Les solutions du Cese contre la vie chère Outre-mer


Tahiti, le 11 octobre 2023 – Le conseil économique, social et environnemental s'est réuni ce mercredi en séance plénière pour discuter des problématiques liées au pouvoir d'achat dans les Outre-Mer. L'occasion pour la délégation aux Outre-mer de proposer un ensemble de préconisations sur la hausse des revenus, la maîtrise des prix, ou encore le renforcement du développement économique local.
 
En 2020, la délégation aux Outre-mer rendait son étude sur les fractures et les opportunités du pouvoir d'achat et de la cohésion sociale dans les Outre-mer, préconisant déjà à l'époque 19 pistes de réflexion qui ont largement influencé la mise en place du “dispositif Oudinot du pouvoir d'achat” en 2022, visant à compenser l'inflation dans les territoires ultramarins français. Hélas, la hausse continue de l'inflation et du coût de l'énergie ont conduit la délégation aux Outre-mer à approfondir certaines mesures à l'occasion de la séance plénière du conseil économique, social et environnemental (Cese) de ce mercredi 11 octobre à Paris.
 
Une situation toujours plus alarmante
 
Dans les Outre-mer, un peu plus de 900 000 personnes, sur un total de 2,7 millions d'individus, vivent sous le seuil de pauvreté. La Polynésie française occupe le second rang parmi les collectivités ultramarines, avec 60% de personnes sous le seuil de pauvreté, juste derrière Mayotte à 77,3%. Cette valeur s'élevant à 15% à l'échelle nationale. De plus, on constate une marge toujours grandissante entre les prix pratiqués en Métropole et ceux pratiqués dans les territoires ultramarins : plus 10 à 15% dans les départements et régions d'Outre-mer, contre 30 à 40% de plus en Polynésie française et en Nouvelle Calédonie.
 
Des mesures pansements
 
Afin d'aider les consommateurs, et notamment les plus modestes, la délégation aux Outre-mer propose la mise à disposition de repas gratuits dans les écoles, collèges et lycées, pris en charge par l'État. Elle suggère également la mise à disposition, par des centres communaux d'actions sociales, de chèques dédiés à l'aide alimentaire, à l'énergie, au transport et au logement pour les foyers les plus démunis. Et afin de permettre une revalorisation des salaires, l'organisme propose de renforcer la formation des organisations représentatives au dialogue social afin d'adapter, selon le contexte territorial, les différentes conventions collectives. Financées par l'État, ces mesures visent à maintenir un certain pouvoir d'achat, éviter le surendettement et assurer l'accès aux services essentiels. La délégation encourage également le Pays à renforcer le service militaire adapté et à augmenter les aides au permis de conduire, pour favoriser l'accès à l'emploi pour la jeunesse.
 
De plus, dans l'optique de renforcer les moyens de contrôle de la concurrence, la délégation aux Outre-mer propose de réaliser régulièrement des contrôles dans les secteurs de la distribution, du fret, du transport aérien et des communications. Elle invite d'ailleurs tous les observatoires des prix, des marges et des revenus de tous les territoires, à la mise en place d'application numérique de comparaison de prix. Puis, dans un souci de développer les productions locales, elle demande l'augmentation de certains crédits européens dont celui du programme d’option spécifique à l’éloignement et à l’insularité (POSEI), ainsi qu'une réforme de l'octroi de mer afin de faciliter l'entrée de certains produits qui ne concurrencent pas la production locale, tels que les matériaux de construction ou les pièces détachées.  
 

Rédigé par Wendy Cowan le Mercredi 11 Octobre 2023 à 15:24 | Lu 1363 fois