Logement social : des emprunts à la CDC pour diviser "par trois" les loyers


L’Institut de la statistique en Polynésie française a évaluée, sur la base d’un accroissement moyen de 23% de la population, qu'il sera nécessaire de mettre 38 000 logements en chantier d’ici 2027.
PAPEETE, 17 juillet 2015 - Le séminaire de l’habitat et du foncier en Outre-mer et en Océanie sera l'opportunité, les 9,10 et 11 novembre prochains, pour le Pays présenter sa politique pluriannuelle de logement avec l'ambition de convaincre la Caisse des dépôts et consignations (CDC) de participer à son financement. Concrètement l'accès à ce type d'emprunts permettrait d'offrir des loyers "divisés par trois" aux bénéficiaires, selon le Tearii Alpha.

Le Pays présentera son objectif pluriannuel en matière de logement social lors du séminaire de l’habitat et du foncier en Outre-mer et en Océanie, les 9,10 et 11 novembre prochains, avec le soutien de l'Union social pour l'habitat outre-mer (USH-OM) et l'ambition de convaincre la Caisse des dépôts et consignations (CDC) de participer au financement des programmes de logement.

"Ce sera une assemblée générale, en Polynésie, de tous les opérateurs de construction de logements sociaux outre-mer : les Martiniquais, les Réunionnais, les Guyanais, les Guadeloupéens et Calédoniens", a précisé vendredi le ministre en charge du Logement. "L'objectif est que nous présentions notre plan pluriannuel de logement et notre savoir-faire OPH (Office polynésien de l'habitat, ndlr). Mais il s'agit surtout de constater, en présence de ces représentants, l'ingénierie financière dont bénéficient les autres outremers. Ce que nous souhaitons c'est accéder, comme la Calédonie l'a fait il y a cinq ou six ans, aux emprunts de la Caisse des dépôts et consignations pour le financement de la politique de logement social. L'avantage de la CDC, c'est que c'est le seul bailleur de fonds qui prête à des taux de moins de 1% pour le logement social sur 40 ans. Si on accède à ce type d'emprunts, nous changerons radicalement de dimension".

Qu'est qui fait que nous n'y avons pas accès jusqu'à aujourd'hui ?

Tearii Alpha : Je pense que l'OPH est resté, depuis l'OTHS, dans une organisation proche de l'AFD (Agence française de développement, ndlr) avec un système d'aides directes. Mais aujourd'hui, si on veut construire durablement avec des bâtiments qui soient de bonne qualité et qui puissent accueillir de la mixité sociale, il nous faut accéder à ce type de dispositifs.

Cela permettrait de rembourser sur une plus longue période avec un taux d'intérêts moindre. Quel impact cela aurait-il sur les loyers ?

Tearii Alpha : Ils seraient divisés par trois : le loyer d'équilibre qui résulte aujourd'hui des systèmes d'emprunts proposés par l'AFD et autres permet de sortir un F4 à, disons, 80 000 Fcfp (par mois) ; demain avec les emprunts CDC on pourrait le faire tomber à 30 000 Fcfp. C'est énorme.

Qu'est qui bloque, alors que ce recours à la CDC est évoqué depuis au moins 2012, par tous les gouvernements qui se sont succédés ?

Tearii Alpha : Il faut d'abord que nous soyons capables de montrer que nous avons une vision pluriannuelle. C'est ce nous demandent l'AFD et l'USH-OM : mettre sur la table notre programmation. Et à partir de là, on étudiera toutes les solutions de financement. Aujourd'hui on a le Contrat de projets. Il nous faut déjà consommer ces crédits ; mais il nous faut aussi démontrer qu'outre cette aide, il nous restera encore des centaines et des centaines de centaines de logements à construire. (…) La dernière étude conduite par l'Institut de la statistique en 2012, à ce sujet, démontrait que le besoin est de 30000 logements nouveaux d'ici 20 ans. On est très loin du compte, au rythme où on va aujourd'hui.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 17 Juillet 2015 à 11:05 | Lu 1264 fois