Les tavana hau peinent à trouver leur place


La prise en charge du coût du fret de certains produits entre Tahiti et les îles et des îles vers Tahiti est l’un des principaux dispositifs mis en œuvre pour participer au développement des archipels.
PAPEETE, le 15 décembre 2014. Les tavana hau, qui dirigent les circonscriptions, « ne sont pas reconnus, ni localement par les subdivisionnaires, ni au niveau central par les chefs de service », souligne la chambre territoriale des comptes. Ils ont ainsi des difficultés à mener des actions en faveur du développement économique et social.


La chambre territoriale des comptes (CTC) a pointé du doigt le fonctionnement des circonscriptions. Celles-ci sont chargées d'animer et coordonner les actions de l’ensemble des subdivisions, de conduire une action en faveur du développement économique, social et culturel et d'apporter leur concours aux projets de développement des communes qui en font la demande. Mais elles arrivent difficilement à remplir ces tâches. La CTC a examiné les politiques de développement des archipels et de soutien aux communes de 2010 à 2014. « Les documents fournis par les circonscriptions sur ce sujet font apparaître une confusion entre leur rôle de proposition et celui de simple exécution. (...) Seules deux circonscriptions sur quatre ont produit des documents
proactifs pouvant répondre à leur mission de proposition de politique visant à participer au
développement du territoire qu’elles représentent »,
souligne la chambre territoriale des comptes.

« Les tavana hau ne sont pas reconnus »

Les circonscriptions ont du mal à remplir leur rôle notamment car « les tavana hau ne sont pas reconnus, ni localement par les subdivisionnaires, ni au niveau central par les chefs de service, comme de véritables responsables locaux de l’administration ». « La gestion des tavana hau pourrait être améliorée afin que leurs profils et leur durée de fonction correspondent aux textes en vigueur», note la CTC.

Ainsi, un tavana hau ne peut normalement être à son poste plus de 5 ans. Pourtant, au moment du contrôle par la CTC, deux tavana hau dépassaient la durée maximale de cinq années à la direction d’une circonscription. Ainsi, le tavana hau en fonction aux îles Sous-le-Vent au moment du contrôle avait été nommé en janvier 2002, il y a plus de 12 ans. « Des durées de fonctions allant de 7 à 12 ans sur des postes réclamant un investissement personnel fort et une impulsion en matière de développement local sont discutables », souligne la chambre territoriale des comptes.
Afin d’éviter de possibles conflits d’intérêts, la CTC souligne qu'il serait sans doute souhaitable que les tavana hau « n’aient pas d’attaches matérielles et/ou morales significatives dans les circonscriptions qu’ils dirigent, ce qui n’a pas toujours été le cas. »


Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 15 Décembre 2014 à 15:45 | Lu 1673 fois