Berlin, Allemagne | AFP | vendredi 30/10/2015 - Le monde fournit des efforts sans précédent pour lutter contre le réchauffement de la planète, mais il faudra des politiques encore plus volontaristes dans les prochaines années pour espérer limiter la hausse du mercure à 2°C, a averti vendredi l'ONU.
"Un effort mondial sans précédent est en cours" et permet d'envisager de pouvoir rester sous les 2°C, estime un rapport publié à Berlin, passant en revue les objectifs de réduction des gaz à effet de serre annoncés par 146 pays au 1er octobre (86% des émissions mondiales).
Mais les Nations unies préviennent que "des réductions d'émissions de gaz à effet de serre beaucoup plus importantes" seront nécessaires dans les prochaines années pour rester sous cette limite, au delà de laquelle les scientifiques redoutent un emballement du système climatique.
Au cours des derniers mois, les 195 pays participant aux négociations sur le climat ont dû plancher sur leurs besoins énergétiques à l'horizon 2025 ou 2030 et formuler des objectifs pour y répondre, tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre.
Le verdict de l'ONU tombe un mois avant le coup d'envoi de la COP21, la conférence mondiale sur le climat à Paris (30 novembre-11 décembre) où le premier accord engageant l'ensemble des pays dans la lutte contre le réchauffement est espéré.
"Ce rapport montre que les contributions nationales permettent de changer la donne et nous éloignent du pire, c'est-à-dire d'un réchauffement à 4-5°C ou plus", a commenté Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français, futur président de la COP21.
Le ministre rappelle que, selon les experts, les engagements actuels "nous placent sur une trajectoire entre 2,7° et 3°C".
"Ce n'est en aucun cas suffisant", car encore synonyme de dérèglements climatiques majeurs, "mais cela est beaucoup plus bas que les 4 ou 5 degrés ou plus de réchauffement projetés par beaucoup avant les engagements", a déclaré Christina Figueres, la secrétaire genérale de la Convention climat de l'ONU.
"Le chemin qui est fait est loin d'être négligeable", a estimé le climatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec). "Les engagements, même s'ils sont insuffisants pour respecter à long terme une limitation du réchauffement à 2°C, sont très significatifs", a-t-il ajouté.
- 'Désastre à 3°C' -
"Si les engagements sont un pas dans la bonne direction, ils nous ramènent d'une catastrophe à 4°C à un désastre à 3°C", a déploré l'ONG Oxfam.
Jennifer Morgan du World ressources institute de Washington a souligné que le nombre de pays déterminés à mettre en place des modèles énergétiques moins émetteurs de CO2 était le signe que "le contexte a changé depuis Copenhague en 2009", lorsque la communauté internationale avait échoué à sceller un accord mondial pour lutter contre le réchauffement.
La température moyenne de la planète a gagné 0,8°C depuis l'ère pré-industrielle. Ce réchauffement, dont la vitesse est inédite, menace de nombreuses espèces et il est à l'origine d'évènements météorologiques extrêmes plus fréquents, de la fonte accélérée des glaciers et de la montée du niveau des océans.
Les émissions de gaz à effet de serre produites par les activités humaines, la plupart issues de la combustion des énergies fossiles, sont à l'origine d'une hausse accélérée des températures.
Le Giec a calculé qu'il ne fallait pas émettre plus de 1.000 gigatonnes de CO2 pour avoir de bonnes chances de respecter l'objectif des 2°C. Cela constitue le "budget carbone" de l'Humanité.
Avec les engagements actuels, 72 à 75% de ce "budget" auront été consommés en 2030 car, selon les projections de l'ONU, les émissions cumulées atteindraient environ 540 gigatonnes en 2025 et 748 gigatonnes en 2030.
Les principaux émetteurs sont la Chine (environ 25%), les Etats-Unis (15%), l'Union européenne (10%), l'Inde (6%) et la Russie (5%).
"Les pays vont devoir accélérer leurs efforts après la conférence de Paris", a averti Jennifer Morgan, plaidant en faveur d'un mécanisme de révision des engagements.
Un tel mécanisme fait partie des multiples options inscrites dans le projet de texte qui sera sur la table des négociateurs à Paris-Le Bourget.
