
L’intervention du chef de la police municipale a marqué les esprits (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 25 mars 2025 – Teva i Uta ne prend pas le sujet à la légère. Suite à l’exclusion d’un élève impliqué dans un trafic de paka et d’ice, une journée de sensibilisation d’une classe de 3e du collège Tinomana Ebb s’est tenue à la mairie de Mataiea. Éducateurs, élus et chef de la police municipale ont informé et encouragé les adolescents à s’exprimer sur le sujet.
C’est un rassemblement peu habituel qui a eu lieu ce mardi, à la mairie de Mataiea, en réponse à l’exclusion d’un élève du collège Tinomana Ebb impliqué dans un trafic de paka et d’ice. La communauté éducative a choisi d’étendre l’heure de “vie de classe” à une journée de sensibilisation en dehors de l’établissement.
Vingt-cinq élèves de 3e ont été reçus par plusieurs élus dans la salle du conseil, “un lieu où on réfléchit et on décide”. Le chef de la police municipale les a plongés dans le vif du sujet, passant en revue les stupéfiants en circulation à Tahiti et dans la commune avec leurs conséquences sur la santé, ainsi que les risques judiciaires encourus en tant qu’auteur ou complice de ce type d’infraction.
C’est un rassemblement peu habituel qui a eu lieu ce mardi, à la mairie de Mataiea, en réponse à l’exclusion d’un élève du collège Tinomana Ebb impliqué dans un trafic de paka et d’ice. La communauté éducative a choisi d’étendre l’heure de “vie de classe” à une journée de sensibilisation en dehors de l’établissement.
Vingt-cinq élèves de 3e ont été reçus par plusieurs élus dans la salle du conseil, “un lieu où on réfléchit et on décide”. Le chef de la police municipale les a plongés dans le vif du sujet, passant en revue les stupéfiants en circulation à Tahiti et dans la commune avec leurs conséquences sur la santé, ainsi que les risques judiciaires encourus en tant qu’auteur ou complice de ce type d’infraction.
La police municipale en première ligne
“La situation empire, malheureusement, donc j’ai voulu les faire réagir. Le but, ce n’est pas de leur faire peur, mais de leur montrer le bon chemin et les bonnes pratiques. S’engager sur le chemin de la drogue et de l’argent facile, ça a des conséquences, d’autant qu’il n’y a plus d’impunité pour les mineurs. Dans notre société mā’ohi où la famille est très importante, nos actes engagent aussi les parents et les amis. Parler, ce n’est pas dénoncer, c’est aider, mais il faut le faire proprement, pas sur Facebook. À l’adolescence, on veut faire comme les autres, mais consommer de la drogue, c’est un mauvais rite de passage”, prévient le représentant de la brigade, déterminé à provoquer une prise de conscience chez les futurs lycéens. Au-delà de gâcher sa vie, on risque aussi de la perdre : ces derniers mois, la commune a enregistré huit décès sur la route, “tous positifs”.
Le maire de Teva i Uta s’est également adressé à ces jeunes de 14 ans, dans la continuité de la réunion publique du 27 février pour la prévention et la lutte contre les stupéfiants destinée à un public adulte. “Nous sommes toujours dans le cadre de notre projet de CLSPD, le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance que nous avons nommé Teva i Uta ‘Aihau. Nous avons constaté, comme ailleurs, des débuts de trafic et des intrusions dans la vie du collège. Ces faits qui remontent à quelques semaines nous ont choqués. Je félicite la CPE et la principale du collège qui ont proposé cette initiative. Dans les regards ce matin, j’ai vu des enfants qui ont envie de bien faire et de réussir leur scolarité”, confie Tearii Alpha.
Confiance et écoute
Dans cette optique, les élèves ont été vivement encouragés à parler à des adultes référents quand un signalement s’impose. La journée s’est d’ailleurs poursuivie sous forme de groupes de parole animés par des professeurs, des adjoints d’éducation, une assistante sociale et une infirmière, non sans émotion. “Ça a marqué les éducateurs, les parents et les élèves. Ça s’est ressenti sur la classe dont l’élève a été exclu avec des comportements délétères ou d’épuisement, et des difficultés à se positionner par rapport à ce qui s’est passé”, souligne Anne-Yvonne Germé, conseillère principale d’éducation au collège Tinomana Ebb. “En écho aux précédentes interventions à la mairie, on veut libérer et légitimer la parole. Dire, ce n’est pas trahir, c’est aider et trouver des solutions. On veut retrouver un climat favorable à l’apprentissage. On a besoin de tous nos partenaires, que ce soit la mairie ou les parents. Ce travail de prévention est essentiel, aussi pour que les élèves aient confiance en leurs éducateurs : nous sommes là pour les écouter et les accompagner”.
Après un déjeuner en commun, la journée s’est achevée sur une note “positive et ludique” avec une partie de volley-ball, sport collectif par excellence pour tisser des liens. Cette initiative devrait être dupliquée aux quatre autres classes de 3e de l’établissement et pourrait en inspirer d’autres, toutes les communes étant concernées.
La parole à un élève
“Cette journée nous pousse à réfléchir. Je pense que c’est une bonne initiative par rapport aux dangers des drogues et de la délinquance, tout ce qui se passe de mal. Ça m’arrive de voir des jeunes qui fument au bord de la route... Pour moi, ils gâchent leur vie à faire ça. Ça ne va pas les amener vers le haut, au contraire. Ils n’ont aucun but. Consommer ou vendre de la drogue, ça peut conduire en prison et c’est terrible pour la famille. Mes parents, c’est clair : ils sont contre les drogues. Je me sens capable de dire à des collègues que ce n’est pas bien ce qu’ils font si jamais ça arrive, mais je pense que j’hésiterai à dénoncer, car j’aurais peur des conséquences pour moi et pour la personne concernée”.