Lifting à haut risque pour les pylônes de la TEP


Papeete, le 27/08/2015- - La société Transport d'énergie électrique en Polynésie a attaqué la dernière phase de rajeunissement de ses 44 pylônes véhiculant l'électricité sur l'île de Tahiti. En service depuis 30 ans, ils sont constamment agressés par les phénomènes météorologiques. Les nouvelles couches de peinture permettront de les rénover.

Perchés à 40 mètres du sol, les "pylôneurs", font preuve de sang-froid pour repeindre les poteaux de la société Transport d'énergie électrique en Polynésie (TEP). Depuis un mois, ils se rendent chaque matin sur un pylône haut perché entre la vallée de la Punaru'u et le plateau de Hitia'a. Seul moyen d'y accéder : l'hélicoptère. Et l'exercice est loin d'être simple. "Je vais déposer les peintres au pied des pylônes, qui sont généralement perchés sur des crêtes, je dois faire attention aux câbles électriques, c'est un peu périlleux, je vole dans un environnement hostile", commente Laurent Coron, pilote de la compagnie Tahiti Helicopters.

La réfection des pylônes, dont la mission est de transporter l'électricité, provenant des centrales hydroélectriques, aux habitations, a démarré en 2013. C'est toujours la même compagnie métropolitaine qui vient à Tahiti pour peindre. "Nous n'avons pas réussi à trouver de la main d'œuvre locale qualifiée pour ce type de travaux", indique un représentant de la TEP.

Pour repeindre les pylônes, 30 millions Fcfp ont été mobilisés.
Un pylône représente en moyenne un coût de 1,3 million Fcfp.
La remise en peinture globale, depuis 2013, aura coûté 75 milllions Fcfp à la TEP.
3 700 kg de peinture ont été nécessaires pour l'opération qui s'est étalée sur trois campagnes depuis août 2013.

En une journée, trois couches sont appliquées sur le pylône. "La première (rouge), anticorrosion ; la seconde (jaune) contre l'air salé marin et la troisième (grise) pour la finition", explique Teddy, un des peintres des pylônes. Pour exercer ce métier, il a suivi des formations concernant "la hauteur et l'électricité", mais pour lui, son travail haut perché ressemble à celui des autres. "En plus, à Tahiti, nous avons la chance de voir de beaux paysages", précise-t-il.

L'équipe de peintres a l'habitude de travailler sur toute sorte de perchoirs, partout dans le monde : des caténaires, des ponts, etc. Niveau sécurité, des règles sont à connaître, chacun des pylôneurs – comme ils s'appellent eux-mêmes – transporte avec lui son sac de survie, avec sa toile de tente, "au cas où" l'hélicoptère ne pourrait pas venir les chercher. Dans les vallées encaissées, la météo est très changeante. Parfois, il pleut ou le taux d'humidité est élevé, ce qui peut poser quelques difficultés aux travailleurs en hauteur. La dernière couche de peinture, sur les 44 pylônes, sera posée le 5 septembre prochain.

Teddy Levy, peintre

"C'est nous qui faisons notre propre sécurité, nous devons nous accrocher nous-même. Quand on arrive sur le pylône, il y a des petites plaques rouillées, on vient avec des brosses métalliques, on gratte la ferraille rouillée et après on le repeint en trois couches."

C'est la troisième fois que Laurent Coron transporte les peintres vers leur lieu de travail. "Les montagnes de Tahiti ne sont pas très hautes, mais les arêtes sont très acérées et les gorges très profondes. Cela correspond à des conditions de vol comme en haute montagne."


Rédigé par Noémie Debot-Ducloyer le Jeudi 27 Aout 2015 à 15:38 | Lu 1193 fois