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Les vétérinaires itinérants relancent l'appel à l'aide


Tahiti, le 17 janvier 2024 - Ils sont vétérinaires et bien décidés à parcourir les îles dans l'optique d'aider, soigner et stériliser une population canine laissée pour compte. Mais Lorenzo Manis et Margaux Douard attendent toujours de précieux dons afin de financer leur campagne dans les Tuamotu.
 
Le projet est colossal mais nécessaire. Lorenzo Manis et Margaux Douard, membres du groupe Vet'iroa Fenua rassemblant les vétérinaires itinérants de Polynésie, se sont lancés pour objectif de parcourir les archipels de Polynésie afin d'effectuer une importante campagne de stérilisation. En effet, si la surpopulation canine et les problématiques qui en découlent demeurent insoupçonnées dans les représentations collectives, au niveau des mairies, en revanche, le sujet ne peut plus être ignoré. Nuisances sonores, divagation ou encore attaques et morsures sur des touristes, les problèmes liés à la surpopulation ne manquent pas : “Dans certaines îles, ces problématiques sont désormais hors de contrôle. Et si on ne fait rien, ces populations pourraient doubler, voire tripler, d'ici seulement quelques années”, assure Margaux Douard, après quelques missions déjà menées dans ces îles.
 
Des dons essentiels
 
Hélas, ces missions répétées ont un coût. C'est pourquoi, le 26 décembre dernier, le couple de vétérinaires avait lancé sur les réseaux sociaux un appel aux dons. “Nous avons été surpris par l'engouement créé par cette publication”, témoigne Margaux, reconnaissante, mais qui a dû très vite déchanter : “En revanche, la cagnotte a du mal à décoller pour être très honnête. Cela est en partie dû au fait d'une certaine censure des appels aux dons sur les réseaux.” Aujourd'hui, avec seulement 55 200 francs dans la cagnotte, le couple de vétérinaires attend davantage de soutien pour mener à bien ses prochaines actions : “Nous espérons obtenir à l'aide des dons, ainsi que de possibles subventions, environ 4,5 millions de francs. Ce qui représenterait environ 300 stérilisations possibles. Sans cet apport financier, nous devrions être capables d'effectuer seulement une quarantaine de stérilisations”, explique la jeune vétérinaire. Et pour cause, une stérilisation coûte environ 20 000 francs et le couple de vétérinaires compte prendre en charge la moitié de ces frais grâce aux dons, laissant ainsi l'autre moitié aux propriétaires des chiens ou chats.
 
La réalité du terrain
 
Et si l'ampleur de la tâche semble dissuasive, les conditions de travail dans ces îles n'aident en rien : “Une fois là-bas, c'est une tout autre paire de manches. Les conditions dans lesquelles nous évoluons sont bien éloignées du confort que l'on a à Tahiti. Nous ne disposons pas du même matériel, nous faisons avec ce que nous réussissons à apporter. De ce fait, les opérations sont plus difficiles et souvent plus longues. À titre d'exemple, ici, à Tahiti, on peut se permettre d'attendre le moment le plus propice pour opérer les chiennes, s'assurer qu'elles ne sont pas en période de gestation. Là-bas, nous prenons les chiens peu importe leur état et c'est tout de suite plus de paramètres à prendre en compte.”
 
Une première bonne nouvelle
 
Afin d’allouer l'entièreté des dons au financement de la campagne de stérilisation, Lorenzo et Margaux ont trouvé une belle alternative : “Prendre l'avion et trouver un logement sur chaque île représente trop de frais. Du coup, nous avons pensé à chercher un bateau qui voudrait bien nous prendre à son bord durant toute la durée de notre séjour. Une solution pratique qui nous permet de rester autant de temps que l'on souhaite à un endroit, ou au contraire, qui nous permet de nous déplacer à notre guise. Cela suppose également que nous pouvons atteindre des îles où il n'y a pas forcément d'aéroport. Et nous avons eu beaucoup de chance, puisqu'après quelques contacts, nous sommes tombés sur Guy, 78 ans, qui a déjà fait le tour du monde deux fois et qui nous a seulement dit : ‘Je vous emmène où vous voulez, moi, tout ce que je souhaite, c'est trouver des personnes avec qui naviguer !’ Nous avons sauté sur l'occasion.
 
Si Lorenzo et Margaux arrivent à trouver les fonds nécessaires, ces derniers prendront la mer de février à avril à destination des Tuamotu nord et pourraient bien renouveler l'expérience avant la fin de l'année : “Notre but est de nous rendre dans le plus d'îles possible et c'est tout bonnement impossible de le faire en un seul voyage. Nous espérons donc pouvoir repartir une seconde fois avant la fin de l'année. Le problème est réel et concerne bon nombre de nos îles.”

lien pour la cagnotte : 
https://www.leetchi.com/fr/c/aider-les-animaux-des-iles-isolees-de-polynesie-francaise-1187831?fbclid=IwAR3pea0jLyExQGdjsX1yZ8h2jRyfvtkLJ1U_ladSco5xLsJwmJsJODMohgc

Rédigé par Wendy Cowan le Mercredi 17 Janvier 2024 à 17:00 | Lu 2411 fois