Jean Maitai (devant à gauche) et Erweis Manutahei (devant à droite), membres de l'une des associations représentées jeudi soir pour la création du mouvement des propriétaires de Car Audio.
PAPEETE, le 13 mars 2016 - Les associations, entreprises et passionnés de la petite communauté des "Car Audio/Car Bass" se mobilisent contre les nouvelles lois luttant contre les nuisances sonores. Pour eux, l'interdiction des voitures boum boum a une portée trop grande, qui pénalise des honnêtes citoyens vivant leur passion en toute légalité.
Jeudi 10 mars à la tombée du jour, près de deux cents (selon l'organisation) propriétaires de voitures équipées de systèmes de sonorisation poussés se sont réunis au stade Excelsior, dans le quartier de la Mission à Papeete. Cette rencontre avait pour but de lancer un mouvement pour protester contre les lois anti "voitures boum boum".
La réunion a abouti à la création d'un collectif pour coordonner les efforts et les revendications de cette communauté, qui se prévaut du soutien de 2000 Polynésiens mobilisés sur les pages Facebook des diverses associations et entreprises. Une pétition en ligne recueille près de 400 signatures, avec un message dénonçant "certain tit con qui jouent leur musique à fond sur nos routes de Polynésie" et s'ouvrant à la population : "Les vrais fans de Car Audio et Car Bass ont toujours respecté la population en circulant en silence sur nos routes, c'est uniquement sur des lieux isolés ou lointains qu'ils s'adonnent à leur passion ! Les passionnés de Car Audio et Car Bass ont toujours été là pour aider et soutenir la population et les associations quand ils ont besoin d'eux pendant les fêtes, les manifestations, préventions, carnaval !"
Les personnes qui se sont mobilisées étaient effectivement des familles et des travailleurs parfaitement ordinaires, loin du cliché des ados fêtards qui aiment faire le maximum de bruit possible tard le soir sur les parkings du Fenua, sous fond d'alcool et de bagarre. Les automobilistes étaient là pour défendre leur passion, certes originale, mais qui selon eux ne justifie pas la répression générale en train d'être mise en place.
LE COLLECTIF VEUT RENCONTRER HEREMOANA MAAMAATUAIAHUTAPU
Une initiative que deux représentants du collectif, Jean Maitai et Erweis Manutahei de l'association Team Polynésie Car Bass, présentent comme "citoyenne, pour défendre la liberté individuelle." Leur métaphore fait la comparaison avec les sports de combat : "c'est comme les boxeurs. On ne va pas interdire cette discipline sous prétexte que certains font des bêtises dans la rue. On arrête les voyous et on laisse les sportifs tranquilles."
Un ministre cristallise leur colère : "Ce qui nous choque c'est le ministre actuel, Maamaatuaiahutapu, qui a poussé la loi pour nous interdire notre passion. Il veut nous interdire les moyens de sonos équipés dans les voitures, mais là nous nous levons pour dire non. Peut-être que le ministre s'est trop précipité dans la chose, suite à des personnes qui ont porté plainte pour nuisances sonores. Mais nous demandons au ministre de nous écouter d'abord, et nous pourrons trouver des solutions ensemble."
Parmi ces solutions, le collectif cite les associations qui fédèrent les passionnés, et se coordonnent avec les mairies pour obtenir les autorisations nécessaires à leurs rassemblements. Des compétitions et meetings ont sont souvent organisés, sans causer de problème.
"La semaine prochaine, nous allons tenir une réunion pour construire nos arguments et faire comprendre nos doléances aux politiques. Nous ne sommes pas là à marcher dans la rue, ce n'est pas le but. Non, c'est de réfléchir d'abord, construire en partenariat avec toutes les associations les points que nous voulons proposer au gouvernement et au haussariat, puis trouver des solutions avec le ministre" explique Jean Maitai au nom du collectif.
Jeudi 10 mars à la tombée du jour, près de deux cents (selon l'organisation) propriétaires de voitures équipées de systèmes de sonorisation poussés se sont réunis au stade Excelsior, dans le quartier de la Mission à Papeete. Cette rencontre avait pour but de lancer un mouvement pour protester contre les lois anti "voitures boum boum".
La réunion a abouti à la création d'un collectif pour coordonner les efforts et les revendications de cette communauté, qui se prévaut du soutien de 2000 Polynésiens mobilisés sur les pages Facebook des diverses associations et entreprises. Une pétition en ligne recueille près de 400 signatures, avec un message dénonçant "certain tit con qui jouent leur musique à fond sur nos routes de Polynésie" et s'ouvrant à la population : "Les vrais fans de Car Audio et Car Bass ont toujours respecté la population en circulant en silence sur nos routes, c'est uniquement sur des lieux isolés ou lointains qu'ils s'adonnent à leur passion ! Les passionnés de Car Audio et Car Bass ont toujours été là pour aider et soutenir la population et les associations quand ils ont besoin d'eux pendant les fêtes, les manifestations, préventions, carnaval !"