"La pré-COP que j'accueillerai du 8 au 10 novembre à Paris et qui réunira près de 80 ministres pour discuter de l'ensemble des grands évènements de l'accord, devra permettre de progresser sur ces questions centrales de l'ambition à poursuivre", a souhaité Laurent Fabius.
"Un effort mondial sans précédent est en cours" et permet d'envisager de pouvoir rester sous les 2°C, estime un rapport publié à Berlin, passant en revue les objectifs de réduction des gaz à effet de serre annoncés par 146 pays au 1er octobre (86% des émissions mondiales).
Mais les Nations unies préviennent que "des réductions d'émissions de gaz à effet de serre beaucoup plus importantes" seront nécessaires dans les prochaines années pour rester sous cette limite, au delà de laquelle les scientifiques redoutent un emballement du système climatique.
Au cours des derniers mois, les 195 pays participant aux négociations sur le climat ont dû plancher sur leurs besoins énergétiques à l'horizon 2025 ou 2030 et formuler des objectifs pour y répondre, tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre.
Le verdict de l'ONU tombe un mois avant le coup d'envoi de la COP21, la conférence mondiale sur le climat à Paris (30 novembre-11 décembre) où le premier accord engageant l'ensemble des pays dans la lutte contre le réchauffement est espéré.
"Ce rapport montre que les contributions nationales permettent de changer la donne et nous éloignent du pire, c'est-à-dire d'un réchauffement à 4-5°C ou plus", a commenté Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français, futur président de la COP21.
Le ministre rappelle que, selon les experts, les engagements actuels "nous placent sur une trajectoire entre 2,7° et 3°C".
"Ce n'est en aucun cas suffisant", car encore synonyme de dérèglements climatiques majeurs, "mais cela est beaucoup plus bas que les 4 ou 5 degrés ou plus de réchauffement projetés par beaucoup avant les engagements", a déclaré Christina Figueres, la secrétaire genérale de la Convention climat de l'ONU.
"Le chemin qui est fait est loin d'être négligeable", a estimé le climatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec). "Les engagements, même s'ils sont insuffisants pour respecter à long terme une limitation du réchauffement à 2°C, sont très significatifs", a-t-il ajouté.
- 'Désastre à 3°C' -
"Si les engagements sont un pas dans la bonne direction, ils nous ramènent d'une catastrophe à 4°C à un désastre à 3°C", a déploré l'ONG Oxfam.
Jennifer Morgan du World ressources institute de Washington a souligné que le nombre de pays déterminés à mettre en place des modèles énergétiques moins émetteurs de CO2 était le signe que "le contexte a changé depuis Copenhague en 2009", lorsque la communauté internationale avait échoué à sceller un accord mondial pour lutter contre le réchauffement.
La température moyenne de la planète a gagné 0,8°C depuis l'ère pré-industrielle. Ce réchauffement, dont la vitesse est inédite, menace de nombreuses espèces et il est à l'origine d'évènements météorologiques extrêmes plus fréquents, de la fonte accélérée des glaciers et de la montée du niveau des océans.
Les émissions de gaz à effet de serre produites par les activités humaines, la plupart issues de la combustion des énergies fossiles, sont à l'origine d'une hausse accélérée des températures.
Le Giec a calculé qu'il ne fallait pas émettre plus de 1.000 gigatonnes de CO2 pour avoir de bonnes chances de respecter l'objectif des 2°C. Cela constitue le "budget carbone" de l'Humanité.
Avec les engagements actuels, 72 à 75% de ce "budget" auront été consommés en 2030 car, selon les projections de l'ONU, les émissions cumulées atteindraient environ 540 gigatonnes en 2025 et 748 gigatonnes en 2030.
Les principaux émetteurs sont la Chine (environ 25%), les Etats-Unis (15%), l'Union européenne (10%), l'Inde (6%) et la Russie (5%).
"Les pays vont devoir accélérer leurs efforts après la conférence de Paris", a averti Jennifer Morgan, plaidant en faveur d'un mécanisme de révision des engagements.
Un tel mécanisme fait partie des multiples options inscrites dans le projet de texte qui sera sur la table des négociateurs à Paris-Le Bourget.
"La pré-COP que j'accueillerai du 8 au 10 novembre à Paris et qui réunira près de 80 ministres pour discuter de l'ensemble des grands évènements de l'accord, devra permettre de progresser sur ces questions centrales de l'ambition à poursuivre", a souhaité Laurent Fabius.