Les salariés de TNTV se cotisent pour une campagne de pub: "Ne tuez pas notre télé!"


"La voix du Fenua, l'image des îles, la télé de tous les Polynésiens". C'est ce qu'on peut lire sur la publicité parue dans le quotidien "La Dépêche de Tahiti" ce mercredi 20 juillet. Une campagne financée en partie par les salariés de TNTV : chacun des 52 employés de la chaîne a donné 1 000 F pour aider le CE à payer cette publicité. En noir et rouge, elle montre des Polynésiens et des journalistes de la chaîne réduits au silence par une grosse croix rouge qui leur barre le visage.

"C'est une initiative prise par les salariés lors de l'assemblée générale, je n'ai fait que donner mon accord" confirme Yves Haupert, le directeur général de la chaîne, qui partage leur inquiétude. Depuis la transmission du plan de redressement à l'assemblée de Polynésie, le 30 juin dernier, et le report de son examen, la chaîne attend toujours de connaître son sort. Ce plan prévoit d'en faire une web-tv, ou encore un outil éducatif, sans beaucoup plus de précisions. "On ne sait toujours pas ce que le Pays veut faire de nous, alors plutôt que d'attendre sans rien faire, on essaie d'obtenir le soutien de la population", explique le secrétaire du CE, le réalisateur Philippe Porcher.

Face au silence de leur ministère de tutelle, les salariés se mobilisent donc tous azimuts: outre cette publicité, et la pétition lancée sur le blog SOS TNTV, ainsi que sur Facebook, le CE aurait également reçu l'assurance des 5 chefs de groupe à l'assemblée qu'ils ne laisseraient pas TNTV fermer. Mais tant qu'ils n'en auront pas eu confirmation par le gouvernement, les salariés ont bien l'intention de continuer le combat. "On ne veut pas faire grève comme ATN, on va continuer à bien faire notre travail", précise toutefois P. Porcher, fier d'annoncer que le dernier sondage, dont les résultats seront rendus publics la semaine prochaine, confirme que TNTV continue de grignoter l'audience de Polynésie Première.

"Les salariés de TNTV seront reçus la semaine prochaine, mais on ne sait pas encore quel jour", nous répond de son côté la vice-présidence, le ministère de la tutelle de la chaîne. "On nous dit ça depuis trois semaines" relativise Philippe Porcher. Il attend toujours, comme ses collègues, de savoir quel avenir le Pays réserve à la chaîne, qui fonctionne sans conseil d'administration depuis le mois d'avril. Et qui voudrait savoir si les salaires seront versés en août. "On n'en est pas certains pour l'instant" se désole le secrétaire du CE. Quant au DG, Yves Haupert, il prépare une grille de rentrée a minima : faute de visibilité sur l'avenir, il lui est impossible de s'engager sur le long terme. Résultat, "plusieurs bonnes séries nous sont déjà passées sous le nez", regrette-t-il. Les projets d'émissions locales sont également pour la plupart en stand-by.



Rédigé par F K le Mercredi 20 Juillet 2011 à 09:31 | Lu 2484 fois