Le collège de Punaauia, dont une alarme capricieuse est devenue la hantise de ses voisins.
PUNAAUIA, le 8 aout 2017 - A chaque grandes vacances c'est pareil : l'alarme du collège de Punaauia s'enclenche sans raison et personne ne peut l'arrêter. Les voisins excédés ont tout tenté pour obliger l'établissement à réparer son système de sécurité, jusqu'ici en vain...
A l'heure où la nuisance sonore devient une cause territoriale, entre les modifications apportés au code de l'Environnement pour pénaliser les bruits excessifs, les voitures "boum boum" ramenées au pas ou le Pink Coconut qui annule ses concerts après une visite de la gendarmerie, les voisins du collège de Punaauia se sentent oubliés.
Car l'établissement scolaire des hauteurs de Outumaoro serait un vrai calvaire pour les habitants de son quartier : l'alarme du collège se déclencherait "quand un margouillat passe devant", à toute heure du jour ou de la nuit. Le souci c'est "pendant les vacances scolaires, c'est l'enfer, personne n'est là pour l'arrêter, le gardien n'y passe pas la nuit et la police ne peut rien faire" nous explique Mme B., une voisine à bout de nerf.
"C'est comme ça depuis 2011, on a déposé plusieurs plaintes et il ne s'est rien passé. Dans le quartier on a tout essayé. En 2014 le gardien est parti 2 mois avec les clés, ça a sonné en intermittence pendant les deux mois de vacances, on ne pouvait rien faire. C'était arrivé au point où je n'ai pas pu dormir de la nuit avec mon bébé de deux ans qui ne pouvais pas fermer l’œil, c'était terrible. Je suis arrivée au travail crevée et j'ai dû rentrer chez moi à midi pour dormir… Toujours avec le bruit de l'alarme. Et là cet été c'est pareil, sauf qu'on a la chance d'avoir un centre aéré qui arrête l'alarme quand elle se déclenche la journée."
L'administration du collège assure que le dérangement sera bientôt terminé : "c'est un fait que l'alarme a des problèmes. Il y a trois alarmes au collège dont celle d'un bâtiment qui se déclenche de façon intempestive, et elle sonne pendant deux minutes et après s'arrête. Mais là ça va être réglé très rapidement, le technicien va venir." Selon le collège, "On ne nous l'avait pas signalé avant, et c'est vrai qu'on l'entend de temps en temps dans la journée mais ce n'est pas en continu..."
Qui saisir en cas de nuisance sonore ?
Mme B. assure pourtant avoir fait toutes les démarches : "Le maire ne veut rien faire, on lui a envoyé deux lettres mais il assure que c'est de la compétence du ministère. Mais c'est lui qui peut mettre des amendes pour les nuisances sonores. C'est la police municipale qui prend nos plaintes, ils sont gentils mais ne peuvent pas obliger le collège à débrancher cette alarme. Ça pourrait encore aller si quand on appelait le collège, ils essayaient de faire quelque chose ou même s'excusaient, mais ils rigolent et expliquent qu'ils ont un problème de margouillat et pas de budget pour réparer l'alarme ! A l'heure où on embête les gens avec les voitures boum boum et les répétitions du Heiva, il serait temps que le Pays s'occupe de ses propres nuisances sonores."
Ces discutions sur les compétences sont surprenantes puisque la loi est très claire : en matière de nuisance sonore c'est le maire qui a la capacité de réglementer. Il peut prononcer des contravention de troisième classe (8 100 Fcfp) contre les contrevenants. La commune de Pirae a justement publié un arrêté le 18 juillet réglementant sévèrement le bruit. "Afin de protéger la santé et la tranquillité publiques, tout bruit anormalement gênant causé sans nécessité ou dû à un défaut de précaution ou de surveillance, est interdit, de jour comme de nuit", précise l’article 1 de cet arrêté "réglementant le bruit dans la commune". Un exemple à suivre ?