Les personnes qui se sont mobilisées étaient effectivement des familles et des travailleurs parfaitement ordinaires, loin du cliché des ados fêtards qui aiment faire le maximum de bruit possible tard le soir sur les parkings du Fenua, sous fond d'alcool et de bagarre. Les automobilistes étaient là pour défendre leur passion, certes originale, mais qui selon eux ne justifie pas la répression générale en train d'être mise en place.
LE COLLECTIF VEUT RENCONTRER HEREMOANA MAAMAATUAIAHUTAPU
Une initiative que deux représentants du collectif, Jean Maitai et Erweis Manutahei de l'association Team Polynésie Car Bass, présentent comme "citoyenne, pour défendre la liberté individuelle." Leur métaphore fait la comparaison avec les sports de combat : "c'est comme les boxeurs. On ne va pas interdire cette discipline sous prétexte que certains font des bêtises dans la rue. On arrête les voyous et on laisse les sportifs tranquilles."
Un ministre cristallise leur colère : "Ce qui nous choque c'est le ministre actuel, Maamaatuaiahutapu, qui a poussé la loi pour nous interdire notre passion. Il veut nous interdire les moyens de sonos équipés dans les voitures, mais là nous nous levons pour dire non. Peut-être que le ministre s'est trop précipité dans la chose, suite à des personnes qui ont porté plainte pour nuisances sonores. Mais nous demandons au ministre de nous écouter d'abord, et nous pourrons trouver des solutions ensemble."
Parmi ces solutions, le collectif cite les associations qui fédèrent les passionnés, et se coordonnent avec les mairies pour obtenir les autorisations nécessaires à leurs rassemblements. Des compétitions et meetings ont sont souvent organisés, sans causer de problème.
"La semaine prochaine, nous allons tenir une réunion pour construire nos arguments et faire comprendre nos doléances aux politiques. Nous ne sommes pas là à marcher dans la rue, ce n'est pas le but. Non, c'est de réfléchir d'abord, construire en partenariat avec toutes les associations les points que nous voulons proposer au gouvernement et au haussariat, puis trouver des solutions avec le ministre" explique Jean Maitai au nom du collectif.
La lutte renforcée contre les nuisances sonores et les voitures boum boum
Début 2016, l'appareil répressif contre les nuisances sonores s'est étoffé et le mouvement devrait continuer.
Ainsi, une loi publiée au journal officiel le 4 mars dernier ajoute ainsi au Code de l'environnement la possibilité de punir les auteurs de nuisance sonore d'une amende de troisième classe (53 550 Fcfp). Cette même loi prévoit la même amende pour le fait de "faciliter sciemment, par aide ou assistance, la préparation ou la consommation des contraventions prévues au présent article". De quoi inquiéter les professionnels du secteur, qui pourraient se voir reprocher le comportement de leurs clients.
L'interdiction de l'installation des systèmes sono dans les automobiles, par contre, n'est pas encore dans la loi, mais est en projet. Dans un article publié sur Tahiti infos le 2 mars, nous vous apprenions que le ministre de l'Équipement, Albert Solia, avec le procureur de la République, José Thorel, travaillaient sur un texte encore plus répressif qui serait cette fois inclus dans le code de la Route. "La réglementation locale va être adaptée afin d'interdire l'installation de sonorisation excessive dans les véhicules. C'est la fin annoncée des voitures "boum boum"" expliquions-nous.
Début 2016, l'appareil répressif contre les nuisances sonores s'est étoffé et le mouvement devrait continuer.
Ainsi, une loi publiée au journal officiel le 4 mars dernier ajoute ainsi au Code de l'environnement la possibilité de punir les auteurs de nuisance sonore d'une amende de troisième classe (53 550 Fcfp). Cette même loi prévoit la même amende pour le fait de "faciliter sciemment, par aide ou assistance, la préparation ou la consommation des contraventions prévues au présent article". De quoi inquiéter les professionnels du secteur, qui pourraient se voir reprocher le comportement de leurs clients.
L'interdiction de l'installation des systèmes sono dans les automobiles, par contre, n'est pas encore dans la loi, mais est en projet. Dans un article publié sur Tahiti infos le 2 mars, nous vous apprenions que le ministre de l'Équipement, Albert Solia, avec le procureur de la République, José Thorel, travaillaient sur un texte encore plus répressif qui serait cette fois inclus dans le code de la Route. "La réglementation locale va être adaptée afin d'interdire l'installation de sonorisation excessive dans les véhicules. C'est la fin annoncée des voitures "boum boum"" expliquions-nous.