Trois recrutements temporaires sont annoncés pour renforcer le fonctionnement du service (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 10 mai 2024 – Tandis que le service des urgences tourne déjà à plein régime, comment l’hôpital de Taravao se prépare-t-il à traverser l’épreuve des Jeux olympiques ?
À deux mois et demi du coup d’envoi des Jeux olympiques, le compte à rebours s’accélère. Outre les chantiers menés dans le cadre de l’accueil des épreuves de surf à Teahupo’o, les préparatifs s’étendent à d’autres secteurs, comme la sécurité ou encore la santé. À une vingtaine de kilomètres de la vague mythique, le personnel de l’hôpital de Taravao sera aux premières loges face à l’affluence de visiteurs locaux et étrangers.
À deux mois et demi du coup d’envoi des Jeux olympiques, le compte à rebours s’accélère. Outre les chantiers menés dans le cadre de l’accueil des épreuves de surf à Teahupo’o, les préparatifs s’étendent à d’autres secteurs, comme la sécurité ou encore la santé. À une vingtaine de kilomètres de la vague mythique, le personnel de l’hôpital de Taravao sera aux premières loges face à l’affluence de visiteurs locaux et étrangers.
Un médecin et deux infirmiers supplémentaires
Il était donc indispensable de recruter. Un nouveau médecin urgentiste a notamment rejoint l’équipe, le mois dernier. “Au niveau du renfort en ressources humaines, on a obtenu pendant six mois le doublement des gardes aux urgences, soit la présence systématique de deux médecins. Deux infirmiers supplémentaires vont arriver, mais je n’ai pas encore de date précise. L’objectif, c’est de roder nos équipes avec la compétition de surf du mois de mai pour ne pas découvrir le fonctionnement des urgences la veille des JO”, expose Marie-Pierre Tefaafana, directrice de l’hôpital du sud de Tahiti, qui couvre un bassin de population de plus de 45 000 habitants. Au service des urgences, actuellement, 25 professionnels se relaient 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, dont six médecins.
“Un maillon de la chaîne”
En revanche, pas de nouveaux équipements. Par exemple, l’hôpital de Taravao dispose d’un service de radiologie, mais pas de scanner. Si des postes de prise en charge médicale sont prévus à proximité du site de compétition, l’hôpital de Taravao ne manquera pourtant pas d’être sollicité. “On fait partie du dispositif de coordination mené par l’État et le Pays avec différents partenaires publics et privés. Nous sommes intégrés au schéma d’organisation de la prise en charge qui est piloté par le Centre 15 pour l’évacuation des victimes. Nous sommes une base arrière qui doit être opérationnelle, un maillon de la chaîne notamment pour le transport avec trois ambulances, dont deux médicalisées, et une hélistation”, précise la directrice. Inauguré en 2018, cet équipement permet de rejoindre le Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF) en 18 minutes par voie aérienne.
Côté infrastructures, des travaux sont en cours, mais ils relèvent d’un projet d’aménagement antérieur à l’organisation des JO. Les locaux de l’ancienne maternité, qui avaient servi de “cellule Covid” il y a tout juste quatre ans, ont été désamiantés et détruits. Un grand porche positionné à l’entrée des urgences sera bientôt achevé pour faciliter le stationnement des véhicules de secours et procéder au transfert des patients à l’abri du soleil et de la pluie. À terme, le hall d’accueil des urgences devrait être fermé et climatisé. À l’arrière, un ancien Poste médical avancé (PMA) complète la capacité du service des urgences avec trois box extérieurs, des points d’apport en oxygène et la possibilité d’ajouter des civières au sol.
Côté infrastructures, des travaux sont en cours, mais ils relèvent d’un projet d’aménagement antérieur à l’organisation des JO. Les locaux de l’ancienne maternité, qui avaient servi de “cellule Covid” il y a tout juste quatre ans, ont été désamiantés et détruits. Un grand porche positionné à l’entrée des urgences sera bientôt achevé pour faciliter le stationnement des véhicules de secours et procéder au transfert des patients à l’abri du soleil et de la pluie. À terme, le hall d’accueil des urgences devrait être fermé et climatisé. À l’arrière, un ancien Poste médical avancé (PMA) complète la capacité du service des urgences avec trois box extérieurs, des points d’apport en oxygène et la possibilité d’ajouter des civières au sol.
Bien qu’il s’agisse d’un projet d’aménagement antérieur à l’organisation des JO, un porche d’accueil plus fonctionnel sera bientôt opérationnel au service des urgences.
L’un des trois box de l’ancien poste médical avancé, qui jouxte les urgences pour en augmenter la capacité d’accueil.
Continuer à gérer le quotidien
L’enjeu est de taille pour la petite structure de santé périphérique : il s’agira de continuer à soigner la population tout en étant confronté à une augmentation du nombre de personnes gravitant dans la zone, et donc de patients potentiels. Ces derniers jours, les équipes ont pris en charge une surfeuse étrangère blessée, un groupe de militaires mal en point et les victimes d’un accident de la circulation routière, tandis que les consultations s’accroissent. “On est dans une gestion compliquée depuis décembre. C’est très préoccupant : on passe entre 40 et 60 personnes par 24 heures. Ce n’est pas normal, avec parfois entre 20 et 30 personnes par nuit. On a une augmentation de l’activité de 15% par rapport à 2023. Entre la violence, les maladies chroniques et la vie chère, les urgences, c’est souvent le dernier recours”, déplore Marie-Pierre Tefaafana.
Dans d’autres services, la directrice est confrontée à des postes vacants faute d'attractivité, notamment pour des raisons administratives et financières. Déterminée à “assumer sur cette période exceptionnelle de quinze jours à trois semaines” entre juillet et août, elle n’en oublie pas pour autant le quotidien, bien au contraire : “Ces renforts aux urgences, on aimerait les garder après les JO. Ce serait une bouffée d’air pour nous et pour la population”.
Dans d’autres services, la directrice est confrontée à des postes vacants faute d'attractivité, notamment pour des raisons administratives et financières. Déterminée à “assumer sur cette période exceptionnelle de quinze jours à trois semaines” entre juillet et août, elle n’en oublie pas pour autant le quotidien, bien au contraire : “Ces renforts aux urgences, on aimerait les garder après les JO. Ce serait une bouffée d’air pour nous et pour la population”.
Dr. David Giraudeau, médecin généraliste et urgentiste : “La gestion du flux va être une vraie question”
“Je viens de Guyane, où j’ai travaillé pendant deux ans. Je suis arrivé en poste mi-avril pour six mois. Il y a déjà beaucoup de passage, donc ça permet de se familiariser avec les équipes. La gestion du flux va être une vraie question pendant les JO. Je pense à un afflux un peu massif de touristes suite à une insolation, par exemple, où il faudra être en mesure de repérer les urgences parmi les consultations plus bénignes. On voit aussi passer des surfeurs qui se blessent à l’entraînement. Tout ça fait déjà partie de notre quotidien, tout en continuant à gérer les consultations habituelles de la population.”
L’hôpital de Taravao compte trois ambulances et une hélistation.