Logement: Bayrou veut une politique "repensée et de grande ampleur"


Crédit Eric CABANIS / AFP
Paris, France | AFP | mardi 14/01/2025 - François Bayrou a estimé mardi que la France avait "besoin d'une politique de logement repensée et de grande ampleur", prônant des simplifications pour la construction et un soutien à l'investissement.

"Si l'on ne peut pas se loger, on ne peut pas se faire reconnaître", a déclaré le chef du gouvernement lors de sa déclaration de politique générale. 

François Bayrou a salué "les efforts menés par les précédents gouvernements pour lever les contraintes en matière de construction de logements" et jugé possible d'"aller plus loin encore en réduisant les délais, en allégeant les demandes d'autorisation, en favorisant la densification, et en facilitant les changements d'usage". 

"Cela suppose de relancer l'investissement locatif et l'accession à la propriété, et de soutenir les élus bâtisseurs par un système d'encouragement à l'investissement, y compris à l'investissement privé", a-t-il ajouté. 

Il n'a cependant précisé aucune mesure. 

"Le Premier ministre s'en est tenu à des propos très vagues sur la politique du logement", a déploré dans un communiqué Emmanuelle Cosse, présidente de l'Union sociale pour l'habitat (USH), qui représente les bailleurs sociaux. 

Elle ajoute espérer "que ces généralités ne sont pas le signe d'une méconnaissance de l'ampleur de la crise du logement dont nos concitoyens modestes sont les premières victimes". 

Pour Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), la "feuille de route" présentée par François Bayrou "correspond point par point à l'ensemble des propositions portées par la FPI depuis 2022". Après deux ans de grave crise de l'immobilier neuf, "il est urgent d'agir !", selon lui. 

La France connaît actuellement une crise du logement profonde, qui touche tous les pans du secteur: le parc de logements sociaux est saturé, l'offre locative s'est réduite, les taux d'intérêt élevés ont freiné, voire bloqué, les projets d'achat immobilier des ménages et la construction neuve souffre, en plus, de la hausse des coûts de construction. 

Cette pénurie de logements fait grimper les prix, en particulier dans les zones tendues, alors que se loger constitue déjà le premier poste de dépenses des ménages français. 

Le Premier ministre a mentionné les difficultés des étudiants précaires à se loger, et va lancer "la construction de 15.000 logements par an pendant trois ans, en mobilisant le foncier disponible de l'Etat". Il a estimé que la "carte universitaire et le réseau des universités" étaient une "grande question sociale" en plus d'un sujet "académique".

"Rien sur le logement social, rien sur le gel et l'encadrement des loyers, rien sur le permis de louer, rien sur la rénovation énergétique", mais un "cap mis sur la poursuite de l'austérité et des politiques anti-pauvres", a critiqué la Confédération nationale pour le logement (CNL), dans un communiqué. 

le Mercredi 15 Janvier 2025 à 06:30 | Lu 102 fois