postes offerts. Depuis
l’arrêt du recrutement des instituteurs par l’Ecole normale et l’intégration de l’IUFM à l’université,
celle-ci est responsable de la formation des professeurs des écoles.
Aussi a-t-il été demandé à l’UPF de s’orienter vers la création d’une licence pluridisciplinaire
pour former les enseignants du 1er degré. Cette formation a pour objet d’apporter des
connaissances solides dans les matières fondamentales telles que le français, les langues
polynésiennes, les mathématiques, les langues vivantes, l’histoire-géographie…
S’agissant de l’offre des masters, conformément aux préconisations formulées par les experts,
l’université souhaite ouvrir des masters adossés à la recherche en collaboration avec des
universités françaises ou étrangères, masters qui s’appuieront sur ses équipes de recherche
(Gouvernance et développement insulaire, Sociétés traditionnelles du Pacifique, Géométrie
algébrique et applications à la théorie de l’information et Unité mixte de recherche Milieux
insulaires océaniens).
C’es ainsi que seront sollicités les masters suivants :
- Langues, Cultures et Sociétés en Océanie (restructuration du master existant)
- Droit et Management (renouvellement du master Droit des activités économiques et adjonction
ou création d’un parcours Management)
- Sciences, en collaboration avec l’université de Paris-6
S’agissant des masters Métiers de l’enseignement
Pour faire suite à la réforme des concours de recrutement des professeurs du second degré
(CAPES, CAPET, PLP), l’université a ouvert, en 2010, six nouveaux masters en M-2. Ces
ouvertures devaient permettre aux étudiants inscrits en 2009-2010 à l’IUFM de la Polynésie
française de passer tout d’abord les épreuves écrites des concours programmées en novembre
2010. Ces formations accueillent à la date du 27 septembre 2010 des effectifs allant de 5 à 16
étudiants assidus en M-2. Il est à noter qu’afin d’assurer une continuité au bénéfice des étudiants,
l’UPF a également souhaité offrir ces masters au niveau M-1 ; les effectifs varient de 10 à 31
étudiants suivant la spécialité. Il faut savoir que l’université n’a été habilitée par le ministère de
l’Enseignement supérieur et de la Recherche à préparer ces diplômes que pour deux années
universitaires, le terme intervenant le 30 juin 2012. A titre d’information, la charge annuelle pour
ces 6 masters, M-1 et M-2, est de l’ordre d’une cinquantaine de millions CFP. A l’avenir, avec une
carte de formations rénovée, et un effort très important déployé au niveau des étudiants de
Licence, l’université ne pourra plus prendre en charge les coûts induits par ces masters Métiers de
l’enseignement.
Ce choix est d’autant plus nécessaire que les équipes pédagogiques de l’UPF sont de taille
réduite. Celles-ci devront se mobiliser prioritairement au niveau Licence pour la réussite du plus
grand nombre. Pour autant, l’université soutient les efforts des candidats aux concours de
recrutement du CAPES, même si le nombre de postes à pourvoir en Polynésie est de plus en plus
réduit. L’université va en effet, suivant l’avis des experts ouvrir des masters dédiés à la recherche
et adossés à nos laboratoires. Les étudiants qui s’inscriront dans ces masters auront la possibilité
d’obtenir un master 1 et de s’inscrire au concours du CAPES. En liaison avec le Pays et en
fonction des besoins exprimés, l’université se propose d’offrir au bénéfice de ces étudiants admis
en master 2, une préparation aux concours. Celle-ci pourrait se faire en relation avec des
universités préparant aux spécialités des CAPES envisagées par ces étudiants ; des conventions
seront signées avec ces établissements pour l’accès à leurs cours en ligne ou en visio-conférence.
Des cours de soutien seront assurés localement pour aider les étudiants dans leur préparation,
notamment des épreuves orales. Selon les financements disponibles, et les postes à pourvoir en
Polynésie française, l’université envisage d’ouvrir, en relation avec le gouvernement de la
Polynésie française, des formations de l’ordre de 300 heures pour apporter une aide précieuse à la
réussite des ces candidats.
Dernière précision : si le volet « Recherche » du prochain contrat quadriennal n’est pas évoqué (il
le sera bien entendu devant les instances consultées), c’est qu’un important effort de
restructuration a été mené à son terme (Grand Observatoire du Pacifique Sud, CPRBI, future Unité
mixte de recherche) et que les experts comme les autorités s’accordent à dire que l’université tient
le bon cap.

Pour conclure, il est important de rappeler que l’université a sollicité auprès de l’Inspection
générale de l’éducation nationale et de la recherche un audit pour l’aider à passer aux
Responsabilités et compétences élargies (qui lui permettra notamment de gérer sa masse
salariale). L’inspection générale a rendu un rapport très positif en juillet 2010, évoquant
notamment des « cadres compétents, bien formés et responsables » ainsi qu’une « administration
en ordre de marche ».

Punaauia, le 28 septembre 2010

Rédigé par communiqué de l'UPF le Mardi 28 Septembre 2010 à 14:54 | Lu 951 fois