A noter que pour les cas extrêmes, l'article 222-16 du code pénal prévoit depuis 2014 que "les agressions sonores en vue de troubler la tranquillité d'autrui sont puni(e)s d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros (soit 1 785 000 francs) d'amende." C'est alors aux victimes de porter plainte au pénal.
A l'heure où la nuisance sonore devient une cause territoriale, entre les modifications apportés au code de l'Environnement pour pénaliser les bruits excessifs, les voitures "boum boum" ramenées au pas ou le Pink Coconut qui annule ses concerts après une visite de la gendarmerie, les voisins du collège de Punaauia se sentent oubliés.
Car l'établissement scolaire des hauteurs de Outumaoro serait un vrai calvaire pour les habitants de son quartier : l'alarme du collège se déclencherait "quand un margouillat passe devant", à toute heure du jour ou de la nuit. Le souci c'est "pendant les vacances scolaires, c'est l'enfer, personne n'est là pour l'arrêter, le gardien n'y passe pas la nuit et la police ne peut rien faire" nous explique Mme B., une voisine à bout de nerf.
"C'est comme ça depuis 2011, on a déposé plusieurs plaintes et il ne s'est rien passé. Dans le quartier on a tout essayé. En 2014 le gardien est parti 2 mois avec les clés, ça a sonné en intermittence pendant les deux mois de vacances, on ne pouvait rien faire. C'était arrivé au point où je n'ai pas pu dormir de la nuit avec mon bébé de deux ans qui ne pouvais pas fermer l’œil, c'était terrible. Je suis arrivée au travail crevée et j'ai dû rentrer chez moi à midi pour dormir… Toujours avec le bruit de l'alarme. Et là cet été c'est pareil, sauf qu'on a la chance d'avoir un centre aéré qui arrête l'alarme quand elle se déclenche la journée."
L'administration du collège assure que le dérangement sera bientôt terminé : "c'est un fait que l'alarme a des problèmes. Il y a trois alarmes au collège dont celle d'un bâtiment qui se déclenche de façon intempestive, et elle sonne pendant deux minutes et après s'arrête. Mais là ça va être réglé très rapidement, le technicien va venir." Selon le collège, "On ne nous l'avait pas signalé avant, et c'est vrai qu'on l'entend de temps en temps dans la journée mais ce n'est pas en continu..."
Qui saisir en cas de nuisance sonore ?
Mme B. assure pourtant avoir fait toutes les démarches : "Le maire ne veut rien faire, on lui a envoyé deux lettres mais il assure que c'est de la compétence du ministère. Mais c'est lui qui peut mettre des amendes pour les nuisances sonores. C'est la police municipale qui prend nos plaintes, ils sont gentils mais ne peuvent pas obliger le collège à débrancher cette alarme. Ça pourrait encore aller si quand on appelait le collège, ils essayaient de faire quelque chose ou même s'excusaient, mais ils rigolent et expliquent qu'ils ont un problème de margouillat et pas de budget pour réparer l'alarme ! A l'heure où on embête les gens avec les voitures boum boum et les répétitions du Heiva, il serait temps que le Pays s'occupe de ses propres nuisances sonores."
Ces discutions sur les compétences sont surprenantes puisque la loi est très claire : en matière de nuisance sonore c'est le maire qui a la capacité de réglementer. Il peut prononcer des contravention de troisième classe (8 100 Fcfp) contre les contrevenants. La commune de Pirae a justement publié un arrêté le 18 juillet réglementant sévèrement le bruit. "Afin de protéger la santé et la tranquillité publiques, tout bruit anormalement gênant causé sans nécessité ou dû à un défaut de précaution ou de surveillance, est interdit, de jour comme de nuit", précise l’article 1 de cet arrêté "réglementant le bruit dans la commune". Un exemple à suivre ?
A noter que pour les cas extrêmes, l'article 222-16 du code pénal prévoit depuis 2014 que "les agressions sonores en vue de troubler la tranquillité d'autrui sont puni(e)s d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros (soit 1 785 000 francs) d'amende." C'est alors aux victimes de porter plainte au pénal.