Les syndicats "ni cons, ni vaincus"


Tahiti, le 2 septembre 2020 – L'intersyndicale CSTP-FO, CSIP, Otahi, O oe to oe rima et Fédération de la manutention portuaire est ressortie déçue mercredi midi de sa rencontre avec le président du Pays et le haut-commissaire dans le cadre des négociations sur le préavis de grève générale contre la gestion de la crise Covid. Les syndicats restent frileux sur la grève et se donnent encore le temps de discuter avec les autorités.
 
Comme convenu, les représentants syndicaux des confédérations CSTP-FO, CSIP, Otahi, O oe to oe rima et de la Fédération de la manutention portuaire ont rencontré mercredi midi le président du Pays et le haut-commissaire. Le vice-président et les ministres de la Santé, du Tourisme mais aussi de l'Éducation étaient présents aux côtés des responsables de l'État et du Pays pour répondre aux revendications de l'intersyndicale. Rappelons que cette dernière a déposé des préavis de grève générale prenant effet le 8 septembre contre la gestion de la crise Covid par les autorités.
 
Pour autant, cette première réunion très attendue n'a pas donné grand chose. Les syndicats sont ressortis dubitatifs de la résidence du haut-commissaire à 13 heures. "Il fallait reprendre point par point le préavis de grève jusqu'à la fin. Mais le résultat, c'est que je suis ni con, ni vaincu. C'est qu'on n'est pas convaincu", s'est amusé le syndicaliste de la CSIP, Cyril Le Gayic. En effet, aux dires des syndicats, les autorités n'ont pas accédé aux revendications principales sur la quatorzaine obligatoire pour les arrivants et le masque obligatoire sur l'ensemble du territoire. "Voilà le drame. Ils n'ont rien proposé, car pour eux les mesures mises en place sont suffisantes, et ils ne vont rien changer", a détaillé Cyril Le Gayic.
 
Pour autant, les syndicats continuent de jouer la prudence avant d'annoncer partir dans une grève qui s'annonce difficilement rassembleuse en raison du contexte sanitaire et surtout économique. "On a encore d'autres jours pour discuter car ils doivent revoir les employeurs jeudi. Et après ils vont réunir la tripartite", poursuit le responsable de la CSIP. Une réunion est en effet prévue jeudi matin à 10 heures à la résidence du haut-commissariat avec les organisations patronales, avant de nouvelles discussions communes avec les partenaires sociaux.
 
Avancées sur les tests et le port
 
Pour la CSTP-FO, Patrick Galenon, estime cependant qu'il y a eu des avancées sur la gestion des tests. "Nous avons beaucoup avancé puisqu'ils ont pris en compte nos demandes et savent maintenant que l'Ifremer peut faire des tests, la clinique Paofai peut faire des tests et même le CHPF. Si c'est maintenant qu'ils se réveillent, ben tant mieux si on peut augmenter le nombre de tests." En revanche, le leader de la première confédération syndicale du Pays estime que la question de la quatorzaine reste un "point extrêmement délicat" : "le gouvernement et le haussariat ne veulent pas, parce que les touristes ne viendraient pas. Mais s'ils ne nous mettent pas en face des mesures suffisamment strictes ben on ne va pas tomber d'accord."
 
Autre point de convergence, celui de la sécurité sanitaire sur le Port autonome. "Si quand même, il y a une petite avancée sur le port", concède Cyril Le Gayic. "Ils vont mettre des mesures pour éviter la propagation sur le port, car si les sociétés de débarquement des containers sont infectées, la fermeture de ces sociétés va compliquer la vie de nos concitoyens". Plus ferme que ses camarades, le syndicaliste de la CSIP reste lui aussi mesuré sur l'éventualité d'une grève : "On verra car le jour de la grève, c'est encore la semaine prochaine, mardi. Mais peut-être que tout va changer d'ici là. Pour l'instant la réunion d'aujourd'hui, et c'est pour cela que j'insiste, on n'est ni des cons, ni vaincus".
 

Le communiqué commun Etat-Pays à l'issue de la rencontre


Rédigé par Vaite Urarii Pambrun et Antoine Samoyeau le Mercredi 2 Septembre 2020 à 21:27 | Lu 2934 fois